Entrevues lors du tournage du film Deux temps, trois mouvements à Québec

Coproductrice Sonia Despars (Parallaxes).
Coproductrice Sonia Despars (Parallaxes).

Le film Deux temps, trois mouvements est présentement en tournage à Québec depuis le 25 mai dernier. Ils en sont à leur 11e journée de tournage et prévoient terminer leurs 25 jours de tournage d’ici environ le 26 juin prochain. Ce film sera entièrement tourné à Québec, dans Vanier, Limoilou et un peu dans le quartier Saint-Roch.

 Pour l’occasion de la fin du tournage d’une des actrices du film qui doit retourner en France, les médias ont été conviés à un point de presse au Château Laurier pour parler du film, en compagnie de l’actrice Aure Atika, le réalisateur Christophe Cousin et les producteurs québécois Martin Paul-Hus (Amérique Film) et Sonia Despars (Parallaxes).

 Voici un résumé de ce qu’avaient à dire l’actrice Aure Atika et le réalisateur et scénariste Christophe Cousin :

 D’où est née l’idée de ce film?

« C’est un film très personnel. À 17 ans, j’ai vécu une expérience qui a nourri l’écriture du scénario. J’ai un ami qui s’est suicidé à la fin de l’année scolaire. J’avais passé l’après-midi avec lui et jamais je n’aurais soupçonné son geste. Il m’en est resté une part d’incompréhension et de mystère. Ceci a inspiré une partie du scénario que j’ai commencé il y a 4 ans. Par la suite, il y a deux ans j’ai commencé à chercher du financement.»

 

le réalisateur Christophe Cousin
le réalisateur Christophe Cousin

Pourquoi avoir choisi la ville de Québec, et plus particulièrement Vanier comme lieu de tournage?

« La ville de Québec joue un rôle important. C’est à la fois un monde étranger et différent, mais également on y retrouve une proximité. Au tout début, cela ne devait pas se passer à Québec, mais plutôt en province. Cependant, lors de la réécriture du scénario, il y a deux ans, à l’occasion de l’atelier Grand Nord (une rencontre annuelle organisée par la SODEC entre artisans du cinéma de la Francophonie), où j’ai rencontré Yan Lauzon le scénariste et le réalisateur Sébastien Rose qui m’a aidé à réécrire une partie du scénario, on est vraiment tombé en amitié tous les trois. Ainsi, je suis retourné les voir plus tard à Québec et c’est là que je suis tombé amoureux du quartier Vanier. Je me promenais dans les rues et j’avais l’impression que je verrais Victor (le jeune garçon, personnage principal du film) s’y promener aussi. Et c’est de là que j’ai adapté le scénario pour que ce soit à Québec que la mère et le fils émigrent. De plus, on cherchait une ville qui serait traversée par une rivière. C’était important dans le scénario d’avoir la présence de l’eau. Car il y a une scène où des garçons se sauvent de la noyade. Alors avec la rivière Saint-Charles à Québec c’était parfait.  »

 Comment s’est arrêté votre choix de Aure Atika pour le rôle de la mère de Victor?

« Dès le départ, c’est Aure que je voulais pour ce rôle. Je l’avais admiré en particulier dans ‘La faute à Voltaire’ et dans ‘De battre mon cœur s’est arrêté’ et j’appréciais la diversité et l’amplitude de la carrière de Aure. Et donc, il y avait dans le personnage de la mère une complexité dont j’étais persuadé que Aure s’aurait rendre justice pour la présenter de manière crédible et authentique. De là, on s’est rencontré. Je lui ai présenté le scénario. Elle a accepté et je n’ai rencontré personne d’autre. »

 Racontez-nous un peu l’histoire du film?

« C’est l’histoire d’un garçon qui vient vivre avec sa mère au Québec, suite à la mort de son père. Les deux personnages sont en deuil du père et ils s’entendent difficilement pendant cette période douloureuse. Par contre, peu à peu, on verra comment ils vont trouver une façon de passer à travers ce moment difficile et comment ce garçon va réussir à Québec à retrouver ses repères. Il va peu à peu se découvrir lui-même à travers l’autre, l’étranger.»

 

l’actrice Aure Atika
l’actrice Aure Atika

Parlez-nous de votre personnage de la mère de Victor?

« Dans le film, j’ai perdu mon mari et je décide de partir au Québec avec mon fils pour refaire ma vie. Naturellement, j’ai un peu de misère à vivre ce deuil et cette nouvelle vie, alors les rapports avec mon fils sont un peu tendus. Au fil du temps, il faut voir comment on va apprendre à se regarder, à se parler, à retrouver un lien.»

 Comment s’est passé le tournage pour vous, Aure Atika, en sol québécois?

« C’est effectivement mon premier tournage au Québec, puisque lorsque j’ai tourné les Doigts croches avec Roy Dupuis et Claude Legault, c’était plutôt en Argentine qu’a eu lieu le tournage. Cette fois-ci, dès le début du tournage je me suis sentie bien. Il y avait une proximité déjà avec ce personnage, dans le rapport qu’elle a avec son fils, qui me parlait complètement, une violence un peu rentrée, un peu sauvage. Et sur le plateau avec Christophe, on se sent très libre. Il laisse les acteurs proposer, ce qui fait que j’ai beaucoup plus l’impression d’une collaboration que d’être dirigé vraiment. Et Zacharie est un jeune acteur sublime. Et, grâce à ce tournage, j’ai pu chanter pour la première fois de ma vie, ce qui a été une expérience stressante, mais géniale. Et bien que c’est un personnage qui n’a pas énormément de scènes, je pense lui avoir apporté plusieurs facettes et couleurs. »

 Cette œuvre cinématographique est issue d’une coproduction entre le Canada et la France, réalisée et scénarisée par Christophe Cousin qui en est à son premier long-métrage. Ce film met en vedette Zacharie Chasseriaud (Les géants de Bouli Lanners), Aure Atika (Les doigts croches, Mademoiselle Chambon, Copacabana), Antoine l’Écuyer, Philomène Bilodeau (la fille d’Emmanuel Bilodeau qui a joué dans le film Curling), Anne-Marie Cadieux et Hugues Frenette. 

 

coproducteur Martin Paul-Hus (Amérique Film)
coproducteur Martin Paul-Hus (Amérique Film)

Ce récit initiatique met en place deux deuils, une petite délinquance et un premier amour. C’est l’histoire de Victor (Zacharie Chasseriaud), adolescent français récemment immigré qui est le seul témoin de la chute de François, du toit de l’école. Le regard du jeune étranger se pose sur Québec, pas la ville des touristes, mais celle des quartiers populaires, de ses gens et de leur langue qu’il comprend mal. Il trouve sa géographie vaste et vide, surtout pour lui qui vient des banlieues parisiennes. Cette mort soudaine fait entrer Victor dans le paysage. D’abord, Isabelle (Philomène Bilodeau) qui le regarde maladroitement comme une fille de son âge, pas sûre de ce qu’il faut faire. Contrairement à Adèle (Aure Atika), la mère de Victor, avec le collègue de travail qu’elle a ramené à la maison. Il y a aussi la mère de François, (Anne-Marie Cadieux), qui cherche une raison à la mort de son fils et interroge Victor désespérément. Le contraire pour Samuel (Antoine L’Écuyer) le meilleur ami de François, qui sait quelque chose, mais préfère se taire. C’est par le regard de l’autre, celui de Victor, que Christophe Cousin met en place sa vision de Québec.

 Une coproduction de : à Montréal Martin Paul-Hus (Amérique Film), à Québec Sonia Despars (Parallaxes), à Paris Céline Maugis et Christophe Delsaux (La Vieest Belle Films Associés).  Financé parla SODEC, le CNC et Téléfilm Canada, le film sera distribué au Canada par Axiafilms.

 Relations de presse : Communications Paulette Dufour

www.paulettedufour.com

 crédit photos : Lise Breton.