Il y a quarante ans, la Sagouine triomphait à Montréal, bousculant les idées reçues sur l’Acadie et sa culture. Quelque 3 000 représentations plus tard, le personnage imaginé par Antonine Maillet et incarné par Viola Léger est non seulement un symbole acadien mais universel. À TOUT LE MONDE EN PARLAIT, le mardi 3 juillet à 19 h 30, Guy Gendron propose un reportage d’Anne-Marie Parenteau et Pierre LeBlanc qui nous fait revivre, de l’intérieur, l’épopée de la Sagouine.
À l’origine était Bouctouche, un village traversé et divisé par une voie ferrée : en haut, les élites instruites qui méprisaient volontiers les gens d’en bas, les pauvres et les déclassés, le monde dont est issue la Sagouine, qui démontrera tout ce qu’il pouvait receler de sagesse populaire et même de noblesse. Antonine Maillet nous parle des aïeules qui l’ont inspirée dont Sarah, grand-mère de l’actuel maire de Bouctouche, Raymond Duplessis, qui évoque son souvenir. Antonine Maillet révèle aussi comment le personnage s’est imposé à elle dans une écriture presqu’automatique, vivant sa propre vie et menant l’auteure, intellectuelle issue d’un autre milieu, plus loin qu’elle n’aurait osé.
Texte radiophonique à l’origine, La Sagouine conquiert ensuite le théâtre au mépris des conventions de l’époque en s’articulant autour d’un seul personnage dans un décor minimaliste, comme le rappelle Eugène Gallant, son premier metteur en scène.
Le comédien et metteur en scène Roland Laroche rappelle comment le triomphe de la pièce au Dominion Drama Festival de Saskatoon l’a convaincu qu’il fallait absolument la présenter au public québécois. C’est le Rideau vert, qui avait eu l’audace de présenter Les Belles Sœurs quelques années plus tôt, qui acceptera de la monter… pour une seule représentation. La réaction du public en décidera autrement. Viola Léger la reprendra à un point tel qu’aux dires mêmes de la comédienne, elle a décoloré une partie de la scène du Rideau vert à force de la frotter. Le public de ce théâtre retrouvera d’ailleurs la comédienne dans son rôle mythique cet automne.
Quarante ans plus tard, l’histoire d’un personnage acadien qui a conquis le Canada et le monde entier par ceux-là même qui lui ont donné vie à TOUT LE MONDE EN PARLAIT le mardi 3 juillet à 19 h 30 et le samedi suivant à 12 h 30 à la Télévision de Radio-Canada. On peut aussi revoir les documentaires sur le site internet de l’émission Radio-Canada.ca/toutlemondeenparlait.
Journaliste : Anne-Marie Parenteau
Réalisateur : Pierre LeBlanc Réalisateur-coordonnateur régions : Denis Roberge Animateur : Guy Gendron Réalisateur-coordonnateur : Alain Abel
Rédacteur en chef : Luc Simard
photo: courtoisie de Radio-Canada
