À l’occasion de la Journée internationale de la prévention du suicide, tenue le 10 septembre chaque année,laFondation Dédé Fortintient à rappeler qu’il est important de se préoccuper de sa santé mentale tous les jours de l’année.
Il y a maintenant cinq ans, les sœurs du regretté auteur-compositeur-interprète André Fortin, Hélène et Sylvie, trouvaient un sens à leur propre souffrance en donnant le nom de Dédé à une fondation qui se consacre depuis à recueillir des fonds afin de contribuer à la prévention du suicide. « S’il est trop tard pour notre frère, il est encore temps pour des milliers de Québécois de se rendre compte à quel point le suicide est une erreur, un geste d’une grande violence, expliquent les sœurs Fortin. Contrairement à la croyance populaire, ce n’est pas la souffrance qui mène au suicide, mais plutôt le refus ou l’incapacité de prendre les moyens nécessaires de faire face à la détresse, conjugués à la méconnaissance des conséquences réelles de ce geste. »
Marc-André Dufour, psychologue clinicien spécialisé en prévention du suicide et collaborateur de la Fondation Dédé Fortin, précise : « Le suicide n’élimine jamais la souffrance, il la multiplie par le nombre de membres de l’entourage qui s’en trouvent blessés. Il est important de faire évoluer les mentalités afin de démontrer que prendre ses responsabilités et être courageux, c’est aussi reconnaître ses difficultés et ses vulnérabilités, mais c’est surtout demander de l’aide afin d’être mieux outillé pour accueillir la souffrance et surmonter les aléas de la vie. »
Il poursuit : « En ce qui concerne Dédé, nous pouvons imaginer qu’il avait le regard voilé par sa détresse et qu’il n’était plus tout à fait lui-même. Il n’était probablement plus en contact avec ses valeurs profondes et ses idéaux. Au moment de passer à l’acte, il n’était sûrement pas conscient de sa propre valeur humaine et de toute la souffrance qu’engendrerait son geste. Un peu de temps, un peu plus d’ouverture à soi-même et aux autres, beaucoup d’humilité et de l’aide, bien sûr, et peut-être que Dédé serait encore parmi nous.Malheureusement, même si la souffrance psychologique est souvent temporaire, le suicide, lui, demeure un geste irréversible. »
Grâce à des campagnes de conscientisation, il a été possible, au fil des années, de réduire le tabagisme et de promouvoir une saine alimentation auprès de la population québécoise. Le temps est maintenant venu de faire la promotion d’une bonne santé mentale, qui est certainement aussi importante que la santéphysique. « Il ne faut pas attendre d’avoir des idées suicidaires pour prendre soin de soi, il faut le faire au quotidien, ajoute M. Dufour. Si plusieurs d’entre nous ne savent pas nécessairement à partir de quel moment il devient impératif de consulter, le fait que l’idée du suicide nous effleure l’esprit est un signe incontestable qu’il est temps de s’arrêter et d’aller chercher de l’aide. »
Les problèmes de santé mentale ne doivent pas être banalisés. Selon certaines études, ces problèmes coûteraient au bas mot 51 milliards de dollars par année à l’économie canadienne. Or, une bonne santé mentale, ça n’a pas de prix. Comme l’indique M. Dufour : « Le phénomène du suicide est multifactoriel et, pour le contrer, nous devons faire mieux connaître les ressources disponibles et les soutenir, mais il faut aussi informer et responsabiliser la population à l’importance de prendre soin de sa santé mentale et de celle de ses proches. »
« Dédé souhaitait améliorer le monde dans lequel il vivait, concluent Hélène et Sylvie Fortin. Nous espérons que la fondation qui porte son nom puisse y contribuer activement en valorisant l’importance de maintenir une bonne santé mentale. »
À propos de la Fondation Dédé Fortin
Grâce aux dons qu’elle recueille, la Fondation Dédé Fortin est en mesure d’offrir un soutien financier à des projets, des initiatives et des organismes qui ont pour mission de contribuer directement ou indirectement à la prévention du suicide et à l’aide aux personnes endeuillées. Pour en savoir plus sur la Fondation et faire un don en ligne, rendez-vous sur le site www.fondationdedefortin.com.
Le 18 novembre prochain, la Fondation présentera la quatrième édition de son activité de collecte de fonds annuelle Passe-moé la puck à l’aréna Saint-Michel (3440, rue Jarry Est, Montréal).
