Daniel Bensaïd, l’Intempestif

Daniel Bensaïd, l’Intempestif

 

« L’indignation est le premier pas vers la révolution. ». Voilà ce que croyait Daniel Bensaïd et qui l’a encouragé lors du mouvement international des indignés de 2011 et l’occupation de différents centres-villes dans plusieurs pays, par les 99% de gens ordinaires contre le 1% de bien nantis.

 Que de découvrir un penseur de la trempe de Daniel Bensaïd à travers les témoignages de gens qui l’ont côtoyé et avec qui ils ont vécu des moments exaltants et ce à compter de mai ’68, jusqu’à sa mort, est un privilège.

 Ce livre-témoignage permet au lecteur d’aborder la pensée de Daniel Bensaïd avec beaucoup de simplicité et de facilité. Cela peut même être une très belle découverte. Ne serait-ce que de savoir que la révolution est «  l’irruption événementielle du possible dans le réel » ce serait un pas de plus pour le mieux-être de la pensée révolutionnaire.

De 1968 à 2010, Daniel Bensaïd a été la figure de proue d’une gauche révolutionnaire exigeante et ouverte, respectée bien au-delà des organisations de tradition trotskiste, de la LCR au NPA. Animateur, en Mai 68, du Mouvement du 22 mars à l’université de Nanterre, il restera toute sa vie investi dans le mouvement anticolonial, anti-impérialiste et anticapitaliste. Il fait partie de ceux qui ont tenté de reprendre le fil de l’aspiration libératrice et créatrice du marxisme brisé par la catastrophe stalinienne.
Les auteurs de ce livre ont tous été des interlocuteurs de Daniel Bensaïd. Ils montrent comment, à partir des années 1980, son travail sur le marxisme s’impose de plus en plus par son originalité et ses prises de risque. « L’idée même de révolution, affirme-t-il, hier rayonnante d’utopie heureuse, de libération et de fête semble avoir viré au soleil noir. » Il va découvrir dans l’oeuvre de Walter Benjamin les moyens pour penser les conséquences des défaites, s’inspirant également de penseurs aussi différents que Pascal et Blanqui. Plus surprenant, c’est vers Charles Péguy qu’il se tourne pour penser les rapports entre mémoire et histoire. Dès lors, la question du temps est au centre de tous ses travaux : il montre comment la notion de « progrès » est venue dépolitiser les aspirations à l’émancipation, ou pourquoi l’idée de « lois de l’histoire » est une aberration. Il reprend aussi l’étude des classes sociales en rupture avec la tradition sociologique, consacrant plusieurs ouvrages à une relecture très stimulante de Marx.
Daniel Bensaïd mènera sa réflexion en poursuivant un débat permanent avec Jacques Derrida, Alain Badiou ou Toni Negri. Un livre indispensable pour tous ceux qui ont gardé à coeur les idéaux de l’émancipation sociale.

 Directeur des textes

François Sabado, militant politique, a accompagné Daniel Bensaïd dans tous ses combats.

Nombre de pages : 189

Prix suggéré : 17 €

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