The Last Gladiator au Festival de Cinéma de la ville de Québec

Alain Côté (Ex-joueur d'hockey)
Alain Côté (Ex-joueur d’hockey)

Sur invitation, j’ai assisté le jeudi soir 20 septembre  au documentaire « The Last Gladiator » au Palais Montcalm pour le Festival de cinéma de la ville de Québec. Avant la représentation, j’ai eu la chance d’y rencontrer deux anciennes vedettes de hockey. (Alain Côté et Donald Brashear). Après la représentation, les gens de la salle pouvait rester et leur poser quelques questions.

Synopsis et détails

« Dans le monde du hockey, personne n’est plus fort sur la glace que « The goon » leur mission est de protéger la vedette à n’importe quel prix ».

Le documentaire cinématographique « Le dernier Gladiateur » se penche sur le rôle des combattants de hockey et plus précisément de la vie de l’ancien joueur Chris Nilan.

Chris « Knuckles » Nilan peut compter ses victoires en Hockey au nombre de ses cicatrices. Depuis sa jeunesse Nilan est reconnu comme étant un bagarreur. Il est devenu le dernier choix des Canadiens en 1978. (Le 231e rang)

Nilan a gagné ses galons de champion parmi les meilleurs joueurs de la ligue nationale de Hockey.  Il s’imposa comme protecteur des Guy Carbonneau, Bob Gainey, Stéphane Richer, il est reconnu également comme un bagarreur qui a marqué les années 1980 en étant le joueur le plus pénalisé de l’histoire de l’équipe. Mais lorsqu’il est blessé en 1992, il devra faire face à un nouveau combat: comment arrêter d’être un gladiateur pour redevenir un citoyen ordinaire?

The last Gladiateur a été réalisé par Alex Gibney.  Il n’en est pas à ses premières armes puisqu’il a réalisé 10 films et aussi a été producteur pour 12 films.  On peut dire que M. Gibney est très actif. Il a été nominé plusieurs fois et reçu des prix que je vous invite à regarder sur son site.

Donald Brashear
Donald Brashear

La réalisation est bien rythmée, bien tournée et l’histoire à raconter est importante. On nous montre tout, les dénouements qui ne sont pas faciles puisque le joueur vit avec un mélange de fierté et de la honte, du regret, l’autodestruction et la nostalgie.

La première du film au Festival du film de Toronto a reçu d’assez bonnes critiques. Moi, je vous dis que si vous aimez le genre de film comme « Slap Shot » des combattants de hockey, courez voir ce film et en apprendre davantage. On n’y voit pas que des bagarres,  on perçoit aussi le tempérament fougueux de Chris Nilan, et sa grande sensibilité, on y voit un mélange de fierté et de honte, ce qui rend ce gaillard humain et nous le rend sympathique.

Le gladiateur nous montre les cotés sombres des tragédies hollywoodiennes. Le film scrute le quotidien difficile des anciens combattants de la LNH.

Se concentrant sur Nilan, qui pendant 13 saisons a été l’un des poids lourds les plus craints de la LNH, le film explore le travail lui-même, pourquoi ils ont fait ce travail, leur rôle dans le sport, et ce que ce métier a apporté à leur vie.

On y voit aussi l’origine des combats et pourquoi c’est si important de protéger leurs joueurs vedettes de l’intimidation physique et des risques de blessures. Pour certains spectateurs, les scènes de combat seront difficiles à regarder, pour d’autres c’est une montée d’adrénaline.

Nilan raconte l’histoire de son ascension et de sa chute graduelle.  Il aime le hockey, il aime Montréal et son équipe « le Canadien » et c’est réciproque. Après dix saisons à Montréal, après une mésentente avec son coach Jean Perron, entraîneur du Canadien,  qui traitait Nilan et quelques coéquipiers injustement et que Nilan ait dit sa façon de penser, ça n’a pas fait l’affaire du coach et cela lui a valut d’être négociés par Serge Savard pour l’échanger aux Rangers en Décembre 1988. Ce fut un choc dont Nilan ne sait jamais remis.

Puis il a été transféré avec les Bruins de Boston en 1990,  il fut soumis au ballotage en 1991-1992,  il fut repêché pour le Tricolore pour les 17 derniers affrontements de la saison régulière.

Festival du cinéma
Festival du cinéma

Nilan  a patiné sur une ligne avec deux des meilleurs attaquants défensifs, Gainey et Guy Carbonneau.   Il a marqué 16, 21 et 19 buts en trois saisons consécutives, et gagna la Coupe Stanley de 1985-86. Nilan a également patiné pour l’équipe américaine de la Coupe Canada de 1987, marquant à deux reprises. Il était un combattant, qui ne reculait devant  personne et n’aurait pas arrêté de se battre, si ce n’était de  Lemaire, qui l’encourageait à devenir un meilleur joueur.  En fait, il était pris dans un dilemme. Il ne voulait pas vraiment arrêter de se battre, car il s’était aperçu qu’on ne gardait plus « les goons » dans l’équipe s’ils arrêtaient de se battre.

Jouer à New York et plus tard à Boston, ne l’a jamais comblé. Même si les fans qui autrefois le huaient, l’acclamaient Nilan avoue que son cœur n’y était pas, bien qu’il ait encore laissé tomber les gants lorsque la situation l’appelait pour cela.

La combinaison de l’âge et les blessures ont diminué son temps de jeu et, après une altercation avec l’entraîneur des Bruins Rick Bowness, Boston a laissé tomber Nilan. Savard l’a rappelé, mais Nilan  a raccroché en 1992.

Nilan ne pouvait plus occuper un emploi, il est devenu accro aux analgésiques après avoir subi au moins deux douzaines d’opérations tout en jouant, il a obtenu une cure de désintoxication, a eu une rechute et est allé plus loin dans la dépendance à l’héroïne. Des entrevues avec sa famille en pleurs, y compris son père bien embarrassé, la chronique de leur réaction affolée à son sort est très touchante. Un deuxième séjour en cure de désintoxication semble avoir fonctionné et Nilan semble lucide tout au long du film sur l’endroit où sa vie a basculé et pourquoi.

Même si Nilan est le personnage central, Gibney veut montrer que son histoire n’est pas une exception. Il ponctue les chapitres de la vie de Nilan avec des interviews d’anciens comme Donald Brashear  de la LNH, qui  continue la lutte. Tony Twist, qui s’est écrasé avec sa moto après avoir appris que les Bleus n’ont pas renouveler son contrat.

Gibney, a aussi interviewé Bob Probert  décédé d’une crise cardiaque. Il a  également eu des conditions dégénératives du cerveau qui étaient peut être causée par des coups répétés à la tête.

Et pourtant, alors que certains combattants d’aujourd’hui, dans ce film disent détester l’emploi, certains comme Twist et Lyndon Byers, non aucun regret, car ils aimaient se battre. C’est un point à garder à l’esprit lorsque nous lisons des histoires qui prétendent qu’on les oblige à jouer leur rôle à contrecœur.

Les gens dans la salle, probablement de grands amateurs d’hockey, ont applaudi chaleureusement le film et sa réalisation et ont compris que les « Goon » comme Chris Nolan se sont donné corps et âme à leur équipe.

www.imdb.com/title/tt2044040/

www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=196599.html

www.allocine.fr/personne/fichepersonne-90482/biographie/   (Alex Gibney)

fr.wikipedia.org/wiki/Alain_C%C3%B4t%C3%A9_(1957)  (Alain Côté)

fr.wikipedia.org/wiki/Donald_Brashear  (Donald Brashear)

crédit photos: Marie-Josée Boucher