FILLEUL

FILLEUL.

C’est à un voyage international, une rencontre interculturelle qui regroupe trois pays et quatre cultures que Hélène Koscielniak nous convie avec son dernier roman Filleul.La République Dominicaine, Haïti, le Canada et surtout le Canada-Français du nord de l’Ontario ainsi que la culture amérindienne sont au cœur de l’action. Les personnages font preuve d’une générosité, d’une abnégation et d’un engagement sans bornes. Même si l’exploitation humaine, le racisme, la maltraitance, la violence et de grands malheurs assombrissent parfois le firmament, le soleil de l’amour perce les nuages pour réchauffer les sentiments qui animent les principaux protagonistes. À quelques exceptions près.

 Une écriture claire et limpide permet une lecture facile et prenante.

 Résilience, courage, amitié. Ces trois mots forment la trame du nouveau roman d’Hélène Koscielniak, Filleul, la suite de Marraine publié en 2009. L’auteure dessine les multiples facettes de ses personnages avec sensibilité et intelligence: ils nous touchent, nous déstabilisent et nous émerveillent. Le Filleul, c’est Jo’no, un adolescent dont la vie s’est jusqu’ici partagée entre Haïti etla République Dominicaine et qui, depuis son jeune âge, connaît la lourdeur des responsabilités, les déchirements et les deuils familiaux, la misère, mais aussi la puissance de l’entraide. Pour le tirer de la délinquance vers laquelle il glisse, sa mère fait appel à Normande, une amie canadienne, qui l’accueille à Kapuskasing dans le nord de l’Ontario. C’est par les yeux de Jo’no que nous, lecteurs, redécouvrons la splendeur de l’hiver, le confort de notre quotidien, l’accès facile à l’école ou aux soins médicaux. Mais le regard de Jo’no nous renvoie aussi aux aspects plus sombres de ce pays du Nord. À l’école, Jo’no suscite d’abord une curiosité bienveillante, mais quand il ose se lier d’amitié avec Billy, un jeune autochtone, il s’aperçoit que l’injustice et le racisme existent aussi ici. Quand il vit la réalité des Réserves, il comprend que la misère voisine également la richesse au Canada. Alors que la terre tremble à Port-au-Prince, que sa mère tente de survivre au désastre avec ses autres enfants et que le père Mark met sa propre vie en danger pour libérer les travailleurs de leurs exploiteurs, Jo’no, de son côté, prend conscience que le rejet et les préjugés peuvent parfois entraîner la mort. Que fera-t-il de l’expérience et des connaissances acquises depuis son enfance? Une vocation humanitaire est-elle en train de naître en lui, à l’exemple de celle du père Mark? Restera-t-il solidaire des siens ou les oubliera-t-il peu à peu au milieu du confort que lui offre la généreuse Normande? Peut-on s’échapper du cycle du malheur? Et comment?

Hélène Koscielniak

 

Hélène Koscielniak, l’auteure de «Marraine» et de «Carnet de bord», romans qui ont remporté le prix Littérature éclairée du Nord en 2009 et en 2010, déplace son imaginaire cette fois-ci vers le Bénin, mais garde toute son humanité et son humour. Résidante de Kapuskasing en Ontario, Hélène Koscielniak a occupé plusieurs fonctions dans le milieu scolaire. Aujourd’hui à la retraite, elle poursuit son rêve, celui d’écrire.

 

Nombre de pages : 368

Prix suggéré : 27,95 $

www.interligne.ca