Ce pays de rêve Tome 3 Le retour

Ce pays de rêve tome 3 Le retour

Ce pays de rêve c’est une fresque familiale qui débute en 1627 et qui nous entraine dans une saga en quatre tomes qui couvrira la période du régime français de 1627 à 1765 au fil de laquelle nous suivrons les aventures de trois générations de Perré (Arnaud, Marcellin et Clément), de Charlesbourg à Verchères avec de nombreux détours par Montréal, Québec etla France.

Après le tome 1 Les surprises du destin, publié en octobre 2011, et six mois plus tard avec le tome 2 La déchirure, voilà que le tome 3 Le retour nous arrive juste à temps pour le début de l’automne 2012.

Résumé : Nouvelle-France, 1678. De retour d’un exil de cinq ans en France, après un séjour difficile près de Québec, Marcellin Perré s’établit entre Verchères et Varennes à titre de notaire de ces deux seigneuries. Il s’y fait construire un manoir, s’occupe des transactions passées par les habitants du lieu, entretient d’excellentes relations avec son voisinage et voit à l’éducation de ses enfants, notamment en envoyant ses fils étudier au Séminaire de Québec.

Son épouse et lui vivent des moments angoissants en raison du danger permanent que représentent les Iroquois; ils construisent et arment leur manoir en conséquence. Marcellin a vu son père être tué par ces Sauvages et entend bien voir ses enfants lui survivre. Ces enfants, nous les voyons grandir et trouver leur place dans la vie : Renaud comme soldat, Simon comme cartographe, Françoise (Fanchon) comme épouse d’un militaire, Marie comme administratrice du manoir et Clément… comme mouton noir de la famille. 

Contrairement à tous les autres livres de Michel Langlois où le personnage principal est le narrateur, cette fois-ci, c’est Nicole Brouillard, la préceptrice engagée pour montrer à lire et à écrire aux enfants de Marcellin, qui en est la narratrice. On apprend, au cours de la lecture, que c’est Marcellin lui-même, vers la fin de sa vie, qui demanda à Nicole d’écrire ses mémoires et c’est donc elle qui est la narratrice. C’est une approche différente des autres volumes, mais c’est tout de même très intéressant. 

Comme avec tous les livres de Monsieur Langlois, grâce à ces histoires romancées, sur une base historique factuelle, on découvre plein de personnages qui ont réellement existé et on en apprend beaucoup sur la vie de cette époque. 

On nous explique en quoi consistent les seigneuries à l’époque et comment les seigneurs règnent sur leurs terres et les règles que doivent suivre ceux qui en louent des parcelles de terrain. « … en tant que Seigneurs, ils ont droit de nous réclamer un sol de cens pour chaque arpent de front et aussi comme rente un coq vif et bien engraissé par arpent de front… », C’est très intéressant. 

On apprend comment se construisait un four à pain. On y retrouve aussi une bonne recette pour préparer la viande de cerf. On y décrit l’éclipse de la lune puis celle du soleil survenue en ce temps-là. On nous parle aussi de la monnaie de l’époque avec les livres tournois, les sols et la nouvelle monnaie de cartes. C’est fascinant! 

On y parle de la vente des premiers esclaves noirs et comment ceux-ci étaient perçus à cette époque. Et aussi comment étaient perçus les gauchers dans ce temps-là. On se rend compte qu’il y a eu une belle évolution à travers le temps…Dieu merci! 

Il y a aussi des passages assez rigolos dans le livre, où Marcellin enseigne à ses enfants, les diverses expressions comme « Pelleter du vent » ou «cousu de fil blanc » ou alors lorsqu’il commente les lois et ordonnances à faire respecter. Par exemple, « il est défendu de faire galoper les chevaux tirant des carrioles, à la sortie de l’Église. » 

Au début du livre, Michel Langlois nous fournit une liste des personnages principaux du roman, histoire de nous situer rapidement dans les liens de parenté par exemple. Mais également, il y a une liste des personnages historiques qui ont vraiment existé, avec une brève description de ce qu’ils ont accompli. 

Michel Langlois utilise un langage facile à comprendre, avec de multiples chapitres courts,  des descriptions précises et très imagées et des dialogues échangés avec des expressions de cette époque, nous permettant d’entrer aisément dans l’histoire racontée. 

En annexe du volume, on retrouve le Livre de raison de Radegonde. C’est une sorte de journal de bord qui se transmet, d’une génération à l’autre, les familles de l’époque. Radegonde nous entretient dans ce livret, des petits faits quotidiens qui font son bonheur, cependant que Marcellin tente de son mieux, malgré de nombreuses embûches, de rendre tout son monde heureux. 

Également, on retrouve les lettres de Renaud (le fils de Marcellin) alors qu’il écrivait à ses parents, au fil des ans pour raconter son parcours. Personnellement, il aurait été intéressant d’avoir des notes de bas de page dans le livre pour se référer aux lettres de Renaud et au livre de raison de Radegonde, aux moments opportuns pour aller les lire au besoin, plutôt que de les lire à la fin du roman. On perd un peu le fil, en les lisant à la toute fin. 

Comme d’habitude, avec les romans de Michel Langlois, je n’ai pris que quelques jours à lire ce troisième tome, et je peux dire que je me suis bien divertie, en plus de m’instruire sur une époque que je n’ai connue que dans mes livres d’histoire à l’école. À la fin du livre, je me suis demandé ce qui advenait de Clément, le petit dernier enfant de la famille de Marcellin, ce mouton noir qui ne semble jamais faire ce qui est convenable. Et bien, c’est justement de quoi parlera le tome 4, qui je l’espère nous arrivera dans les prochains six mois.  J’ai bien hâte maintenant de lire la suite, soit les aventures, ou les mésaventures de Clément…   

Michel Langlois

Né à Baie-Saint-Paul, Michel Langlois a complété des études universitaires à l’Université Laval. Il a fait carrière comme généalogiste professionnel aux Archives nationales du Québec à Québec. Auteur d’une vingtaine d’ouvrages de généalogie, dont le Dictionnaire biographique des ancêtres québécois, et sa précédente saga familiale La Force de vivre, en quatre tomes qui a conquis plus de 100 000 lecteurs. Cette nouvelle fresque en quatre tomes nous transporte cette fois à une autre époque, celle des débuts de la colonie. Il est également l’auteur d’une autre série, Un p’tit gars d’autrefois, qui, lui, se déroule dansla Beauce des années 1950. 

Prix : 27.95 $ 

482 pages

 Éditions Hurtubises

http://www.editionshurtubise.com/