A-t-on le droit de donner la mort à une personne coupable de meurtre ? Qui peut s’arroger ce droit ? Le pardon est-il facile dans un cas aussi particulier et traumatisant ? Qui s’occupe de la famille de l’accusée ? Est-elle aussi coupable que le condamné ? Combien coûte à l’État une condamnation à la mort ? Est-ce plus cher qu’une condamnation à perpétuité ?
Quelles seraient vos réactions si vous n’aviez qu’une heure à vivre avant votre dernier souffle de vie ?
Ces interrogations ne sont qu’une partie des mille et une questions existentielles sur la vie et sur la mort que l’on se pose pendant et à la fin de l’événement La dernière heure dans la vie de…. qui a lieu hier après-midi à l’espace culturel Georges-Émile-Lapalme de la place des Arts à Montréal.
Pour cette occasion, l’Opéra de Montréal et Amnistie internationale unissaient leurs voix pour commémorer le 50e anniversaire des deux dernières exécutions au Canada. Et par le fait même, lancer la campagne de l’opéra Dead Man Walking qui sera présenté à l’Opéra de Montréal en mars 2013, en première québécoise.
Au début, face une assemblée de plus de deux cents personnes, Béatrice Vaugrante, directrice d’Amnistie internationale Canada francophone, et Pierre Vachon directeur des communications à l’opéra de Montréal ont créé l’ambiance propice à une profonde réflexion sur la peine de mort et la dignité humaine par leurs témoignages sur l’existence humaine et son devenir si incertain.
Par la suite, Alain Gauthier, metteur en scène de l’opéra, nous a transmis l’intense émotion qui a animé et allumé toute l’équipe de Dead Man Walking jusqu’à maintenant. C’était palpitant et fascinant de suivre tout le cheminement pris par le metteur en scène afin de rendre cet opéra le accessible et d’actualité pour notre plus grand satisfaction en mars 2013.
L’histoire de cet opéra est simple et tragique à fois. C’est celle d’un condamné à mort abandonné de tous qui attend sa dernière dans sa cellule. Une religieuse qui ne peut tolérer l’idée qu’un homme puisse mourir sans avoir un visage aimant près de lui, sera la seule à oser franchir la porte de sa cellule….
Pendant plus de 60 minutes, sept artistes dont Michel Dumont, Fanny Mallette, Lorraine Pintal, Monique Giroux, Winston McQuade, Charlotte Laurier et Etienne Dupuis nous ont fait revivre les derniers instants d’un condamné à mort. Animé par l’abbé Gravel, chacun à tour de rôle, assis seul dans une cabine létale installée au cœur de la place, les artistes nous livraient leur ultime message devant la vie et la mort.
Le tout scandé par la musique l’opéra Dead Man Walking de Heggie et les chants de la soprano Chantale Nurse
A la fin de chaque témoignage, des rideaux étaient tirés sur le condamné et quatre bip sonores suivit d’un cinquième plus prolongé indiquaient qu’une vie venait de nous quitter dans un silence total.
C’était d’une émotion intense quasi insupportable. Dead Man Walking qui sera un opéra théâtre selon son metteur en scène deviendra fort probablement l’événement culturel le plus couru de 2013.
Diverses actions auront lieu jusqu’en mars 2013 afin de sensibiliser la population aux enjeux profonds de l’opéra Dead Man Walking dont la peine de mort, la justice, la religion et la dignité humaine.
Blogue et concours Voir au www.voir.ca/deadmanwalking
Le cinéma du Parc présentera au cours des prochains mois deux films dont Dead Man Walking (Tim Robbins) et le documentaire Into the Abyss (Werner Herzog).
Nuit Blanche le 2 mars 2013 et enfin une semaine de sensibilisation du 2 au 9 mars 2013 avec divers spécialistes dont Sœur Helen Prejean auteure du livre Dead Man Walking et le compositeur Jake Heggie.
Dead Man Walking sera un événement essentiel d’une très grande envergure en 2013 ! À inscrire immédiatement à votre agenda, sans faute !
Opéra de Montréal http://www.operademontreal.com/fr/
Amnistie internationale Canada francophone http://www.amnistie.ca/site/
© Jocelyne Choquette
