Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!

Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment!

Pères poules et prodigieux enfants, pas vraiment! est un roman à sketches écrit à deux têtes, quatre mains et trois enfants, qui décrit une vision romanesque de la paternité, un brin décalée. Matthieu à la veille d’être nouvellement papa d’Elliot, cherche en vain un livre sur la paternité, alors que la plupart des livres et guides de maternité sont pour la plupart écrits par et pour des femmes.  Alors, avec son ami Pascal, père expérimenté avec deux jeunes enfants dont il a la garde partagée, Matthieu raconte son quotidien et ses découvertes dans le monde des papas.

Tous les sujets qui touchent de près ou de loin les enfants y sont abordés. Tout d’abord, Matthieu, père ambitieux, qui désire devenir le premier père parfait, avec un enfant prodigieux, nous amène dans sa montagne russe d’émotions liées à la venue de son enfant et de sa première année de vie. Il nous parle de l’attente de l’arrivée du poupon, les cours prénataux, l’accouchement vu sous l’angle du père un peu démuni, les styles de pères (le père-sphinx, le père expérimenté, le père fantôme, le père détaché et le père sacoche) mais aussi les styles de visiteurs (le fébrile, l’introverti, le désintéressé), le changement de couche, les nuits blanches, les coliques, la percée des dents, les premiers mots, les premiers pas, mais aussi la première sortie de couple sans bébé, puis la tentative de célébrer la Saint-Valentin avec bébé, le bain avec bébé avec la découverte de ses attributs et de ceux de papa, le premier noël vu sous la perspective de bébé, mais surtout, ce qui me plait le plus dans les anecdotes de Matthieu, ce sont ses réflexions sur ses insécurités à devenir un bon père, à ne pas paraître trop «nono» et réussir son cours 101 en paternité, tout en demeurant un homme, un vrai!! Ses questionnements, ses déceptions, ses surprises, son sentiment d’être parfois de trop, entre la maman et le poupon, et surtout la façon dont il parle avec fierté de sa progéniture qu’il affectionne plus que tout, voilà ce que j’ai apprécié le plus des péripéties de Matthieu, et je suis certaine que bien des hommes vont se reconnaître un peu, ou même beaucoup, dans ce nouveau papa.

On y retrouve des anecdotes très drôles dans ce livre, mais également des moments émouvants, comme lorsque, dans la vie de Matthieu, un membre de sa famille est décédé d’un cancer. Voici un extrait « Lorsque je me suis retrouvé debout, face à la pierre tombale… j’étais tout triste. Cependant, dans mes bras, je serrais très fort mon garçon, je m’y suis soudé pendant un instant, pour me ressourcer, pour que de ses vingt livres il puisse m’épauler. Du haut de ses dix pommes, il aura été mon meilleur soutien. Jamais je ne l’aurai autant cajolé et embrassé que pendant ces durs moments. Il a su me faire oublier la déchirure que je ressentais, grâce à son innocence et, simplement, son existence.» Sniff!

En contrepartie, Pascal, ce père monoparental une semaine sur deux, de deux enfants de 6 et 8 ans, Princesse et FX, est désopilant lorsqu’il nous raconte ses propres péripéties avec sa progéniture, dont son fils, sa boule d’énergie atteinte de troubles envahissants du développement (TED) et un trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité et un brin d’impulsivité (TDAH).

« FX a huit ans… Il tombe plus facilement dans la lune qu’il n’a les deux pieds sur terre. Plus matinal que le mot ‘matin’, il a beaucoup d’énergie. Il bouge tellement que j’ai renoncé à prendre des photos de lui;  je n’ai réussi à le capter qu’avec ma caméra vidéo.»

J’adore l’imagination qu’il déploie pour inciter ses enfants à faire attention aux portières, pour le laisser cinq minutes tranquilles dans ses moments intimes à la salle de bain, pour les amener au cinéma en économisant sur le prix des collations… bref, des façons pas toujours politiquement correctes de raconter des bobards à ses enfants pour leur faire prendre le droit chemin ou pour se facilité la vie à la maison. De plus, Pascal aborde les difficultés que présente un enfant différent (TDAH) surtout à l’heure des devoirs et leçons et par exemple, lors d’une sortie aussi banale que l’épicerie. N’importe quel parent qui a déjà amené un de ses enfants à l’épicerie va se reconnaître un peu dans cette péripétie et va rigoler franchement de ce qui leur arrive. Pascal a également une fillette de 6 ans très curieuse et qui a des questions sur tout. C’est hilarant de le voir discuter avec elle, négocier, et surtout tenter de comprendre le langage émotif féminin de sa fille, et ainsi développer lui-même sa psychologie féminine. Et que dire lorsque cette fillette découvre qu’elle n’est pas physiquement munie des mêmes attributs que son frère et son père? C’est tellement drôle et une fois de plus, tous les parents se sentiront de connivence avec ces deux pères poules qui font de leur mieux pour élever leurs progénitures.

J’espère juste qu’ils auront la bonne idée de donner suite à ce livre, avec un tome II, car à mon avis, ils n’ont pas terminé de sitôt d’avoir des aventures à nous raconter.

 

Pascal Lachapelle (à gauche) et Matthieu Turgeon (à droite)

Matthieu Turgeon (à droite) et Pascal Lachapelle (à gauche) sont d’heureux trentenaires que la paternité a littéralement bouleversés.

Matthieu, fraîchement père, a rédigé dès la naissance de son bébé ses découvertes et ses surprises. Pascal, lui, un père de fami.le monoparentale avec deux enfants, prouve que la paternité ne requiert qu’une imagination fébrile et une bonne demi-tonne de patience.

Leur objectif? Présenter la version des pères!

 

 

272 pages

Prix : 24.99 $ version papier

17.99 $ version électronique

 

Édition Stanké

http://www.edstanke.com/

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