Les deux saisons du faubourg

Les deux saisons du faubourg
Les deux saisons du faubourg

Pour son troisième roman sur le thème de la lenteur (après L’escapade sans retour de Sophie Parent et Yukonnaise, ) qui ont connus tous deux un vif succès, c’est dans le faubourg Saint-Jean-Baptiste à Québec, en 1992, que Mylène Gilbert-Dumas a situé cette histoire, contrairement aux deux autres romans qui se passaient l’un aux États-Unis et au Mexique et l’autre principalement au Yukon. Cette fois-ci, en plus du Vieux-Québec de 1992, la Nouvelle-Écosse est à l’honneur et fait rêver plus d’une fois dans ce roman.

Cette fois-ci, les thèmes abordés ne sont pas le « vivre et laisser vivre » ou «free spirit» des gens du Yukon, ou l’épanouissement d’une femme de 40 ans qui apprend à s’aimer et avoir de l’estime de soi, on y aborde plutôt le fait d’aller au-delà de ses peurs pour vivre pleinement et être heureux dans le moment présent, plutôt que de s’inquiéter du futur ou de regretter son passé.

Dans l’immeuble du faubourg Saint-Jean-Baptiste qu’habitent Adélaïde et sa fille, les semaines se succèdent, pareilles et sans histoire. Jusqu’au jour où, à court d’argent, Adélaïde doit se résoudre à louer une chambre dans son appartement. La petite annonce qu’elle publie dans le journal retient l’attention d’une seule personne : un petit homme mystérieux sur le compte duquel tous les locataires de l’immeuble semblent avoir un avis différent. Dans cet univers tissé serré où les peurs des uns sont les rêves des autres, les choses commencent à changer au contact du nouveau pensionnaire. Et les cartes du tarot qu’on retourne au gré des inquiétudes redessinent peu à peu le destin de chacun.

Un roman de l’intimité, mais aussi un roman d’amour inattendu, porté par des personnages féminins entiers et si attachants qu’ils resteront longtemps près du cœur une fois les dernières pages tournées.

À son habitude, Mylène Gilbert-Dumas met en scène des personnages de femmes combattantes. Ainsi, on retrouve la grand-mère qui épaule sa fille qui elle, fait de son mieux pour élever seule sa propre fille, sans l’aide d’un homme. Au fil de l’histoire, on découvre par brides pourquoi cette jeune femme de 24 ans ne fait pas confiance aux hommes et a même une peur bleue de l’amour d’un homme. Peu à peu, cependant, elle va apprendre à vaincre ses peurs et réussira à transformer sa vie, ses pensées, ses valeurs, pour aspirer à une vie heureuse.

Cette auteure a le don de rendre ses personnages crédibles et les situations fort probables si bien que l’on croit aisément à leurs histoires et on espère une fin heureuse pour eux. Ce sont de belles valeurs qui sont véhiculées dans ce roman et qui portent à réflexion pour nous-mêmes dans notre propre vie.

Cette romancière a un réel talent pour décrire avec brio des paysages, des ambiances, des endroits, et ainsi nous mettre en images l’histoire qu’elle raconte et ainsi nous donner le goût de poursuivre notre lecture. Si bien que j’ai lu ce livre en 2 jours, malgré ses plus de 350 pages.

Dans ce roman, c’est principalement Adélaïde, cette jeune femme de 24 ans qui élève seule sa fille Marjo, qui est notre narratrice. On peut dire vivre ses émotions, ses réflexions, et ressentir ses peurs, ses tourments, ses questionnements et progressivement, la voir changer pour le meilleur. Entre chaque chapitre, le lecteur est interpellé par une autre narratrice, cette fois-ci, c’est Marjo la fillette de 8 ans qui nous fait part de ses réflexions, le temps d’une page ou deux et nous fait voir sa mère, et les évènements, mais à travers ses yeux de fillette, ce qui est parfois bien différent.

Au début du roman, le lecteur est laissé dans le néant, à savoir pourquoi Adélaïde est monoparentale et pourquoi elle ne veut personne dans sa vie. Peu à peu, des indices s’accumulent, des pistes sont données pour que le lecteur assemble les morceaux de ce qui a pu arriver dans le passé de cette jeune femme pour la rendre si craintive. L’intrigue est fort bien amenée et elle nous titille tout au long de notre lecture. Et lorsque l’inconnu vient s’installer chez Adélaïde, c’est également le néant pour le lecteur qui n’a aucune idée du passé de cet homme. Ce n’est que peu à peu que l’on découvrira son passé et ses raisons de vivre.

Pour ma part, le fait que cela se passe en grande partie à Québec, dans un quartier que j’ai moi-même habité à peu près dans les mêmes années que ce roman, cela m’a permis de faire un beau retour arrière dans ma belle ville et me souvenir de Québec à l’époque où les Nordiques étaient encore rois dans notre patelin. On sent bien que Mylène s’est fort bien renseigné autant dans la fabrication de figurines en pâte d’amande, que dans la description de la belle région de la Nouvelle-Écosse.

Mylène Gilbert-Dumas
Mylène Gilbert-Dumas

Mylène Gilbert-Dumas est diplômée de l’Université Laval en enseignement et en études françaises Son premier roman, Les dames de Beauchêne, a remporté le prix Robert-Cliche 2002 et a fait partie des finalistes au Grand Prix littéraire de la relève Archambault l’année suivante. Elle est maintenant l’auteure de sept romans historiques, de trois romans pour adolescents et de trois romans contemporains grand public. En 2009, elle a remporté la résidence d’écriture Berton House Writer’s Retreat de Dawson City, au Yukon. Elle vit à Sherbrooke, au Québec, où elle partage son temps entre les voyages et l’écriture.

29,95 $ version papier

21.99$ version électronique

360 pages

VLB éditeur

http://www.edvlb.com/

Mylène Gilbert-Dumas sera présente au salon du livre de Québec

Samedi 13 avril

16h30

RENCONTRE D’AUTEURS avec Élizabeth Gagnon et Monique Vaillancourt Lelièvre, Mylène Gilbert-Dumas et Marc Durand

Avec Élizabeth Gagnon et Monique Vaillancourt Lelièvre, Toi l’ami. Cent regards sur Sylvain Lelièvre (L’instant même), Mylène Gilbert-Dumas, Les deux saisons du Faubourg (VLB) et Marc Durand, La Coupe à Québec – Les Bulldogs et la naissance du hockey (Sylvain Harvey). Animateur : Pierre Cayouette.

Durée : 55 minutes | Lieu : Espace Tandem

sinon pour une séance de dédicace au kiosque de VLB éditeur

GILBERT-DUMAS, Mylène LES DEUX SAISONS DU FAUBOURG
VLB éditeur
  • Samedi : 13h30 à 15h et 17h30 à 19h
  • Dimanche : 12h à 13h30 et 15h30 à 16h30

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le blogue de Mylène (la doyenne) et son acolyte Élisabeth (la sorcière)

http://myleneetelisabeth.blogspot.ca/

 

http://www.ruedeslibraires.com/livres/les-deux-saisons-faubourg-309242.html/5d66253b0bc20c100a91bcf8947de6993e840f3d3eeecd5534f239d11d162ddab69c68e016991dd514c9233870f9b4b967e7b6f11a3e57bbcf6d57be3a788de5/?u=4850