La 50e saison du Théâtre Denise-Pelletier vient d’être lancée

 

Claude Poissant, metteur en scène, Rachel Graton, Julie Le Breton, David Boutin.
Claude Poissant, metteur en scène, Rachel Graton, Julie Le Breton, David Boutin.

Trois acteurs passionnés, Gilles Pelletier, Françoise Graton et Georges Groulx présentent le 29 février 1964, pour la première fois au Québec, Iphigénie de Racine devant un public étudiant. Loin de se douter que l’aventure les mènerait aussi loin, ils fondent ainsi la Nouvelle Compagnie théâtrale qui prendra le nom de Théâtre Denise-Pelletier (TDP) en 1997. Depuis sa fondation, le TDP poursuit une mission unique et exemplaire au Québec et au Canada : donner naissance aux spectateurs adultes de demain en les conviant, dès l’adolescence, à découvrir les richesses de la dramaturgie d’hier et d’aujourd’hui, d’ici et d’ailleurs.

En 50 ans – plus de 5 millions de spectateurs (tous publics confondus), 500 productions différentes dans les deux salles (Salle Denise-Pelletier, Salle Fred-Barry), 10 000 représentations –, le Théâtre Denise-Pelletier (TDP) a initié plusieurs générations d’adolescents et contribué à faire de nombre d’entre nous des amateurs de théâtre, cet art vivant qui questionne notre rapport à la vie et au monde. Aujourd’hui, plus de 60 000 étudiants issus de 250 écoles, franchissent annuellement les portes du théâtre.

Bilan et avenir

Conscient de sa position unique dans le paysage culturel québécois, le TDP s’est engagé pendant toutes ces années à maintenir le niveau d’excellence en respectant l’intégrité des œuvres présentées, ainsi qu’à diversifier les nombreuses actions de médiation culturelle qui ont fait sa réputation auprès du milieu scolaire. Mais, aujourd’hui, à l’ère du numérique et dans un contexte économique qui reste difficile, les défis sont nombreux. « La composition de notre société change. Avec les jeunes d’origines diverses et aux traditions multiples, notre rôle d’initiateur culturel devient aujourd’hui encore plus exigeant si l’on souhaite créer une base culturelle commune », affirme Pierre Rousseau, directeur artistique du TDP.  L’accessibilité aux spectacles reste aussi un enjeu de taille. « Malgré des budgets extrêmement serrés, nous priorisons l’accessibilité. Nos tarifs scolaires doivent s’ajuster à la réalité financière des écoles », dit Rémi Brousseau, directeur général du TDP. « Nous sommes conscients que nos revenus de billetterie ne peuvent se mesurer à ceux d’autres théâtres, mais notre mission nous dicte de maintenir le cap pour que le plus grand nombre de jeunes possibles aient accès au théâtre », ajoute-t-il.

Le TDP compte bien prendre tous les moyens pour rester à l’avant-poste d’une société en mutation sur plusieurs plans. Ainsi, pour son 50e, le TDP a choisi de célébrer en harmonie avec sa mission première. Les activités qui marqueront cet anniversaire seront axées sur le renforcement de actions du TDP auprès des nouvelles cohortes de jeunes enseignants et du public scolaire : un site web qui fait peau neuve intégrant des Espaces prof, des dossiers rétrospectifs dans les Cahiers du TDP, qui couvriront un pan de l’histoire de la compagnie pour mieux en cerner l’évolution à travers les différentes époques sociales et théâtrales du Québec, et des rendez-vous avec le public qui réuniront comédiens et metteurs en scène qui ont créé par le passé les pièces présentées dans la grande salle en 2013-2014.

photo: courtoisie