Sébastien Harrisson dirigera Les Deux Mondes

sebastien-harrisson
Sébastien Harrisson

Le conseil d’administration des Deux Mondes et les codirecteurs artistiques sortants, MM. Daniel Meilleur et Michel Robidoux, ont le plaisir d’annoncer que la direction artistique de la compagnie sera dorénavant assumée par M. Sébastien Harrisson.

« Le parcours professionnel de Sébastien Harrisson a amené celui-ci à oeuvrer à titre d’auteur dramatique pour tous les publics, a déclaré Daniel Meilleur. Nous nous reconnaissons dans sa sensibilité et dans sa façon de faire appel à la poésie pour questionner et émouvoir les spectateurs de toutes les générations. De plus, il a non seulement toutes les qualités requises mais aussi toute l’expérience nécessaire pour assurer l’essor d’une compagnie de création et de tournée.»

Sébastien Harrisson s’est fait connaître au Québec par ses pièces pour adultes Floes et Titanica, la robe des grands combats, toutes deux montées au Théâtre d’Aujourd’hui, en 2001, où il a été auteur en résidence, et plus récemment, par L’espérance de vie des éoliennes, chez Duceppe. Pour le jeune public, on lui doit notamment la pièce Stanislas Walter Legrand, une production de l’Arrière Scène. Directeur artistique du Théâtre Bluff depuis juillet 2008, il a écrit pour le public adolescent auquel la compagnie s’adresse les pièces D’Alaska et Musique pour Rainer Maria Rilke. Il va terminer son mandat au sein de cette compagnie de création à l’automne 2013 en signant sa première mise en scène, Un monde qui s’efface, de l’auteure et poétesse américaine Naomi Wallace.

Sébastien Harrisson est né en 1975, au Québec. Il a complété en 1998 une formation en écriture dramatique à l’École nationale de théâtre du Canada. Ses pièces ont été traduites en flamand, en allemand, en anglais et en espagnol. Il a séjourné à plusieurs reprises en Europe où ses pièces ont été présentées sur diverses scènes, dont le Théâtre national de Strasbourg, le Centre dramatique national d’Orléans, le Théâtre de la Commune d’Aubervilliers, le Théâtre national de Toulouse de même que le Centre dramatique de Sartrouville. Il a aussi été auteur en résidence au sein de plusieurs structures dont le Festival des Francophonies en Limousin, le Théâtre Artistic-Athévains de Paris ainsi que la compagnie Paines Plough à Londres.

Au chapitre des prix et distinctions, Sébastien Harrisson a été boursier, entre autres, du Centre national du livre de France et des Relations internationales de la ville de Paris. Il a aussi remporté le Prix Gratien-Gélinas, le concours Le théâtre jeune public et la relève, l’Aide à la création du Centre national du théâtre de France, en plus de recevoir, en 2003, la médaille du Conseil général de Gironde. Ses textes lui ont par ailleurs valu d’être finaliste aux Prix littéraires du Gouverneur général, au Prix Louise-Lahaye et aux Prix des critiques de théâtre.

Très impliqué dans le milieu théâtral d’ici, il est vice-président du Centre des auteurs dramatiques depuis 2012, et a participé de 2009 à 2012 aux travaux du comité artistique de la Maison Théâtre. De 1999 à 2001, il a siégé au conseil d’administration de l’Académie québécoise du théâtre.

« Quand je pense aux Deux Mondes, à l’influence qui a été la leur sur le théâtre d’ici, celui pour les grands comme celui pour les petits, mais aussi sur mon propre parcours de spectateur et de créateur, ce sont les mots de Gilles Deleuze qui d’emblée me viennent à l’esprit : ‘’Créer n’a rien à voir avec signifier, mais avec arpenter, cartographier, même des contrées à venir.’’ Cette idée du philosophe français évoque pour moi tout le travail d’éclaireurs et de défricheurs mené au fil des quarante dernières années par cette famille artistique. Un travail de conquête de l’espace créatif, d’ouverture et d’élargissement des multiples territoires de notre imaginaire, de traversée des frontières (tant géographiques que formelles ou esthétiques), d’apprivoisement des différences et, surtout, d’invention et d’innovation.

« En refusant les étiquettes, en revendiquant le droit de créer, au sein d’une même structure, pour tous, au fil des projets, des imaginaires, la compagnie a creusé un sillon unique qui en fait pour moi un modèle à suivre pour l’avenir, un modèle à protéger et à renforcer.

« Une chose à laquelle mon travail à Bluff m’a sensibilisé est l’art de savoir composer avec un héritage, d’être apte à penser l’avenir d’une compagnie en ayant l’humilité de reconnaître dans le travail de ses prédécesseurs ce qui est encore fort et doit être préservé, tout en ayant le flair de mettre de côté certaines choses pour amener un renouveau et pousser la compagnie sur des sentiers inexplorés et réellement porteurs pour son avenir et sa pérennité. Bref, ouvrir des portes, en fermer certaines. Personnellement, c’est une tâche qui me passionne, tant d’un point de vue artistique, qu’intellectuel ou humain .»

L’entrée en fonction de Sébastien Harrisson est prévue à l’automne 2013.