Ça ira de Annie Loiselle

Ça ira
Ça ira

Zoé, dix-sept ans, plonge la tête la première dans l’anorexie. Elle est hospitalisée et rencontre Béatrice, une infirmière qui sait lui parler et, surtout, l’écouter. Au même moment, Béatrice vit de son côté un drame : Jean-François, son mari, la quitte pour une autre femme. Au fil du temps et des changements, il cherchera toutefois à la reconquérir. En parallèle, il y a Juliette et Léonard, les parents de Zoé. Dans les aléas de la routine, du boulot, de la maladie de leur fille, ils se sont éloignés l’un de l’autre. Tous ces personnages tenteront de recoller leurs morceaux dans une lente et douloureuse découverte de soi, au sein de relations qui se tissent, se défont et, parfois, se raccommodent.

Après avoir lu et grandement apprécié le premier roman d’Annie Loiselle, j’avais hâte de voir ce qu’elle allait nous offrir avec ce sujet toujours très délicat à aborder, l’anorexie. Or, je dois dire que ce petit livre de 184 pages m’a totalement conquise. Il faut dire que l’auteure connaît bien ce sujet, puisqu’elle avoue candidement à la fin du volume qu’elle a elle-même vécue avec l’anorexie étant plus jeune. Donc, sans être autobiographique, ce livre renferme les pensées et les combats d’une jeune femme qui tente de s’effacer du monde.

Ce que j’aime beaucoup des livres de cette auteure, c’est qu’elle donne la perspective de plusieurs personnages. Ainsi, le lecteur se retrouve par moment dans la tête de Zoé qui se bat pour vivre ou pour mourir, puis dans la tête de sa mère, puis son père, qui culpabilisent et se sentent démunis face à ce qu’elle vit. Et parfois, on se retrouve dans la tête de Béatrice, cette infirmière qui essaie d’aider Zoé, sans la brusquer. Nous voyons donc l’impact de cette anorexie chez les diverses personnes impliquées.

Mais ce livre ne parle pas que de l’anorexie et de ses effets, mais également de la vie des autres personnages, surtout Juliette et Béatrice, et comment elles vivent, comment elles aiment, et surtout on se rend compte que notre enfance influence beaucoup notre façon d’être plus tard, avec nos relations amoureuses et la façon qu’on éduquera nos enfants. Et on comprend qu’il est normal de faire des erreurs, que nous ne sommes jamais parfaits et surtout, que peu importe l’enfance qu’on a eue, ou l’éducation qu’on a donnée, il n’en tient qu’à nous de changer de notre futur.

Annie Loiselle a le don d’écrire des romans toute en émotions. Elle nous fait entrer dans le cœur de ses personnages, leurs pensées secrètes, leurs appréhensions, leurs désirs profonds. Et petit à petit, nous apprenons à les aimer, à les comprendre, à vouloir les aider. Et, en tant que lecteur, nous assistons à leurs combats, leurs échecs, puis leurs quêtes du bonheur, leurs prises de conscience, leurs évolutions et leurs succès.

Ce deuxième roman, à l’image du premier, est magnifiquement bien écrit. Il nous fait découvrir les conséquences et les ravages de l’anorexie. Mais surtout, il nous amène à réfléchir sur nous-mêmes et sur notre façon de voir la vie et d’évoluer.

Je dois mentionner également la superbe couverture du livre, qui semble avoir été construite en 3D. Au final, c’est un bon choix de couverture et de titre du livre.

Annie Loiselle
Annie Loiselle

Annie Loiselle
Née en 1976,  Annie Loiselle détient une maîtrise en études littéraires. En 2003, elle publie un essai intitulé Les Affamées – Regards sur l’anorexie aux Éditions de l’Homme. Elle enseigne le français au secondaire et travaille sur une maîtrise en enseignement, à l’Université de Sherbrooke.  Elle est aussi mère de cinq enfants. Tout ce que j’aurais voulu te dire fut son premier roman. Ça ira est son deuxième roman. 

Ce livre sera en magasin dès le 18 septembre 2013

 
Nombre de pages : 184 pages

Version papier 22,95 $

Version numérique : 16.99$

Éditions Stanké

http://www.editions-stanke.com/

 

Crédit photo de l’auteure : Sarah Scott