
Après un passage remarqué à Montréal au printemps 2012 avec sa pièce Kolik, Hubert Colas, véritable agitateur de la scène contemporaine française, est de retour à l’Usine C avec un nouvel opus tout aussi percutant. Face au mur, une trilogie féroce signée Martin Crimp, met en scène dans une langue aussi affûtée que magistrale, la violence latente qui se terre dans nos villes occidentales. Dans un univers léché aux allures de perfection, Hubert Colas fait exploser le vernis social dans une sauvagerie sophistiquée et déconcertante. Un uppercut saisissant !
Cela part de rien. Sur le plateau, cinq interprètes en smoking évoluent dans une mer mouvante de ballons gonflables. Ce qu’ils disent, ce qu’ils décrivent, est une mémoire vivante de ce qui nous entoure dans les sociétés occidentales. Un reflet du monde nous parvient, et dans ce décor quasi céleste, tout paraît tranquille. Jusqu’à ce que les mots claquent et fissurent la quiétude ambiante, laissant émerger une violence contenue, pernicieuse. Il nous vient alors des images, on se souvient des actes commis dans des lieux publics, une mairie, une école. C’est chez nous, dans nos quartiers, dans nos rues, dans nos maisons, que la terreur peut entrer à tout moment.
Martin Crimp s’affirme ces dernières années comme l’un des plus brillants auteurs de théâtre européen. D’une écriture cisaillée, il radiographie avec ironie les sociétés organisées autour de l’anonymat de ses sujets et de leurs égarements. Il délaisse dans ses œuvres les conventions de la narration pour évoquer les turpitudes des êtres d’aujourd’hui, l’enfermement tragique de l’homme moderne avec une cruauté et un humour dévastateurs.
« Hubert Colas, de son « bord du monde », monte un spectacle tout en matière, où des désirs réels cherchent à exister. Face au mur est un nid où cohabitent une folie pure et notre aliénation, douce violence faite au public ». Emmanuelle Puyt, Les Trois Coups
« Hubert Colas a toujours dépeint des individus en proie à une violence irrépressible. Sa singularité est d’avoir le chic pour styliser la sauvagerie intime et sociale qui s’est répandue dans un monde occidental aux pulsions à vif. Les trois courts textes qu’il a montés ici apparaissent tous d’une même féroce actualité ». Joshka Schidlow, Télérama
Mise en scène, scénographie Hubert Colas
Avec Pierre Laneyrie, Isabelle Mouchard, Thierry Raynaud, Frédéric Schulz-Richard, Manuel Vallade?Lumières Encaustic
Vidéo Patrick Laffont
Univers sonore Zidane Boussouf
Production Diphtong Cie, le Théâtre du Gymnase de Marseille, le Festival d’Avignon et le Festival PERSPECTIVES, Sarrebruck? avec le soutien deMontévidéo, centre de création contemporaine
Présentation Usine C? avec le soutien du Conseil des arts et des lettres du Québec, de l’Institut Français et du Service de Coopération et d’Action Culturelle du Consulat Général de France à Québec
photo: courtoisie