WHITEWASH de Marc Tulin et Emanuel Hoss-Desmarais

Thomas Haden Church et sa déneigeuse
Thomas Haden Church et sa déneigeuse

Ce lundi 13 janvier, nous avons été plongé, avec Whitewash, dans un dur hiver québécois, où un homme affronte les éléments mais aussi, et surtout, sa propre culpabilité.

Synopsis

Par une nuit de beuverie, Bruce Landry écrase un homme, Paul Blackburn, avec sa petite déneigeuse jaune. Après avoir enterré le corps, il se réveille au beau milieu d’une forêt ensevelie sous la neige, ne sachant où il est. Tous les chemins qu’il prend pour sortir de la forêt le ramènent infailliblement à sa déneigeuse. Au fil des jours, Bruce doit faire face à la culpabilité, la confusion, la solitude et la cruauté de Dame Nature, tout en dépendant de plus en plus de l’arme même de son crime pour assurer sa survie. Se déroulant dans l’hiver du Nord du Québec, Whitewash constitue un drame psychologique qui suit un homme, prisonnier de la forêt, à travers sa lutte pour sa survie et sa quête pour retrouver le chemin de la rédemption et sa santé mentale.

Thomas Haden Church délivre une performance captivante tordu, ce qui montre que là où l’esprit va, le corps suit. Il avait tout un défi à relever. Le spectateur doit composer avec les silences, la culpabilité de Bruce…mais le suspense était présent…Que va-t-il faire? Qu’aurions nous fait? Quand Bruce commence à comprendre les conséquences possibles de ses actes, il fuit. Mais il revient…il revient toujours pour faire face à la culpabilité, la confusion, la solitude et la cruauté de Dame Nature, tout en dépendant de plus en plus de l’arme même de son crime pour assurer sa survie, sa déneigeuse.

Pour refléter la dualité linguistique du Québec et du Canada, le film passe fréquemment de l’anglais au français. La présence de l’acteur hollywoodien s’inscrit donc naturellement dans le paysage explique le réalisateur Emanuel Hoss-Desmarais: « On voulait faire un western avec des tuques et son visage portait le vécu du personnage. »

Entrevues avec Emanuel Hoss-Desmarais et Marc Labrèche

Suite à la présentation du film, nous avons rencontré pour vous deux artisans de ce film.

Rencontre avec le réalisateur Emanuel Hoss-Desmarais

Avant de devenir réalisateur, Emanuel a été comédien et monteur. Il poursuit, parallèlement à ses réalisations, sa carrière de comédien ayant notamment tenu le rôle dans Teh day after Tomorrow en 2004.

Emanuel Hoss-Desmarais réalisateur de Whitewash
Emanuel Hoss-Desmarais réalisateur de Whitewash

Bonjour Emanuel, est-ce que la personne assise devant moi est un comédien ou un réalisateur?

«C’est un réalisateur. il est possible que je retourne comme comédien, à un moment donné, possiblement dans mes propres films. Il faut dire que je suis un peu paresseux. Les comédiens ont beaucoup de mérites de se taper tout le processus d’audition…c’est souvent long et difficile.

De plus, je suis né dans une famille reliée au cinéma. mon père était dans le domaine. C’était naturel pour moi. En sotrant de l’école, j’ai monté une pub avec d’autres. Ensuite, j’ai décollé seul, avec la publicité de Réno-Dépôt, si ça existait, on l’aurait

Tu as oeuvré dans le secteur de la publicité. Tu as réalisé plusieurs campagnes publicitaires, dont plusieurs ont été récompensés, comment as-tu eu le déclic pour réaliser ce film?

«J’ai commencé avec un flash fou qu’on trouvait absurde. Un concept d’un homme qui en frappe un autre avec sa déneigeuse et se retrouve seul dans la forêt. On a décidé d’en faire un concept cinématographique, de construire un scénario et d’associer une psychologie au personnage. Il deviendra dépendant de l’objet de son crime pour survivre. Il se sent coupable parce qu’il n’y a personne d’autres pour le juger à part lui-même!»

Quel était votre public-cible?

«C’est une excellente question. Je ne me suis pas posé cette question au début du projet. Avec ce film, je me suis fait un cadeau, sans penser en bout de ligne à qui ça s’adresserait.»

Comment s’est effectué le choix des acteurs?

«Pour Thomas Haden Church qui joue le rôle de Bruce Landry, je l’avais en tête. J’ai décidé de lui envoyer le scénario. Après lecture, il m’a appelé, nous avons discuté une heure et l’entente était conclue. Pour Marc, c’est un flash de la directrice de casting. Je suis tombé en amour avec cette idée-là. Je trouve qu’il a l’humour…la tristesse et la mélancolie…J’aimais l’idée de l’amener ailleurs que dans ses rôles comiques habituels…»

Quelles ont été les scènes les plus difficiles à tourner?

«La difficulté des scènes est reliée à la température. Nous avons eu des tempêtes et un hiver plus doux. Nous avons dû tourner aux alentours de Montréal.

La chimie entre les comédiens et l’équipe était présente, ce qui est très important pour un projet de cette envergure.»

Comment on se sent vis-â-vis les critiques?

«Je me sens très zen. Le film a été terminé l’hiver passé. Nous avons déjà eu de bonnes critiques. J’ai quand même hâte de voir comment le film va être reçu ici. Mais, je me sens très zen!»

Rencontre avec Marc Labrèche

Acteur, auteur, animateur Marc est un personnage éclectique de la scène québécoise.

Marc Labrèche, comédien
Marc Labrèche, comédien

Est-ce que Marc Labrèche est un gars de télé, de théàtre ou de cinéma?

«L’important, c’est de travailler avec des gens inspirants et intéressants…il y en a dans chaque secteur, ce n’est pas nous qui décidons de ce qu’on fait..Au hasard des rencontres, des projets, on pense à toi…Je veux continuer à remercier le ciel pour être assez chanceux pour qu’on veuille travailler avec moi…»

Qu’est-ce qui t’attiré dans ce scénario?

«Parce que j’ai aimé cela à la lecture, et j’ai trouvé cela bien écrit. Intriguant mais pas un ton habituel…C’est une comédie noire avec un genre que l’on ne voit pas beaucoup…ça m’a intrigué…Tout n’est pas dit dans le film, pas expliqué…Je suis allé de l’avant parce que l’intérêt de ce métier-là, c’est de ne pas toujours faire la même chose…»

Est-ce que le Prix Écran est un gage de réussite pour ta performance?

«C’est gentil la nomination. Des fois, on travaille aussi fort, et il n’y a pas de prix comme celui-là. On ne le saura jamais si on a réussi…C’est certain que si les gens se déplacent pour aller le voir, c’est un bon signe. Le reste, on fait notre possible.On ne peut associer notre réussite à la critique…Je fais ce que je peux et je suis mon instinct. On travaille de bonne fois, des fois ça peut être poche, on se dit, je ferai mieux la prochaine fois. Mais en bout de ligne, ce n’est pas moi qui décide ce que je veux faire…mais l’important c’est de travailler avec des personnes intéressantes.»

Whitewash sera sur nos écrans le 24 janvier.

Marc Labrèche et Emanuel Hoss-Desmarais réalisateurLa distribution

Scénariste: Marc Tulin

Réalisateur: Emanuel Hoss-Desmarais

Producteurs: Luc Déry et Kim McCraw

Acteurs

Thomas Haden Church, Marc Labrèche,Isabelle Nélisse, Geneviève Laroche, Vincent Hoss-Desmarais

Réalisateur

Emanuel Hoss-Desmarais

Scénaristes

Marc Tulin

Producteurs

Kim McCraw

Luc Déry

Studio de production: Micro_scope

Distributeur au Québec: Les Films Séville

Crédit photos: Lise Breton et courtoisie!