David Giguère lance son deuxième album, CASABLANCA, le 4 mars 2014

CASABLANCA - David Giguère
CASABLANCA – David Giguère

Avec CASABLANCA, David Giguère prend assurément le large et navigue toutes voiles dehors dans un univers musical bien à lui. Et surgit le subtil abordage, avec sa voix – qui donne le goût de s’y blottir –, son audace des mots, sa sonorité contemporaine, son charme fou et sa belle maturité. Inutile de résister à cette douce offensive, comme moi, vous serez totalement séduits !   

La contribution quasi électro-acoustique du réalisateur Jonathan Dauphinais (Beast, Ariane Moffatt) narre la trame d’un récit intérieur épique. La parole vive et acérée de l’artiste nous entraîne dans un dédale amoureux qui ausculte avec précision les hauts et les bas de la vie d’un jeune homme du 21e siècle.

D’entrée de jeu, cela se traduit sur la pochette et son livret où l’on peut lire un extrait de texto échangé entre deux amoureux et cette petite phrase de David Giguère « Ceci est la représentation de deux personnes qui n’ont jamais réussi à exister. (ensemble) ».

De ce processus impudique, de son caractère nécessaire, sont apparus des textes inspirés, des mélodies pop singulières et sophistiquées, un univers qui s’est approfondi au fil des séances de travail avec son collaborateur et complice, le dramaturge Emmanuel Schwartz.

De toute évidence, David Giguère n’a pas peur des mots. Il les manie tel un magicien, avec une ingénieuse habileté et une sensibilité à fleur de peau. Onze titres percutants piquent notre impatience : Tuons nos Enfants « faire gaffe à l’avenir » ; La Noyage « je mettrai mes habits avant de sauter à l’eau » ; L’Échec de l’Odéon « j’ai tenté de boire l’océan du début à la fin » ; La Pornographie « déshabiller mes peurs dans ta chambre testament» ;  La Honte « pour joindre le sublime au banal » ; Océanic 815 « c’est bon, maintenant, vas-y, j’suis prêt » ; Gun « les coups d’gueule dans la gueule » ; Aimer Aimer « mais j’espère qu’on vous l’a déjà dit » ; Albert Prévost « la folie, c’est pas comme on croit » ; La durée « savoir que le temps se moque de nous », et Casablanca « prisonnier d’un décor ». Plusieurs de ces pièces sont sublimées par des introductions instrumentales hyper soignées. On les espère… comme des cadeaux, les grands yeux ouverts et les frissons au cœur.

Se sont dessinées aussi des intuitions fortes de textures sonores et des envies claires de direction artistique. Entrent alors en scène Jonathan Dauphinais, le réalisateur, bassiste et capitaine du navire et l’équipe de talentueux musiciens que sont Joseph Marchand (Forêt, Ariane Moffatt) à la guitare, Christophe Lamarche (Rock Forest, Jimmy Hunt) aux claviers, et Jean-Phi Goncalves (Beast, Plaster) à la batterie, qui porte aussi un regard sur la réalisation. Le résultat : un disque limpide, à mi-chemin entre le groove décapant électro-minimaliste d’un James Blake et la force narrative de la chanson française. Chaque morceau mixé par Chris Moore (Yeah Yeah Yeahs, TV on the Radio) décline une esthétique sonore d’une cohérence et d’une efficacité percutante. Prestations remarquées des invitées : Camille Poliquin, Ariane Moffatt (choristes) et Sara Jasmin et Julie Jasmin (violonistes).

Suite au succès critique et populaire de son premier opus, Hisser Haut paru en 2012, l’artiste produit par Mo’fat Productions, sous la houlette d’Audiogram a tourné partout au Québec (et même au Brésil) avec la collection de morceaux accumulés depuis l’adolescence. Riche de ces expériences, loin d’une écriture précipitée, plusieurs mois après la fin de cette tournée, CASABLANCA a été longtemps médité avant de voir le jour, mais la délivrance fut douce :

« L’impulsion arrive d’un coup sans enlever ses souliers avant d’entrer. Je ne suis pas quelqu’un qui écrit sur une base régulière, c’est comme un trop plein qui me pousse à écrire, un moment où je me dois, pour réussir à continuer d’avancer, de faire un bilan, une mise à niveau, et c’est par l’écriture que j’arrive à retrouver un équilibre » – David Giguère.

J’ai adoré cet album, rempli de suspense, de révélations et de belles découvertes, et je vous le recommande sans hésitation. David Giguère nous avait promis une mise-à-nue. Voilà, c’est chose faite, brillamment.

Venez le rencontrer à nouveau. Ne ratez pas l’invitation…

Spectacle-lancement

Mardi 4 mars 2014

Club Soda, 1225 boul. St-Laurent, Montréal

Portes : 20 h / Spectacle : 21 h

http://david-giguere.com

www.audiogram.com