31e Saison de la Musique de chambre à Sainte-Pétronille : Alexandre Da Costa et Wonny Song ont envoûté le public émerveillé

Wonny Song et Alexandre Da Costa
Wonny Song et Alexandre Da Costa

La 31e Saison de la Musique de chambre de Sainte-Petronille, à l’île d’Orléans, a accueilli, le 7 août dernier, deux jeunes musiciens dont la renommée dépasse largement les frontières du pays : le violoniste Alexandre Da Costa et le pianiste Wonny Song. Le duo a offert aux amateurs de musique classique, qui ont rempli la petite église pouvant accueillir autour de 300 personnes, trois pièces de choix, l’intégrale des sonates pour violon et piano de Johannes Brahms (1833 – 1897), Sonate n°1, op. 78 en sol majeur ; Sonate n°2 op. 100, en la majeur ; et Sonate n°3, op. 108 en ré mineur.

Pianiste lui-même, Brahms a débuté par composer des sonates pour piano seul. Mais rapidement, il a décidé de lui ajouter un instrument récitant : violoncelle, clarinette ou violon. Si les alliances avec les deux premiers instruments ne sont pas parmi les plus heureuses, il en est tout autrement du violon. Les trois sonates (précédées, en réalité, par trois autres, dont la première s’est perdues et les deux suivantes ont été détruites par le compositeur lui-même, insatisfait des résultats), sont les chefs-d’œuvre incontournables de la musique de chambre romantique de la deuxième moitié du 19e siècle. Composées entre 1879 et 1888, elles sont l’expression de maturité et de créativité que Brahms a atteint au début de cette période et qu’il ne cesserait d’approfondir jusqu’à la fin de sa vie.

Les deux premières sonates sont plus simples tant dans la construction – chacune comporte trois mouvements – que dans l’expression. C’est de la musique intérieure, confidentielle, évoquant la tendresse intime et limpide. Les deux musiciens ont cependant évité avec brio le piège d’un romantisme doucereux, bon marché, et ont su rendre à deux pièces les lettres de noblesse qui leur reviennent.

La Sonate n°3, à quatre mouvements, est moins intimiste, plus tournée vers l’extérieur, plus spectaculaire à l’écoute, par davantage d’expression éclatante, de dynamisme et de mouvement. Là encore, Alexandre Da Costa et Wonny Song ont démontré leur maîtrise dans l’interprétation en évitant la démesure et l’emphase inutiles, voire néfastes à l’équilibre de cet œuvre.

Alexandre Da Costa
Alexandre Da Costa

Le violoniste Alexandre Da Costa a débuté sa carrière artistique très tôt. Excellant tant au piano qu’avec le violon, à l’âge de neuf ans, c’est à ce deuxième instrument qu’il se consacrera après un baccalauréat en interprétation piano à l’Université de Montréal. Il poursuivra ses études à Madrid et à Vienne. Il a donnée plus de mille concerts en Amérique du Nord, en Europe, en Asie et en Australie. De nombreux prix sont venus consacrer son art, dont le prestigieux Prix Virginia-Parker, une des plus grandes distinctions culturelles du Canada, en 2010, et le Prix Juno, en 2012, dans la catégorie « Album classique de l’année » pour son enregistrement des concertos de Michael Daugherty, avec l’Orchestre symphonique de Montréal. Il s’est produit avec, entre autres, Royal Philharmonic Orchestra de Londre, l’Orchestre symphonique de Berlin, l’Orchestre symphonique de Vienne et l’Orchestre symphonique national de la Radio et Télévision d’Espagne. À côté des maîtres incontestables de la musique classique – Beethoven, Brahms, Tchaïkovski, Ravel – il consacre une partie de son répertoire à des compositeurs contemporains, moins connus, tels que Elliott Carter, Michael Daugherty ou Airat Ichmouratov, dont il a donné les premières mondiales.

 

Wonny Song
Wonny Song

Né en Corée du Sud, le pianiste Wonny Song a grandi à Montréal où il a entrepris ses études de piano à l’âge de huit ans. En 1994, il a obtenu une bourse pour étudier au Curtis Institute of Music à Philadelphie. Il a obtenu son baccalauréat de l’Université de Montréal quatre ans plus tard et a poursuivi ses études à l’université de Toronto et à la Glenn Gould Professional School. En 2004, a terminé ses études doctorales à l ‘Université de Minnesota.Wonny Song a acquis une solide réputation internationale en tant que soliste avec orchestre ou en récital en Amérique du Nord, en Europe et en Asie. Il est récipiendaire de nombreux prix nationaux et internationaux, dont le Premier et le Grand Prix de la Compétition de l’Orchestre symphonique du Minnesota (2001), le Prix d’Europe de l’Académie de musique du Québec (2003) et du Prix du Canadian Musicien Award (2010). Il s’est produit avec de prestigieux orchestres, entre autres avec les orchestres symphoniques de Cincinnati, de Montréal et de Toronto ou encore l’Orchestre métropolitain.

Alexandre Da Costa et Wonny Song sont amis de longue date. De cette amitié, une collaboration fructueuse est née : ils jouent ensemble depuis plus de 10 ans. En symbiose musicale, et à côté de leurs carrières de soliste respectives, ils veulent se construire une solide réputation internationale en tant que duo violon-piano. Ils ont enregistré ensemble de nombreux disques. Le prochain, l’intégrale des sonates de Brahms, enregistré pour Warner Classic, sera lancé au début d’automne 2014.

C’est grâce à une autre amitié de longue date, celle d’Alexandre Da Costa avec M. György Terebesi, directeur artistique de Musique de chambre de Sainte-Pétronille, que le public de l’île d’Orléans et de la région de Québec a pu entendre ces deux musiciens de renommée internationale. Le violoniste parle avec beaucoup de respect de celui qui n’a jamais été son professeur mais qui l’a guidé et conseillé dans son cheminement artistique. Accepter l’invitation de M. Terebesi à se produire à Sainte-Pétronille a été pour lui un honneur et un plaisir.

La 31e Saison de la Musique de chambre se poursuivra à Sainte-Pétronille encore pour deux soirées. Le jeudi 14 août, les amateurs de la musique classique auront l’occasion d’entendre Le Trio Lorraine Desmarais et la semaine suivant, le 21 août, le pianiste Vitaly Pisarenko.

 

www.musiquedechambre.ca

www.alexandredacosta.com 

www.wonnysong.com

© Photos : Venceslava Jarotkova