Malphas 4 Grande liquidation de Patrick Senécal, tout simplement jouissif!

Malphas 4 grande liquidation
Malphas 4 grande liquidation

Voilà enfin le très attendu dernier tome de la série Malphas 4 Grande Liquidation de Patrick Senécal.

Cette aventure qui a débuté en novembre 2011, se termine en septembre 2014, sur une note des plus sanglantes, ensorcelées et…  extrêmement drôles! Grâce à son humour ironique, caustique parfois et très noir, Patrick Senécal a su, avec cette série, aller chercher un tout nouveau public, dont moi, qui n’est pas nécessairement à l’aise avec l’horreur et les livres de peur, mais qui a trouvé dans cette série Malphas, tous les ingrédients pour un thriller horrifiant, mais également complètement déjanté, et drôle à souhait.

Résumé du tome 4

Un an après avoir quitté Saint-Trailouin, Julien Sarzoky dépérit lentement derrière le comptoir de sa librairie d’occasion. Même s’il essaie de se persuader du contraire, il ne rêve que d’une seule  chose : retourner à Malphas. Dès lors que son fils se retrouve hors d’atteinte, il n’en faut pas plus pour que Sarko reprenne son enquête sur les mystères du cégep. Mai il n’est pas au bout de ses peines : il doit d’abord convaincre Simon Gracq de lui faire confiance à nouveau et trouver une façon de passer inaperçu aux yeux de ceux qui le surveillent. Entouré d’alliés parfois inattendus, notre antihéros cherche à mettre à jour les agissements des Archlax et tout cela en…vingt-huit jours! Avec la grève étudiante qui menace d’éclater à Malphas, ça ne sera pas simple… 

Avec ce quatrième tome, Senécal répond à toutes les questions laissées en suspend dans les trois premiers volumes. Pourquoi les choses ont-elles si mal tourné lors de l’inauguration du cégep? Que se passe-t-il réellement dans le sous-sol de Malphase et qui sont ses affreux habitants? Quel est le rôle des Archlax dans toute cette folie? Quelles sont les motivations de la ravissante Rachel Red? Et on termine même le volume sur un épilogue qui permet de connaître le dénouement pour chacun des personnages d’importances qu’on a connu avec Malphas. Naturellement, je n’en dirai pas plus pour ne pas vendre les punchs du livre.

Tout ce que je peux dire c’est que l’imagination de Patrick Senécal est sans borne. À tout moment, lorsque l’on croit qu’il n’y a plus d’issues, l’auteur nous sort une fantaisie, un personnage, un événement complètement saugrenu, mais auquel on ne peut qu’y croire, tellement il est bien amené avec humour et réalisme. De pages en page, le lecteur apprend la vérité sur ce qui s’est passé il y a 32 ans, en allant de rebondissement en rebondissement, à travers les phénomènes surnaturels, le langage coloré et la syntaxe déficiente de notre cher Simon Gracq et les comparaisons succulentes de notre légendaire Sarzozy. «C’est l’anéantissement qui jaillit de chaque pore de sa peau. Il ressemble à un journaliste de musique classique qui doit aller couvrir le spectacle de Star Académie.» 

De plus, on retrouve nos personnages favoris, Zoé Zazz, l’enseignante anorexique au rire éclatant!! Rémi Mortafer, le plus ancien professeur du département, aux prises avec une dépendance sexuelle (voir tomes précédents). Aline Poichaux, la coordonnatrice du département qui a également changé dans son attitude, pour le mieux, depuis les premiers volumes. Conrad Bouthot, le directeur général de Malphas qui en connaît plus sur le scrapbooking que sur ce qui se passe dans son Cegep. Rachel Red celle qui respire le sexe, mais avec classe et Rupert Archlax Junior, le directeur pédagogique et fils de Alrchlax Senior.

Encore une fois, je me délecte des blagues de baises, à la limite du bon goût de ce cher Sarko «elle déploie beaucoup d’efforts pour me faire bander… en vain. Ça ne tient pas au fait qu’elle est moche (j’ai déjà réussi à jouir avec une fille qui avait tant d’acné que mon sperme, sur son visage, dégoulinait en cascade).»

J’éclate souvent de rire lorsqu’il fait des références et des blagues sur la littérature. Par exemple, pour débuter le livre, dès la première page du chapitre un, je me suis bidonné royalement. Ça commençait bien «Je n’ai pas d’exemplaires de Fifty Shades of Grey, parce que le livre est à la littérature ce que Richard Martineau est au journalisme… Si c’est la littérature érotique qui vous intéresse, j’ai Le Boucher d’Alina Reyes, qui raconte aussi l’histoire d’une femme qui découvre le plaisir sexuel. C’est pas plus original, mais c’est mieux écrit… Vous devez choisir : ou vous voulez un bon roman, ou vous voulez un roman érotique.» 

Donc, pour ce dernier tome, je dois dire que Patrick Senécal se surpasse en matière d’originalité, de scènes sexuelles et sanglantes, de ton baveux, de suspens et de niveau d’adrénaline,  et surtout, il bouscule si bien nos travers de société, par sa dérision et ses comparaisons farfelues.

On ne peut que sourire de savoir que l’auteur ramène dans son histoire, la fameuse grève des étudiants (si récente chez nous) et le ministre Charest qui en est une des causes majeures. Cela ajoute du réalisme à cette série Malphas, qui plonge assez souvent dans le surnaturel et le fantastique.

 Et j’aime aussi que Patrick ait fait un petit clin d’œil à son personnage de Johnny Net du livre Quinze minutes qu’il a publié dans la série l’Orphéon chez VLB éditeurs.  J’adore!

Pour ceux qui n’ont pas lu les premiers tomes, il serait important de commencer par le premier tome, puisqu’il n’y a pas vraiment de récapitulation en début de volume. La façon dont cette série est construite, chaque tome a sa propre histoire. Dans le premier Julien est témoin de la mort atroce de plusieurs étudiants aux prises avec des casiers carnassiers. Dans le deuxième ce sont les membres du club de lecture qui périssent de façon horrible dans le local 1814, lieu de leurs rencontres.  Pour le troisième, c’est le secret de ce qui se cache dans la cave qui va se dévoiler. Mais c’est dans le dernier livre que l’enquête qu’il mène depuis son arrivée à Saint-Trailouin lui révérera le fin mot de la tragique histoire d’horreur qui perdure depuis des décennies à Malphas. Et pour bien connaitre les personnages qui reviennent pour la plupart d’un tome à l’autre et tenter de percer le grand mystère entourant ce CECEP, il faut lire la série du début et en ordre chronologique, puisque Patrick sème des indices qu’il amène dans chaque histoire. 

Cette série thriller humoristique est un divertissement complet,  et si je devais la décrire en un mot, je dirais : Jouissif !

Le lancement officiel du livre aura lieu à Montréal à la brasserie La Succursale, le lundi 22 septembre,
3188 rue Masson, dès 18:30. Patrick Senécal sera présent pour rencontrer les gens. Il y aura sur place des exemplaires du nouveau roman ainsi que des t-shirts de Malphas.

Voici le lien pour mon appréciation du premier tome de Malphas(1): Le cas des casiers carnassiers de Patrick Senécal :

https://info-culture.biz/2011/10/31/malphas-le-cas-des-casiers-carnassiers/

Et le lien pour mon appréciation du tome 2 : Malphas (2) Torture luxure et lecture de Patrick Senécal :

https://info-culture.biz/2012/08/29/malphas-2-torture-luxure-et-lecture/

Et le lien pour le tome 3 : Malphas (3) Ce qui se passe dans la cave reste dans la cave de Patrick Senécal :

https://info-culture.biz/2013/08/23/ce-qui-se-passe-dans-la-cave-reste-dans-la-cave-tome-3-malphas/#.VB6k7pR5OSo

Quinze minutes de la série L’Orphéon

https://info-culture.biz/2013/01/25/quinze-minutes-lorpheon-de-patrick-senecal/#.VB6xz5R5OSo

 

Patrick Senécal
Patrick Senécal

Patrick Senécal est né à Drummondville en 1967. Bachelier en études françaises de l’Université de Montréal, il a enseigné pendant plusieurs années la littérature et le cinéma au cégep de Drummondville. Passionné par toutes les formes artistiques mettant en œuvre le suspense, le fantastique et la terreur, il publie en 1994 un premier roman d’horreur, 5150, rue des Ormes, où tension et émotions fortes sont à l’honneur. Son troisième roman, Sur le seuil, un suspense fantastique publié en 1998, a été acclamé de façon unanime par la critique. Après Aliss (2000), une relecture extrêmement originale et grinçante du chef-d’œuvre de Lewis Carroll, Les Sept Jours du talion (2002), Oniria (2004), Le Vide (2007) et Hell.com (2009) ont conquis le grand public dès leur sortie des presses. Sur le seuil et 5150, rue des Ormes ont été portés au grand écran par Éric Tessier (2003 et 2009), et c’est Podz qui a réalisé Les Sept Jours du talion (2010). Trois autres romans sont présentement en cours d’adaptation tant au Québec qu’à l’étranger.

589 pages

Papier : 29,95 $
Pdf : 16,99 $
Epub : 16,99 $

Aux éditions Alire

http://www.alire.com/

http://www.patricksenecal.net/

Crédit photo de Karine Davidson Tremblay