Le Prix Miles-Davis décerné à Al Di Meola

Al Di Meola
Al Di Meola © photo: courtoisie

Le Festival International de Jazz de Montréal décerne cette année le Prix Miles-Davis au mythique guitariste américain Al Di Meola. Le Prix lui sera remis par André Ménard, directeur artistique et cofondateur du Festival, lors d’une conférence de presse aujourd’hui à 15 h à la Salle Stevie Wonder de la Maison du Festival Rio Tinto Alcan.

Al Di Meola est le 22e lauréat du Prix Miles-Davis, créé en 1994, lors du 15e anniversaire du Festival, dans le but de rendre hommage à un artiste de jazz de renommée internationale, à son œuvre ainsi qu’à sa contribution au renouvellement du genre. Cette statuette de bronze a été créée à partir d’un autoportrait de Miles Davis, dessiné pour l’affiche du Festival de 1988.

Guitariste mythique porté aux nues pour son jeu flamboyant et sa technique impeccable et éblouissante, Al Di Meola s’est imposé en plus de 40 ans de carrière comme un virtuose de premier ordre de jazz fusion au sein duquel il a créé son propre univers composé d’une multitude d’influences latines. Natif du New Jersey, Al Di Meola s’assied derrière la batterie à cinq ans, se met à la guitare deux ans plus tard, puis prend sa place au sein d’orchestres scolaires. Il s’amourache ensuite de country et vire jazz en assistant à un concert de Larry Coryell. Au début des années 70, ses études au Berklee College of Music de Boston sont entrecoupées d’un bout d’essai au sein du quintette du pianiste Barry Miles. En 1974, Chick Corea l’invite à se joindre au groupe de jazz fusion Return to Forever, qui vient de perdre son guitariste. Il y reste près de trois ans, au cours desquels RTF atteint des sommets de popularité. Après une carrière en solo qui voit naître 3 albums en 3 ans, c’est en 1980, qu’il forme un super trio avec Paco de Lucía et John McLaughlin. L’album Friday Night in San Francisco s’écoule à quelque deux millions d’exemplaires. Au milieu des années 80, il repart à son compte. Davantage porté sur le ressenti que sur les prouesses techniques, il se frotte par ailleurs à des genres musicaux moins familiers. En 1988, il rend sa première visite au Festival International de Jazz de Montréal et deviendra vite un habitué. Au tournant des années 2000, il donne naissance à certaines de ses expériences les plus intéressantes, dont le projet original World Sinfonia aux éléments espagnols, argentins et moyen-orientaux. Au Festival, on se souviendra également de sa visite en 2008, aux côtés de Corea, Clarke et White, à l’occasion de l’exceptionnelle tournée de Return to Forever, ainsi que de sa très populaire série de concerts à travers la province en 2012 avec Le Festival de Jazz en tournée. Cet été, la légende de la guitare offre au public la pleine mesure de son talent polymorphe à l’occasion de sa dernière tournée en mode électrique. Elegant Gypsy & More, Electric Tour 2015, ce soir, 20 h, Théâtre Maisonneuve, PdA (série Les Grands concerts Rio Tinto Alcan).

Al Di Meola succède à Terence Blanchard (2014), Charles Lloyd (2013), Ron Carter (2012), Stanley Clarke (2011), Sonny Rollins (2010), Ornette Coleman (2009), McCoy Tyner (2008), Mike Stern (2007), Brad Mehldau (2006), Dave Holland (2005), Keith Jarrett (2004), Joe Zawinul (2003), Chick Corea (2002), Michael Brecker (2001), Charlie Haden (2000), Cassandra Wilson (1999), John Scofield (1998), Herbie Hancock (1997), Wayne Shorter (1996), Pat Metheny (1995) et John McLaughlin (1994), les précédents lauréats du Prix Miles-Davis. Notons également que Dave Brubeck s’est vu remettre un Prix Miles?Davis « hors série » en 2010 pour souligner l’ensemble de sa carrière.