Le très attendu long métrage Le Mirage (écrit par Louis Morissette et François Avard et réalisé par Ricardo Trogi) prend l’affiche partout au Québec dès aujourd’hui le 5 août. Un film qui fait réfléchir sur le couple et la vie de famille en 2015, et sur nos habitudes de consommation. Un film drôle par moment, mais surtout dramatique à plusieurs niveaux. Un film pour remettre les pendules à l’heure et revoir nos priorités de vie. À voir assurément!
Mes entrevues avec les artisans du film se retrouvent ici :
Synopsis
Le Mirage relate le quotidien de Patrick, sa petite famille et les gens qui l’entourent, tous en quête du « bonheur ». Ce fameux bonheur, état de grâce où tout doit se conjuguer : travail, maison, famille, amis…Patrick, comme tant d’autres de sa génération, semble puiser son bonheur dans le regard que son prochain pose sur lui, le poussant vers un objectif qui n’est pas le sien. Pris dans l’engrange de la surconsommation, la vie finit par le rattraper et lui rappeler qu’il ne devient pas l’homme qu’il souhaitait.
Ce film est très réaliste et je défie quiconque de ne pas y trouver des similitudes avec sa propre vie ou celles de parents ou amis. Il met à l’avant-plan la surconsommation, le voisin gonflable, la crise de la quarantaine, mais aussi les pièges de la vie de famille, lorsque le couple a tendance à être mit sur la glace le temps d’élever sa petite famille. La course folle pour les cours de ci, les fêtes de ça, les rendez-vous ici et là, bref la vie de famille qui prend 100 % du temps sans rien laisser pour la vie de couple. Une des phrases du personnage principal me résonne encore en tête «On n’est plus un couple, on est rendu juste des parents ».
On pourrait croire que c’est du déjà vu, mais en fait pas vraiment, car cette fois-ci, on le voit sous le point de vue d’un homme. Cet homme orgueilleux qui ne parle pas de ses problèmes financiers à sa femme, car il a trop honte ou pense s’en sortir tout seul. C’est le gars qui se trouve une échappatoire à sa vie plate. Il se décharge de son stress (c’est le cas de le dire) en se masturbant et en fantasmant sur la meilleure amie de sa femme. Et plus tout se referme sur lui, plus il devient exagéré dans ses excès sexuels. Tandis que sa femme, elle, gère son mal de vivre à travers les pilules, les psys et s’occuper de ses enfants.
Ce film est drôle assurément, car il ne faut pas oublier qu’il y a du Ricardo Trogi à la réalisation et du François Avard mordant et du Louis Morissette cynique à l’écriture. Mais c’est un drame très prenant qui est même quelque peu déprimant, mais surtout qui porte à réflexion. Les couples qui iront voir ce film auront une belle discussion après le film, c’est à prévoir. En même temps, pour les gens célibataires, cela les rassurera probablement dans leur statut de célibat.
Ricardo Trogi a fait un excellent travail de réalisation du film. Il a utilisé souvent la musique pour agrémenter l’ambiance et bien que d’habitude j’aime peu l’idée d’avoir beaucoup de musique dans un film, j’adore la façon dont il l’a utilisé. De la musique classique, du Louis-Jean Cromier, du Coldplay et autres pièces qui viennent appuyer l’émotion du personnage principal joué par Louis Morissette. Cela rend drôles certaines situations qui pourraient devenir, à mon avis, trop dramatiques. Également, on nous présente ce couple qui semble uni, où tout va bien, de beaux enfants, une bonne job, une maison de luxe. Ils ont tout en fait!… Mais derrière cette image, on voit progressivement ce qui se cache et ce n’est pas beau. Ricardo amène graduellement les failles. J’aime la manière dont il nous montre comment Patrick fantasme devant son ordinateur. C’est vraiment drôle et déprimant en même temps.
Au niveau du jeu des acteurs, Louis Morissette et Julie Perreault forment un couple très crédible. Louis incarne un personnage qui passe souvent ses colères et frustrations sur les gens autour de lui, tout en essayant de garder une belle retenue devant les étrangers. Julie est excellente dans le rôle de la femme en burn-out qui a peu d’estime d’elle, se trouve moche et tente tout ce qu’elle peut pour avoir l’air belle à l’extérieur, alors que c’est à l’intérieur qu’elle devrait travailler. Mère de famille accomplie, elle offre peu de bons moments amoureux à son chum, se sentant peu désirable.
Patrice Robitaille et Christine Beaulieu, eux, forment le couple idéal, celui auquel Patrick rêve constamment et se compare. Ils offrent également une très bonne performance de jeu. Christine réussit à nous montrer cette femme qui pourrait avoir l’air superficielle et que l’on pourrait juger facilement. Cependant, elle nous l’amène de manière plutôt assumée et on y croit.
Au final, c’est un film à voir assurément, ne serait que pour se questionner sur notre propre plan de vie et en faire le bilan où on en est rendu.
Le Mirage arrive en salles le 5 août 2015.
RÉALISATEUR Ricardo Trogi
SCÉNARIO Louis Morissette
COLLABORATION AU SCÉNARIO François Avard
IDÉE ORIGINALE Louis Morissette
PRODUCTEUR Christian Larouche
COPRODUCTEUR Louis Morissette
PRODUCTEURE DÉLÉGUÉE Valérie Allard
DIRECTEUR PHOTO Jonathan Decoste
DIRECTEUR ARTISTIQUE Mario Hervieux
MONTEURS Yvann Thibaudeau et Véronique Chaput
COSTUMES Valérie Lévesque
COIFFURE Nathalie Dion
MAQUILLAGE Virginie Boudreau et Sébastien Romero
SUPERVISEUR DE POSTPRODUCTION Erik Daniel
DISTRIBUTEUR Films Christal (sous-distribution Les Films Séville)
LIEUX DE TOURNAGE: Montréal et ses environs, Québec, Baie St-Paul et les Laurentides
SORTIE EN SALLES: 5 août 2015
DURÉE : 102 minutes
PATRICK LUPIEN Louis Morissette
ISABELLE Julie Perreault
ROXANNE Christine Beaulieu
MICHEL Patrice Robitaille
CHARLÈNE Alexandra Cyr
THOMAS Émile Boucher
MÉGANE Jasmine Lemée
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Crédit photos : Courtoisie