Rue Sainte-Catherine Est Métro Beaudry de Denis-Martin Chabot est en librairie et le lancement officiel est le 2 septembre à Montréal

Rue Sainte-Catherine Est Métro Beaudry de Denis-Martin Chabot
Rue Sainte-Catherine Est Métro Beaudry de Denis-Martin Chabot

Voici, tout juste sorti en librairie à la mi-août, le roman Rue Sainte-Catherine Est Métro Beaudry de Denis-Martin Chabot qui nous entraine dans le Village gai de Montréal pour nous raconter les tribulations de plusieurs personnages.

C’était avant le SIDA.

C’était pendant le SIDA…

Denis-Martin Chabot nous replonge ici dans un univers où baiser, c’était parfois mourir. Un univers où le sexe était un danger bien plus malsain que toutes les dopes et tous les alcools. Un univers où l’un n’empêchait pas tous les autres. Un univers où l’amour s’inventait au hasard.

C’était le Village…

Ce roman des plus intéressants s’échelonne sur plusieurs décennies, des années 60 aux années 90, mais avec une emphase plus marquée sur la réalité qu’ont vécu les gais dans les années 80, principalement à Montréal. On y retrouve plusieurs personnages, dont deux principaux Marc et Pierre, qui auront une relation amoureuse houleuse, pendant plusieurs années. Gravitant autour d’eux, on retrouve également d’autres personnages avec leurs histoires d’amour et de baise. Que ce soit Roger, Bertrand, Robert, ou Imonfri, tous seront liés ensemble à un moment donné ou un autre et ils passeront par les années d’innocence, d’insouciance, de découverte, pour ensuite vivre les répercussions du SIDA, les peurs, les pertes d’être cher, la fin de l’insouciance.

Je trouve que Denis-Martin Chabot a une très belle plume. De par son côté journalistique, il sait raconter une histoire, avec des faits, des descriptions et une manière de soutenir notre intérêt. Il sait rendre ses personnages attachants et crédibles, et ce, même pour moi, lectrice hétérosexuelle qui ne peut pas vraiment connaitre et comprendre la réalité d’un homosexuel dans les années 80. Denis-Martin réussit à nous dresser un portrait vrai et sans jugement de cette communauté.

L’auteur plonge le lecteur au milieu du Village gai de Montréal. Il nous amène dans le disco-bar Manigances et, par des descriptions très imagées, nous donne l’impression de vraiment se retrouver dans ce bar. Ce livre raconte ces histoires diverses dans le désordre. C’est-à-dire que l’on alterne entre le passé et le présent, un peu comme si on nous présentait des vitrines, pour rappeler un souvenir, pour nous faire comprendre un événement, ou pour délier une intrigue. Ce petit casse-tête est quelque peu mélangeant, au début, mais à mesure que l’on progresse dans notre lecture, ces fenêtres sur le passé sont moins présentes et on s’y retrouve plus facilement.

Dans ces histoires, on retrouve de l’amour, des peines d’amour, des séparations, divorces, disputes de gardes d’enfants, vengeance, jalousie, des intrigues, du suspens, un meurtre, mais aussi des scènes de baises torrides décrites dans un souci du détail et de l’imagerie des plus intéressants.  Denis-Martin sait jouer avec les mots, les métaphores et nous mettre en haleine. Il a une belle prose poétique parfois. Extrait d’un spectateur qui regarde dans les douches d’un vestiaire : «… Les croupes rondes et blanches miroitent, alors que le liquide savonneux coule le long des ventres plats jusqu’au bout des pénis, tombe sur les tuiles pour aller mourir dans le canal d’écoulement. Ou encore, il choisit une mort plus lente en passant par les omoplates, la courbe des colonnes vertébrales, les fentes entre les fesses et enfin les entrejambes pour s’évanouir sur les carreaux.» Il y ajoute parfois une note humoristique ou fantaisiste comme cet extrait où Yannick et Marc semblent passer une nuit à l’aéroport. « Étonnamment, Marc finit par parquer son 747 dans le hangar de Yannick, pourtant à peine assez spacieux pour accommoder l’appareil d’une telle taille. Le pilote garde évidemment son train d’atterrissage à l’extérieur. Ensuite, le Concorde pique du nez vers l’aérogare de son partenaire. L’atterrissage s’effectue en douceur en terre ferme. Les deux hommes jouent ainsi à tour de rôle aux contrôleurs aériens, aux commandants,  aux agents de bord et aux mécaniciens… »

Ce que j’aime beaucoup aussi dans ce livre c’est qu’il nous fait découvrir la mentalité et les valeurs des gens en Afrique (au Mali), tant au niveau de leur vision des ‘vieux ’ que celle des gais, puisque c’est de là que nous arrive Imonfri. Et on fait aussi une incursion en Côte-d’Ivoire et j’aime bien quand un livre me fait voyager.

Et naturellement, plus on avance dans le livre, plus on aborde un sujet pénible, soit le SIDA, sa découverte et ses ravages sur ces hommes qui en meurent. Tout cela est très émouvant et d’une tristesse épouvantable.

Ce roman est un bon divertissement, tout en nous ouvrant une fenêtre sur un univers, une communauté peu connue du grand public.

Le lancement officiel de ce livre aura lieu le 2 septembre prochain au Bar Le Cocktail

1669, rue Ste-Catherine est, Montréal H2L2J5

Mot de la maison d’édition :

Son livre demeurera représentatif d’une époque, d’un certain milieu et sera une référence historique puisque aucun autre auteur n’a eu la ténacité de parler du milieu homosexuel québécois comme lui le fait si bien. Son livre s’adresse au public gai de tout âge et rejoint également les hétérosexuels.

Venez rencontrer l’auteur lors du lancement qui vous réserve des surprises!

Des exemplaires du livre seront vendus (31,45 $) pour être dédicacés par l’auteur.  

Chaque achat d’un exemplaire du roman lors du lancement donne une participation à un tirage d’un chèque-cadeau d’une valeur de 50 $ à la librairie Zone libre ! 

Également, le designer de mode féminine, Christian Chenail offre un chèque-cadeau d’une valeur de 250 $ qui sera tirée parmi ceux qui achèteront un exemplaire du livre “Rue Sainte-Catherine Est, métro Beaudry”. 

Le journaliste-auteur, Denis-Martin Chabot sera également présent à la Fête de l’Arc-en-ciel de Québec, le dimanche le 6 septembre, sur la rue St-Jean. Vous pourrez acheter son dernier livre: rue Sainte-Catherine est, Métro Beaudry, et il se fera un plaisir de vous faire une dédicace.

Journaliste pour la télévision, la radio et le web de Radio-Canada depuis plus de 30 ans, Denis-Martin Chabot puise son inspiration des événements qu’il a couverts tout au long de sa carrière et de ses observations de la vie. Après avoir publié un recueil de récits, Le Journal intime de Dominique Blondin aux éditions de l’Interdit en 2013, il nous propose Rue Sainte-Catherine Est qui raconte de petites et grandes histoires du Village gai de Montréal. Son œuvre a été récompensée à plusieurs reprises dans le cadre de concours littéraires tant au Québec que dans le monde. Il a également collaboré à plusieurs revues et collectifs littéraires.

Prix 29.95$

352 pages

Parution : 2015-08-10

Les éditions La semaine

http://www.editions-lasemaine.com/