Vous avez le goût de rire, de vous remémorer l’actualité de la dernière année, d’être diverti par de la musique, des chansons, des caricatures de nos personnalités connues ? Eh bien, le beu-bye 15 comblera toutes ces attentes. Du 15 au 20 décembre, le Théâtre du Temps qui s’arrête présente la deuxième édition de sa revue humoristique de fin d’année : Beu-Bye 15 ! Une deuxième cuvée, à mon avis, encore meilleure que la première!
En ouverture de spectacle, Philippe Durocher qui avait imité Jacques Leblanc l’an passé, a choisi de rester lui-même cette année, mais la finale de ce numéro m’a totalement conquise et dès cet instant, avant même la levée officielle du rideau, j’ai su que j’allais passer une excellente soirée.
Joëlle Bourdon, Philippe Durocher, Edwige Morin, Monika Pilon, Nicola-Frank Vachon et Jean-Michel Déry participent à un peu plus d’une quinzaine de numéros, joués, chantés et dansés, avec plus de 200 costumes et accessoires ainsi qu’une trame sonore en direct par Mathieu Campagna à la guitare et autres instruments.
Dans ces numéros, on y retrouve diverses personnalités qui ont fait les manchettes cette année, autant au niveau international, national, qu’à Québec même. Parmi les thèmes abordés, on y va en politique assurément avec entre autres Justin Trudeau et Stephen Harper dans une galaxie lointaine, très lointaine. Les maires de Québec et Montréal font également partie de quelques numéros. Denis Coderre et ses eaux usées, Régis Labeaume et son association avec le couple chéri PKP et cette chère Julie, alors que leur mariage est recréé sur scène avec une Céline Dion au sommet de sa forme dans une chanson pour la célébration de leur union.
Ne voulant pas trop vendre les punchs du spectacle, je dirai simplement que mes moments forts de la soirée, furent entre autres la pub de Macdonald de Xavier Dolan et voir Jean-Michel Déry se démener comme pas un, dans ses personnages les plus osés et exubérants, que ce soit en Marcel Aubut en quête de bisous, ou en policier à la recherche d’un geste indécent de la part de Joël Legendre. Pour être habitué de voir cet acteur dans des rôles plus sérieux, plus dramatique, cela est toute une surprise de le voir dans un tout autre registre complètement flyé.
Naturellement les références à Star Wars étaient à prévoir et sont extrêmement drôles (Philippe Durocher en Chewbacca est hilarant). Le radeau payant animé par Alexandre Barrette avec des Syriens à bord pour un jeu-questionnaire des plus à propos, nous montre qu’ils ont été originaux et respectueux dans leur approche de sujets délicats. Ils ont fait de même avec les références à ce qui s’est passé en France, avec un numéro : Qui êtes-vous?
Certains numéros peuvent même nous permettre de porter une réflexion. Ainsi, lorsque Jacques Parizeau se retrouve au Ciel avec René Levesque, on comprend qu’il y a une grande partie du Québec et de ses ambitions qui sont rendus au ciel avec eux. De même, un numéro avec un homme de 97 ans au bout de sa vie, nous fait voir les différences de points vues sur la maladie, de la part du personnel médical versus l’humain sur son lit de mort.
Je dois lever mon chapeau aux sublimes performances des six comédiens qui se sont livrés à un véritable marathon de changement de costumes et d’accessoires pour leur permettre d’interpréter une panoplie de personnages en une heure trente minutes. Un feu roulant d’action, de rire, de chansons, de caricatures, de performances théâtrales. Le numéro en hommage à Normand L’amour est particulièrement réussi. L’imitation du personnage était vraiment exceptionnelle. Je dois dire la même chose du personnage de Céline Dion.
Les chansons sont adéquates, drôles, et j’ai aimé particulièrement celle du Matricule 728 qui se libère et devient la reine des neiges. La chanson finale est également très réussie et on la garde en tête même après la tombée du rideau.
En plus de souligner le travail colossal de tous les comédiens et de Mathieu Campagna qui accompagne les numéros et s’occupe des intermèdes entre ceux-ci, je dois mentionner le travail sublime de mise en scène de Lucien Ratio ainsi que le génie de création des textes. Nous avons eu de belles surprises, de beaux mélanges des genres et des diverses actualités ainsi que des clins d’œil sympathiques à plusieurs personnalités connues.
Au final, je dois dire que cette rétrospective de l’année vaut vraiment la peine d’être vue. Et je lui souhaite une aussi longue vie à ce beu-bye théâtral à Québec qu’à notre bye-bye à la télé de Radio-Coupure (oups Radio-Canada).
Il y a du nouveau cette année avec le personnel de la Buvette Scott qui offre au bar du théâtre des bouchées aux saveurs locales, vins de sélection et bières de microbrasserie à prix sympathiques. Le tout accompagné d’un DJ avant et après chaque représentation.
Je voudrais également mentionner qu’il est possible, encore cette année, de voir dans le hall du théâtre de la Bordée, l’œuvre d’un sculpteur de métal français, Castor Vervaren, qui a créé des œuvres selon l’actualité qu’il a observée à partir de son coin de pays.
Pour la galerie de photos de la générale : http://www.petermarcoux.com/beu-bye-2015/
Le Beu-Bye 15 est présenté du 15 au 20 décembre au Théâtre de la Bordée.
*Représentations à 19h30, excepté celles du 19 et 20 décembre à 15h et 20h.
Achat de billets : 418 694-9721 ou sur le réseau billetech
Durée : 1 h 30 sans entracte
Une production du Théâtre du temps qui s’arrête
Mise en scène et script-édition : Lucien Ratio
Assistance à la mise en scène : Julie Lemieux
Textes : Lucien Ratio, Nicola-Frank Vachon, Philippe Durocher et Jean-Michel Déry
Distribution : Joëlle Bourdon, Mathieu Campagna, Jean-Michel Déry, Philippe Durocher, Edwige Morin, Monika Pilon et Nicola-Frank Vachon
Décor et éclairages : Jean-François Labbé
Costumes et accessoires : Marie McNicoll
Musique et ambiance sonore : Mathieu Campagna
Exposition : Castor Vervaren (sculpteur sur métal)
https://galeriecastor.wordpress.com/
Crédit photo : Peter Marcoux
