Un premier roman pour adolescents, Prisonnière du Silence, de Myriam De Repentigny. Un roman puissant et percutant sur la violence domestique!

Prisonnière du Silence, de Myriam De Repentigny
Prisonnière du Silence, de Myriam De Repentigny

Pour son premier roman pour adolescents, Prisonnière du Silence, Myriam De Repentigny s’attaque à un sujet ardu et souvent tabou, la violence domestique. Un roman puissant et percutant qui devrait être lu dans toutes les familles, pour amener la réflexion et la discussion, autant sur la violence, les drogues, les premières expériences d’adolescents et les effets du divorce chez les enfants.

Résumé

Je suis une adolescente normale. Du moins, je l’étais : quatorze ans, des parents séparés, trois meilleures amies, l’école… Jusqu’à ce jour. Celui où ma mère a rencontré Michel, son nouveau chum. Au début, leur histoire d’amour avait des airs de conte de fées. Mais rapidement, ma mère a commencé à changer. Elle est devenue secrète, ne s’habillait plus comme avant, se maquillait tout le temps (même pour faire le ménage !) et semblait toujours sur le qui-vive. Méfiant, jaloux, contrôlant… Le prince charmant de ma mère était loin de ceux que j’avais connus dans les livres de mon enfance. Avec le temps, les insultes sont devenues des menaces, puis des gifles, et, pour finir, des coups. Ma mère ne sortait plus, elle mentait à ses amies, ne répondait plus au téléphone. Malgré ma peine et ma révolte, la loi du silence semblait plus forte que tout. Jusqu’à cette nuit terrible où j’ai enfin trouvé le courage d’appeler à l’aide… 

Myriam De Repentigny a un réel talent pour se mettre dans la peau d’une adolescente de 14-15 ans. En tant que narratrice, Éléonore nous fait entrer dans ce qu’elle vit de beau et de moins beau en tant qu’adolescente ordinaire, dans ses pensées les plus profondes. Enfant du divorce, elle se promène entre sa mère et son père, dont la nouvelle copine Valérie ne lui plait pas. Ayant l’impression de perdre son père, elle n’accepte pas la nouvelle blonde de ce dernier.  De plus, comme la plupart des jeunes de son âge, elle a des amies qui lui sont chères et elle commence à regarder les garçons et souhaite avoir son premier chum.

Mais ce qui est moins ordinaire, c’est ce qui arrive lorsque la mère d’Éléonore s’entiche d’un homme violent. On a souvent lu de ces genres d’histoires, mais la plupart du temps, c’est raconté du point de vue de la femme. Tandis qu’ici, on voit les répercussions sur les témoins, les enfants qui se sentent pris, impuissants à aider leur parent et ne comprennent pas pourquoi leur parent persiste à rester avec leur agresseur. La honte, la peur et l’isolement s’infiltrent dans la famille au complet créant un univers malsain. Et ceci a pour effet qu’Éléonore se sent coupable de ne rien faire et elle cherche une échappatoire à tout cela en essayant la drogue et l’alcool. 

Je trouve que c’est très réaliste ce que l’auteure nous décrit vraiment très bien comment ça se passe dans des relations toxiques de violences conjugales. Le conjoint est gentil au départ, peu à peu il dénigre sa conjointe et la fait se sentir coupable et responsable de son humeur. Il l’isole et celle-ci perd sa confiance en elle et a l’impression que tout est de sa faute à elle. Pour avoir vécu de proche les effets collatéraux de la violence domestique, je peux dire que Myriam a très bien illustré ce que peut engendrer ce fléau.

Myriam a une très belle plume. Alors que cette histoire pourrait être ardue et difficile à lire de par la dureté du sujet, au contraire, on y retrouve également des moments joyeux, de belles amitiés et une histoire d’amour qui est belle à voir se développer. On s’attache aux personnages et on demeure en haleine tout au long de l’histoire qui nous est racontée. Un livre qui peut amener la discussion dans une famille assurément.

À la fin du roman, l’on retrouve une liste de contact, des ressources autant au Québec qu’en France, avec lesquels il est possible de communiquer pour des problèmes de violence, pour les adultes et les jeunes. Cela peut s’avérer très utile.

Myriam de Repentigny est née et a grandi dans les Laurentides, mais elle vit maintenant à Montréal. Elle possède une maîtrise en création littéraire de l’UQAM et, après avoir travaillé pendant quinze ans comme libraire et technicienne aux achats pour une grande chaîne de librairies, elle est devenue travailleuse autonome. Ainsi, depuis 2013, elle partage son temps entre la révision linguistique, le journalisme, la critique littéraire, la rédaction d’articles – entre autres pour les revues Lurelu et Enfants Québec – et l’écriture. Elle est aussi maman de deux enfants qui, tout comme elle au même âge, aiment écrire et illustrer leurs propres histoires. Myriam puise ses sources d’inspiration dans la vie quotidienne et est sensible aux problématiques sociales. Son souhait le plus cher serait que ses livres fassent une différence dans la vie de ses lecteurs! Elle a publié, jusqu’à maintenant, trois romans pour enfants (chez Soulières éditeur) ainsi que Prisonnière du silence, son premier roman pour adolescents.

Prix 16.95$

Nombre de pages : 264

Publié en février 2016

Publié dans la collection Tabou, ce livre s’adresse aux 14 ans et plus.

Éditions De Mortagne

https://editionsdemortagne.com/