Entrevue pour le film Mon ami Dino qui prend l’affiche le 5 aout prochain

Mon ami Dino
Mon ami Dino

Avec son tout nouveau film mi-fiction, mi-documentaire, Mon Ami Dino,à l’affiche dès le 5 aout prochain, Jimmy Larouche rend hommage à son ami Dino Tavarone, ce personnage plus grand que nature, au talent d’acteur fabuleux. Il amène le public à se questionner sur le vrai, et le faux et à apprécier la vie peu importe les épreuves! J’ai eu la chance de les rencontrer tous deux, en entrevue pour me parler de ce film.

Mon appréciation de ce film bouleversant et intriguant se trouvera bientôt sur ce site.

Résumé

« Moi je n’ai pas peur de mourir, j’ai peur de perdre la vie.» Après avoir passé 4 ans en prison pour trafic de stupéfiants, Dino connaît la gloire en interprétant le parrain de la mafia dans la télésérie Omertà. Aujourd’hui âgé de 72 ans, il se prépare à jouer ce qui pourrait être son dernier rôle. Quelque part entre réalité et fiction, Mon ami Dino offre un accès privilégié à l’univers de ce sympathique anarchiste. Rires et larmes seront au rendez-vous dans cette expérience cinématographique unique. » 

Jimmy Larouche
Jimmy Larouche

Jimmy Larouche c’est votre 3e long métrage, et c’est complètement différent de vos deux films précédents, La cicatrice ainsi que Antoine et Marie.  Pourquoi faire ce film ? C’est quoi l’idée derrière ce film? « Tout d’abord, cela faisait longtemps que je voulais faire un film avec Dino, pour deux raisons. La première est que c’est un individu fascinant. Il est un personnage en soi. Juste de dire qu’il a fait 4 ans de prison pour importation de drogue et quelques années plus tard il se retrouve vedette instantanée dans la plus grosse série faite au Québec Omerta, en interprétant le rôle d’un parrain, il faut le faire. La deuxième raison pour moi, il est un des meilleurs comédiens au Québec et c’est juste dommage qu’à cause de son accent, il soit difficile pour lui d’avoir de premiers grands rôles. J’avais donc envie de montrer ces deux facettes-là de Dino, au public. La manière que j’ai trouvée de le faire, c’était de faire un film sur sa vie, mais dans un contexte fictif. Donc, les gens peuvent apprendre à connaître ce personnage-là, et aussi voir à quel point il est un grand comédien. Donc, c’est un film en hommage à Dino, mais au sens plus large, ce film est un hommage à la VIE en général, à l’amitié, à la famille. »

Vous connaissez Dino Tavarone depuis longtemps?  Vous l’avez connu comment? «Ça fait 12 ou 13 ans que je le connais. On s’est rencontré alors que je faisais un film éducatif pour le carrefour jeunesse emploi des Cantons-de-l’Est, premier contrat après avoir terminé mes études en cinéma. J’avais écrit à plusieurs comédiens connus pour ce projet et Dino a accepté de venir y participer. Par la suite, quelques semaines plus tard, alors que je voulais me partir une compagnie, j’ai demandé à Dino et il a embarqué dans mon projet à nouveau. Depuis ce temps, on est resté amis et collaborateurs.»

Comment est-ce qu’on réalise un film qui est grandement improvisé? Est-ce qu’il y a un canevas, des grandes lignes de ce qui doit se dire? Par exemple la rencontre avec Michel Côté ou Manuel Tadros, était-ce improvisé aussi pour eux ou bien s’ils étaient préparés? « On avait des scènes de préparées, avec un thème, une idée générale de l’action qui devait se passer, de ce que je voulais qui ressorte de la scène. Mais c’était à eux, autant Dino que les autres comédiens, d’improviser les lignes à dire pour se rendre au résultat. Donc, tout était à 100 % improvisé. Le tout était capté par deux caméras et au besoin, on pouvait reprendre la scène deux ou trois fois si c’était nécessaire.»

À ce que je comprends, la plupart des gens jouent leur propre rôle, comme Ginette sa gérante, la sœur de Dino et certains de ses amis. Mais pourquoi Meredith sa fille est jouée par une comédienne, Sasha? «Dino a une relation compliquée avec sa fille et je ne voulais pas commencer à faire de la télé-réalité, ni générer des conflits, ou du sensationnalisme pour rien. Alors, j’ai préféré y aller avec une actrice. Et Meredith a passé beaucoup de temps avec Sasha et lui a parlé de sa relation. Et au final, je sais que ce qu’on voit à l’écran c’est tout comme la vraie relation entre Dino et sa fille. Cela a été très bien recréé. »

Le réalisateur
Le réalisateur

Comment s’est fait le choix de Sasha Milgliarese pour Meredith ? « Sasha, je l’avais rencontré un an auparavant, dans un bar et j’ai appris qu’elle était comédienne. Par la suite, oui, c’est en partie pour la ressemblance physique que je l’ai prise. Ensuite, j’ai su que tout comme Meredith, la mère de Sasha est québécoise et son père est italien. Cela ajoute à la crédibilité. Pour le reste, c’était une question de feeling et maintenant, je suis vraiment content de mon choix, car elle a livré une solide performance dans le film. »

Parlez-moi aussi de la musique, que je trouve superbe, et appropriée pour le film. Quelle était la commande que vous aviez pour la musique? « Le musicien est Manuel Gasse. Ce que je voulais, c’est une musique qui accompagne le film, mais qui n’accentue pas nécessairement les moments. Donc, même quand c’est triste ou touchant, la musique demeurait joyeuse, parce qu’au final, la vie c’est beau. Il y avait donc toujours une petite note d’espoir dans la musique, pour signifier peut-être que la vie est plus forte que tout. C’est donc cette émotion-là que je voulais qui se dégage du film. Et naturellement, je voulais dans la musique qu’il y ait une teinte italienne pour aller avec le personnage de Dino.  »

Au final, malgré le petit budget que vous aviez et le fait d’improviser le texte de votre film, est-ce que c’est le film que vous aviez en tête que l’on voit à l’écran? Est-ce que c’est ce que vous vouliez faire? « En fait, c’est beaucoup mieux que ce que j’avais en tête, parce que tout a marché. Tout le monde était bon en improvisation, les comédiens et les non-professionnels. L’émotion a été complètement au rendez-vous et c’était vrai et senti. Notre but premier était de faire le film, prendre plaisir à le faire et ensuite, on n’avait pas vraiment d’attentes. Le résultat était secondaire. Comme notre démarche était très sincère, alors on le sent dans le résultat final. C’est un film qui est vrai, chargé d’émotions. On rit, on pleure et on est surpris dans ce film. Et ça, je crois qu’on le doit à la passion et le cœur qui a été mis par tous sur ce projet, pour compenser pour l’argent qu’on n’avait pas. » 

À la fin du film, juste avant le générique, c’est écrit A MON PÈRE… pourquoi? «Ma famille c’est quelque chose de très important pour moi. J’avais envie de lui offrir un de mes films, à mon père, mais je voulais lui offrir le film approprié. Pour le remercier d’avoir été là pour moi, pour m’avoir permis de devenir la personne que je suis aujourd’hui, pour avoir tout le temps cru en moi. Et ce film-ci, je trouvais qu’il était à la hauteur de mon père et j’ai juste voulu le lui offrir.  »

 Dino Tavarone

Dino Tavarone
Dino Tavarone

Que pensiez-vous de cette idée de Jimmy de faire un film sur vous, et votre talent d’acteur. «Il m’agaçait depuis longtemps avec cette idée. On se connaît depuis 12-13 ans et on s’entend vraiment très bien tous les deux.  Mais moi, je ne trouvais pas que ma vie valait tant pour en faire un film. Pour faire un documentaire sur quelqu’un, il faut qu’il soit un génie ou quelque chose du genre. Puis, un soir qu’on était soul, on parlait de cette idée de film style documentaire, auquel on ajoute de la fiction. J’ai finalement dit OK. Et une semaine après, il avait réuni une équipe et j’ai été obligé de le faire.  » 

Dans le film, vous improvisez avec d’autres acteurs, mais aussi avec des gens de votre famille, vos amis, qui ne sont pas comédiens. Dans ce contexte-là, est-ce plus difficile d’improviser? «C’est difficile pour eux. Ils devaient improviser et faire semblant, mais peu à peu, ils ont pensé que ce qui se passait pouvait être vrai. Et moi, j’étais mal. J’ai l’air froid quand on me regarde, mais je peux devenir rapidement émotif et de voir ma famille douter et devoir leur faire mal en les laissant croire des choses, cela m’a beaucoup affecté. » 

 Dans le film, on y aborde le thème de la maladie, la mort, et les effets chez les gens autour de nous, lorsqu’on est mourant. Comment est-ce que cela vous a fait penser à votre propre mort?  « C’est certain que cela me fait penser à ma propre mort, à l’effet que cela peut avoir sur les gens autour de moi. De tourner ce film m’a beaucoup affecté même qu’un soir chez moi, je me suis rendu compte que je marchais comme mon personnage, que je n’étais pas bien. Cette fiction était entrée trop loin dans ma vie. Et un moment donné, durant le tournage, j’ai craqué. Je n’étais plus capable de vivre ces émotions-là. Et on le voit dans une scène du film, ce qui arrive n’était pas prévu. Mais Jimmy a été assez généreux pour me laisser faire et dire ce que j’avais sur le cœur. »

Dans ce film, il y a une part de fiction et une part de documentaire sur votre vie. Qu’est-ce qu’on apprend sur Dino Tavarone. « Oui, on raconte ma vie, les événements qui se sont passés, la prison, les rôles dans Omerta et autres séries, mais aussi, écoutez ce que mon personnage dit, suivez mes émotions jusqu’à la fin et là vous allez découvrir qui est le vrai Dino, et c’est cela le vrai documentaire. Car c’est le moi intérieur que l’on découvre, mes sentiments, mes émotions, mes peurs aussi. Vous en apprenez plus sur moi dans la fiction que dans la portion documentaire.»

Dino
Dino

Dans le film, on présente plusieurs tableaux, peintures, œuvres artistiques que vous avez faites vous-mêmes. Ces tableaux sont magnifiques, avec tous ces symboles de visages, de masques, qu’est-ce que cela vous apporte la peinture? «C’est une façon de m’exprimer, comment je me sens. Par exemple, je n’ai pas de mur autour de moi. Je suis très ouvert. Je suis honnête et sincère.  Mais j’ai aussi des masques. Les masques pour moi c’est une forme de survie. Parfois, on n’a pas envie de faire quelque chose, et on doit pourtant le faire. Alors, on met un masque et on le fait. Parfois aussi pour faire plaisir à l’autre, on va faire semblant et on met un masque pour cacher ce qu’on ressent vraiment. C’est un peu ça que je représente dans mes peintures. Les seules personnes qui n’ont pas de masques dans la vie, ce sont les itinérants.  »

Cela fait 20 ans que vous êtes connus comme acteur. Qu’est-ce que cela représente pour vous ce métier?« Le métier d’acteur c’est un métier de menteur. C’est leur métier de mentir, de jouer le rôle de quelqu’un qu’il n’est pas. Alors quand il joue, cet acteur, il faut qu’il soit extrêmement sincère avec lui-même et ses émotions. Car s’il ne réussit pas à être sincère, alors c’est là qu’il ment et qu’on n’y croit pas. Donc, ce qu’il faut retenir c’est qu’un acteur qui joue vrai, avec ses émotions, il ne ment pas et c’est ce qu’on a essayé de montrer dans ce film. » 

Mon ami Dino sera présenté durant la soirée de clôture à Fantasia ainsi que la soirée d’ouverture du premier festival CinéVue à Magog.  Puis, il prend l’affiche le 5 aout au cinéma.

Pour la galerie de photos des entrevues : https://www.flickr.com/photos/infoculturephotos/sets/72157668700913063

 

DINO DINO TAVARONE

MEREDITH SASHA MIGLIARESE

MICHEL MICHEL CÔTÉ

JOËLLE JOËLLE MORIN

MANUEL MANUEL TADROS

GINETTE GINETTE ACHIM

LE CHIEN PIPINGO

SCÉNARIO ET RÉALISATION JIMMY LAROUCHE

PRODUCTEURS JIMMY LAROUCHE, REN WILLIAMS, DAVID-OLIVIER ST-DENIS, ANDREAS MENDRITZKI, ANNA YANG &NGUYEN-ANH NGUYEN

DIRECTION PHOTO GLAUCO BERMUDEZ

MAQUILLAGE ÉLOÏSE BOURBEAU

PRENEURS SON JULIA INNES & HENRY ALVARES

MONTAGE JIMMY LAROUCHE & MATHIEU DEMERS

CONCEPTION SONORE ANDREAS MENDRITZKI

MUSIQUE MANUEL GASSE

Teaser 1 : http://bit.ly/295p8mx

Teaser 2 : http://bit.ly/297Qb1x

Bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=RG13nPkJSaE

Facebook : https://www.facebook.com/monamidino

http://www.monamidino.com/

Crédit photo : Réjeanne Bouchard