Entrevue avec les artisans du film ça sent la coupe, sur les coulisses du tournage!

Entrevue avec les artisans du film
Entrevue avec les artisans du film

C’est le mercredi 22 février, que le film Ça sent la coupe, le plus récent film du réalisateur Patrice Sauvé (Grande ourse, Cheech), a ouvert en grande première mondiale la 35e édition des Rendez-vous du cinéma québécois à Montréal, au Théâtre Maisonneuve et en simultané dans 4 autres villes, Québec, Sherbrooke, Saguenay et Trois-Rivières.

Mon appréciation du film est disponible ici :

: https://info-culture.biz/2017/02/23/ca-sent-la-coupe-un-film-a-voir/#.WK7RitThDvY

 

 

Synopsis

À 35 ans, Max est prisonnier de son passé. Depuis le décès de ses parents sept ans plus tôt, il oscille entre le salon de son petit appartement, dans lequel il regarde tous les matchs du Canadien avec sa blonde Julie et ses amis de toujours, et la boutique de cartes de hockey dont il a héritée et qu’il gère sans enthousiasme. Mais quand Julie le quitte soudainement, Max est forcé de réévaluer sa vie. S’amorce alors un long cheminement parsemé d’embuches et de mauvaises décisions, au bout duquel Max devra faire le deuil de son père, cesser de regarder vers l’arrière, et commencer enfin à regarder vers l’avant. Entre le premier match de la saison des Canadiens, et le tout dernier contre les Flyers de Philadelphie sept mois plus tard, Max devra gérer le retour de sa sœur Nathalie, en exil depuis la mort de leurs parents, ainsi que les insécurités de son meilleur ami Phil, qui entamera une relation houleuse avec Nathalie. Aidé par les autres gars de la gang, Richard et François, Max devra surtout apprendre du départ de Julie, malgré ses envies irrépressibles de la reconquérir. Ça sent la coupe est une comédie dramatique empreinte de sensibilité, dans laquelle les mouvements dramatiques sont parsemés de tendresse et de sourires. Avec pour décor social l’amour du hockey, il montre non seulement la puissante transformation de Max, mais aussi celle de tout un groupe d’amis, de toute une génération.

Voici mes entrevues avec les artisans de ce film, dont le réalisateur, Patrice Sauvé, le scénariste et auteur du livre du même nom, Matthieu Simard, ainsi que Louis-José Houde et Émilie Bibeau.

Émilie Bibeau et Louis-José Houde
Émilie Bibeau et Louis-José Houde

Louis-José Houde, comédien

Vous aviez déjà lu ce roman,  avant de vous embarquer sur ce projet de film? Quand vous avez lu le scénario ensuite, avez-vous été surpris des changements apportés? « Au moment où j’ai eu le scénario entre les mains, cela faisait quelques années que j’avais lu le livre. Je voyais tout de suite que c’était bien différent. Mais je me suis plutôt concentré sur le scénario, peu importe ce qui était dans le livre initialement.»

Le personnage de Max que vous interprétez est un rôle plus dramatique que ce que vous avez joué avant. Il y a plus de non-dit, de regard, de silence. Est-ce que cela vous faisait peur d’aborder ce type de personnage?« Non, ça m’intéressait. Ça fait partie des raisons pour lesquelles j’ai accepté. J’étais curieux et je trouvais que c’était un rôle dramatique dans un registre où il y avait une marge de risque raisonnable. Ce n’est pas ce qu’on est habitué de me voir faire, mais ce n’est pas non plus trop dramatique, colérique ou triste, pour que je puisse le livrer. Et finalement, j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire. Il y a une économie de mouvement et de mots, tout au long du film. Et c’est cela que j’essaie de travailler aussi sur scène dans mon nouveau one-man-show.» 

Comment avez-vous approché et travaillé ce rôle? « Je me suis laissé guider par le réalisateur. On a fait une première lecture d’équipe, avant de tourner. Et là, je n’arrivais pas à trouver mon personnage, le bon ton. C’était de l’essai-erreur. J’en parlais avec Patrice. Et lors de la première journée de tournage, je n’avais pas l’impression que je le maitrisais encore non plus. Et après plusieurs prises, je suis finalement tombé dessus, tout simplement. Tout cela repose sur de la concentration, prendre le temps de respirer et baisser un peu le registre de ma voix, de canaliser mon énergie et jouer plus sobrement. »  

Est-ce qu’il y a une ou des scènes qui ont été plus le fun à jouer, ou d’autres plus difficiles à jouer ? (Scène très émouvante au cimetière?)  «C’est sûr que la journée de la scène qu’on retrouve sur l’affiche (jouer au hockey dans la ruelle avec la gang d’amis), ce n’était pas une journée désagréable pour moi, ni une journée de grande préparation. On jouait au hockey dans la rue…Mais c’est plutôt la scène au cimetière que j’appréhendais. Heureusement, cette journée-là, le hasard a voulu qu’on soit à équipe réduite pour tourner cela sur la rive-sud de Montréal. Il n’y avait aucun comédien sauf moi. Donc personne pour me distraire en faisant des farces entre les prises. Et j’ai préféré me rendre par moi-même sur les lieux du tournage pour me mettre déjà dans ma bulle. Et là, on a fait la scène 3 ou 4 fois et Patrice a eu ce qu’il voulait. Donc, ça s’est bien passé.» 

Que dites-vous aux gens qui hésitent à y aller? Pour les inciter à se rendre au cinéma voir ce film? « Premièrement, je dirais qu’il ne faut pas se fier à l’affiche qui est gentiment trompeuse. Parce que cette scène de hockey balle dans la rue, c’est une scène de 2 minutes seulement. Ce n’est pas un film sur le hockey, mais plutôt un film avec comme toile de fond le hockey, qui est le pont qui crée des liens entre des gens et une excuse de rassemblement. N’importe qui, ayant vécu une peine d’amour, va se sentir concerné. Pas besoin d’être un fan de hockey, c’est vraiment un film pour tout le monde. Aussi, je trouve que le film a la qualité de ne pas tomber dans une catégorie précise. Ce n’est pas une comédie, ni un drame. On dit comédie dramatique, mais c’est plus comme un feel good movie, mais en même temps, il y a des bouts pas mal gris, avant d’être vraiment feel good.»

Vous avez un autre film qui arrive bientôt sur nos écrans et votre prochain one man show qui arrive en novembre? Fébrile? « Très fébrile… Je suis en plein dedans présentement, comme si j’étais en tournage. Tout est écrit sur papier, mais je le teste en partie détachée par 15 minutes. Tout comme mon personnage dans le film, lorsque je teste mon matériel sur scène, j’essaie de ne pas être en performance. C’est quand même rythmé et précis, mais je ne veux pas tomber dans quelque chose de trop intense pour rien. Je veux jouer avec une certaine retenue et apprivoiser les silences. C’est quand même le fun de vieillir dans ce métier. »

Patrice Sauvé et Matthieu Simard
Patrice Sauvé et Matthieu Simard

Matthieu Simard (auteur du livre Ça sent la coupe et scénariste du film)

Dans le livre, vous expliquez que c’est en 2009 que vous avez été approché par Ginette Petit pour écrire le scénario de ce film à partir de votre roman.  Vous en avez fait 18 versions et plusieurs sous-versions et il y a eu l’apport de Patrice Sauvé en cours de processus pour en arriver à la version finale du scénario qui est bien différente du livre. C’était un projet très ambitieux que vous aviez n’est-ce pas? «Effectivement, c’était ambitieux avec un métier totalement nouveau à apprendre.J’étais vraiment content de relever ce défi. J’adore apprendre et j’étais très ouvert à découvrir les recoins de ce métier. C’était vraiment stimulant. C’est juste que c’est long, 5 ou 6 ans pour en venir à bout. Mais avec des collaborateurs comme Patrice, Ginette et Nathalie, alors je dois dire qu’on ne s’ennuie jamais.»

Dès le départ, tu ne voulais pas que le scénario soit comme le livre n’est-ce pas? « Ce livre ce n’est pas un récit cinématographique. Donc, ce n’était pas nécessaire d’être proche du livre. Ce que je voulais c’était être un scénariste qui s’inspire d’un livre et faire un bon film. Par exemple, la relation père-fils et le deuil, ce ne sont pas des thèmes sur lesquels j’aurais écrit, il y a treize ans, quand j’ai écrit le roman. En fait, mon père est tombé malade dans les dernières années et il est même décédé juste avant le début du tournage. Et pendant 2 ans, il a été très malade et j’étais très proche de lui. Alors, il fallait que j’en parle et ce film était l’occasion rêvée. Donc, j’ai amené un peu de ma relation avec mon père dans le film, avec Max et sa reprise du magasin de souvenirs, et ses moments avec son père avec le hockey comme prétexte pour communiquer et s’aimer en famille. Donc, tout ce que j’ai gardé du livre en fait, c’est le ton, l’univers, l’atmosphère et le chapeau de la saison de hockey en trame de fond. Ensuite, le reste je l’ai inventé pour créer une histoire intéressante à voir dans un film. »

Une fois le scénario terminé, est-ce que votre collaboration a été terminée ou si vous avez assisté au tournage un peu?  « J’ai eu la chance, très tôt dans le processus de création du scénario, de développer une relation d’amitié avec Patrice Sauvé. Ce qui a fait qu’il a accepté que je continue de collaborer au processus, lors du casting et ensuite lors du tournage. Donc, j’ai assisté à toutes les journées de tournage. Au début, j’y étais pour la curiosité de voir ce qui se passe sur un plateau. Peu à peu, je me suis rendu compte que je pouvais servir à quelque chose. Je pouvais peaufiner des choses avec Patrice, je retravaillais le scénario un peu parfois, selon les besoins. Même au moment du montage, j’ai pu envoyer une liste de commentaires pour donner mon avis et Patrice en a tenu compte. »

Au final, vous pensez quoi du film, versus l’idée de scénario que vous aviez au départ?«C’est exactement ce que j’avais en tête. Et c’est un film que moi, j’aimerais voir. Et j’espère que bien d’autres gens auront les mêmes goûts que moi pour le voir. »

Vous avez la piqure maintenant d’écrire des scénarios? «Oui, c’est sûr. Mais pas pour adapter des romans. Depuis que j’ai fait tous ces apprentissages, j’ai de plus en plus d’idées d’histoires à raconter. Et maintenant, je sais tout de suite ce qui serait une idée de roman ou une idée de film. Donc là, j’ai des projets de romans et des projets de films, dont quelques-uns avec Patrice.»

Matthieu Simard, Émilie Bibeau, Louis-José Houde et Patrice Sauvé
Matthieu Simard, Émilie Bibeau, Louis-José Houde et Patrice Sauvé

Patrice Sauvé le réalisateur

Comment est venue cette opportunité pour vous de réaliser ce film, basé sur le roman de Matthieu Simard? À quel moment avez-vous commencé à participer à l’évolution du scénario? «C’est après la troisième version, je crois, que j’ai été approché. Et à ce jour, je n’ai pas encore lu le roman de Matthieu. Et ce n’était pas important de le lire. J’ai plutôt discuté avec Matthieu pour savoir ce qu’il voulait amener comme histoire. Et on en est venu à quelque chose de sensible, un rite de passage. On avait un personnage qui avait un mur intérieur à régler, pour en venir à trouver une épiphanie, quelque chose de positif. Au fil des années on a travaillé sur les versions pour trouver un équilibre entre le doux et le difficile, entre l’humour et la peine. On voulait que cela représente la vraie vie et que le personnage n’ait pas tous les outils pour résoudre sa crise, mais il finit quand même par trouver un chemin vers le positif. » 

Comment s’est fait le choix des divers personnages principaux dont Louis-José que l’on voit pour la première fois dans un rôle dramatique et dont l’humour n’est pas au premier plan?  «C’est Louis-José qui avait manifesté à son agente un intérêt pour ce film. Comme je savais qu’il avait déjà tourné pas mal au cinéma et je connais sa rigueur et son professionnalisme, et qu’en plus, il aimait l’univers du film et c’est un amateur de hockey, j’ai pensé que cela pourrait fonctionner. On a senti très rapidement après une première rencontre que c’était un choix tout naturel de prendre Louis-José. Ensuite, pour entourer Louis-José, j’ai choisi des acteurs généreux, sensibles, qui ont un ton réaliste. Ce qui fait que lorsqu’il y a un gag par exemple, il va bien passer, sans que ce soit du style une ligne, un punch. Alors, des gens comme Patrick Drolet et Émilie ce sont des gens qui sont très drôles dans la vie, mais sur un plateau, ils savent prendre leur place, donner la réplique, pour rendre le tout très crédible.»

Il y a plusieurs moments dans le film qui sont mis en scène de manière très originale. La séquence où les gars regardent gagner les Canadiens en série à la télé, avec des scènes montrées au ralenti. On voit bien là la fibre patriotique des Québécois pour leur sport national et leur équipe de hockey. Également les scènes en noir et blanc de retour dans le passé, c’est très bien amené. Et surtout la séquence initiale du film, où l’on voit le match de hockey dans la pupille de l’œil. C’est génial. Parlez-moi en un peu de cette réalisation. « Justement la séquence de l’œil, cela n’a pas été ajouté en postproduction. On a pris un Iphone,  on y a projeté des vidéos de hockey et on l’a approché de l’œil. En tournant la scène, on a été émus de voir le sensible et la beauté de l’iris de l’œil et en même temps, dedans, voir s’incarner et se déposer, se sédimenter dans la mémoire quelque part, tous ces matchs-là et tous ces rapports intimes avec son père. Sur ce tournage, qui est un de mes plus beaux, j’avais l’impression d’être un chercheur. Je savais l’émotion sur laquelle je voulais m’appuyer et c’est comme si l’instinct et l’expérience m’ont permis de créer des scènes comme celle de l’œil. Ensuite, dans les séries, on voulait trouver une façon pour que cette célébration des victoires des Canadiens, tout le monde la ressente. Et c’est là que j’ai eu l’idée du super ralenti. Je savais qu’il existait cette caméra qui tourne 1000 images/sec. J’ai donc voulu passer en gros plan la face un peu neutre, tristounette de Max, alors qu’un but est compté et que son visage se transforme. Cela dure 1 minute et 30 secondes ce plan-là et on voit ce que c’est que de triper et célébrer ce but! Et là, même si tu n’aimes pas le hockey, tu comprends qu’il est de retour avec sa gang! »

 Il y a eu plusieurs défis dans ce film, parlez-moi donc d’un de ceux-ci. « Un des gros défis pour moi, qui a pourtant l’air simple de prime abord, c’est de devoir montrer à l’écran environ 50 games de hockey dans un même salon à divers moments de l’année. Comment faire pour que le spectateur n’ait pas l’impression que c’est redondant? Alors, on avait l’idée de cinq salons, même si en fait c’est le même salon. Il y a le salon quand Julie est là. Il y a le salon, sans Julie avec la nouvelle télé et les chaises de patio. Il y a le salon avec le nouveau sofa. Il y a le salon encore avec le nouveau sofa inconfortable, mais dont  on a mis la chaise longue devant. Ensuite le salon avec la télé brisée. Puis, il y a le retour au salon initial du temps de Julie, mais avec le nouveau sofa, prêt pour les séries. Donc, le défi c’est de rendre cela intéressant à l’écran, alors que tout ce qui se passe c’est de voir des gens qui regardent la télé. Ce n’est donc pas juste de varier, mais aussi faire évoluer l’environnement de Max pour qu’on soit sensible aux changements qui s’opèrent autant chez Max que les gens autour de lui. Ce n’est pas un défi technique, mais c’est complexe. Il faut monter que le salon du mois de novembre n’est pas le même que celui du mois de mars, parce que Max n’est pas à la même place lui non plus dans sa vie. Ensuite on se pose des questions. Comment est-ce que des amis s’assoient sur un sofa? Quand ça fait 15 ans qu’une gang d’amis se rencontrent pour regarder le hockey ensemble c’est quoi la dynamique? Qui s’occupe des chips, qui ouvre les bières? On a donc fait plusieurs répétitions de scènes pour générer l’habitude. Ainsi, on a défini des espaces naturels pour chacun qui se sont créés dans l’habitude. Donc, peu importe le décor du salon, tu verras que le personnage de Richard se tient toujours un peu à côté des autres. La sœur de Max est toujours assise sur son chum. Ensuite Max est toujours au centre, car c’est chez lui, il est au centre pour voir la télé. Et François (Patrick Drolet), il s’adapte et prend la place qui reste tout le temps.  »

Qu’est-ce qui s’en vient pour vous bientôt? «J’ai une très belle série télé qui va sortir sur le club illico au mois de mars, Victor Lessard. C’est inspiré basé du roman Je me souviens de Martin Michaud, auteur de polars. C’est un psychothriller. Il y a un enquêteur qui résout des intrigues et en même temps il est plongé au cœur de ses propres démons. Dans des rôles très dramatiques, Patrice Robitaille et Julie LeBreton, ils forment un duo d’enfer. »

Émilie Bibeau et Louis-José Houde
Émilie Bibeau et Louis-José Houde

Emilie Bibeau,comédienne

Qu’est-ce qui vous plaisait dans l’idée de participer à ce film? Et parlez-moi un peu de votre rôle. « Ce que j’aime c’est que c’est un film très sincère, sensible et authentique. C’est une histoire qui est très réaliste, près de la vie des gens ordinaires, donc que tout le monde peut s’y reconnaître un peu. Et mon personnage de Julie, ce n’est pas une fille extravagante ni flamboyante.  Ce n’est pas une Germaine non plus. C’est une fille simple comme il en existe des milliers. Elle est à un moment de sa vie où elle se pose des questions, elle voit que sa vie de couple ne va nulle part. Elle est dans une quête d’être bien. Elle a un peu de difficulté à communiquer et Max aussi d’ailleurs. »

Jouer avec Louis-José, la complicité était-elle facile? «Oui c’était super. Et Louis-José, quand il fait un projet de film c’est qu’il y croit vraiment et qu’il y est complètement dédié, alors c’était vraiment agréable de jouer ensemble. Il est très travaillant et il a beaucoup d’écoute alors c’était facile de travailler avec lui. En plus, il est très rassembleur sur un plateau.  »

Est-ce qu’il y a des scènes qui ont été plus difficiles à jouer, un défi pour vous dans ce film? « Il y a la scène où Julie s’en va. Elle annonce qu’elle quitte son chum. Au moment du tournage, Patrice ne savait pas encore comment il voulait qu’elle le fasse. Alors, durant ce tournage, on a essayé six manières différentes. On l’a joué très émotive, une autre fois très discrète, une autre en riant, comme ironique…C’était vraiment le fun pour mon jeu d’actrice, mais c’était quand même tout un défi. Et avec tous ces choix, au montage final, il a pris la scène qui allait le mieux avec le reste du film. »

Êtes-vous une fan de hockey ? du Canadien ? «Oui exactement.  Dans le film, le hockey est présent comme trame de fond. Ce n’est pas le sujet principal, par contre, c’est très présent quand même. Et c’est vraiment bien représenté notre rapport très intense, nous les Québécois, avec le hockey. Quand ça va bien, on parle au ON et quand ils perdent alors c’est EUX. Et je trouvais ça assez réaliste de montrer la gang de chum qui regardent le hockey ensemble, c’est rassembleur. Et de voir Max, le personnage principal, vivre au rythme de la saison du Canadien, et que ses émotions et questionnements soient teintés un peu de cela. Et je trouve que c’est assez bien dosé dans le film, ce qui fait que ceux qui sont des amateurs de hockey vont se reconnaître et ceux qui n’aiment pas le hockey, pourront être touchés quand même par l’histoire. »

Quelles sont les réactions à date parmi ceux qui ont vu le film? «Il est rare que dans une fiction qu’on montre la peine d’amour du point de vue d’un gars et je pense que les gens ont été agréablement surpris de voir ça. Et Louis-José l’incarne bien. Et j’espère que les gens qui iront le voir, se laisseront embarquer par le cheminement du personnage de Max. Je crois que ça peut rejoindre bien du monde.»

Avez-vous d’autres projets que vous voulez me parler? «Le tournage de la saison 2 de la série l’imposteur dans laquelle je joue avec Marc-André Grondin reprend en avril. Aussi, je continue jusqu’en juin d’être lectrice de texte à la radio de Radio-Canada, dans Plus on est de fous et plus on lit. Et je fais également du doublage. » 

Ginette Petit et Nathalie Bissonnette
Ginette Petit et Nathalie Bissonnette

Productrices Ginette Petit et Nathalie Bissonnette

Qu’est-ce qui vous a plu en 2009 dans le roman de Matthieu pour lui demander d’écrire un scénario?  Ginette « Il y avait deux choses qui m’ont attiré dans ce roman. D’abord la peine d’amour masculine. Avec ce livre, on avait accès aux sentiments masculins. Et je me disais que ce serait bien de retrouver cela dans un film québécois. L’autre chose qui m’a fasciné, c’est le côté rassembleur, la gang de chum, le côté humain. Chez Les Films Outsiders, notre ligne directrice est de faire des films humains, rassembleurs. » Nathalie «Il y avait aussi la trame de fond du hockey qui était assez innovatrice comme idée. Le hockey, c’est quelque chose qui nous rassemble, mais qui nous ressemble aussi, les québécois. Et cette fois-ci, ce n’était pas dans le regard du joueur de hockey, mais plutôt le fan de hockey.»

Pourquoi avoir spécifiquement demandé à Matthieu d’écrire le scénario, vu qu’il n’est pas scénariste? Ginette « C’est tellement personnel comme histoire, quelque chose de senti, d’authentique, qu’il fallait que cela vienne de Matthieu lui-même. Avec quelqu’un d’autre, on n’aurait pas pu aller aussi loin. Et je me suis dit qu’il serait capable de bâtir son scénario à partir du roman. Il en avait grandement envie d’essayer de toute façon.» 

Quand est-ce que la collaboration de Patrice Sauvé est arrivée pour ce film? «Étrangement, tout au long du processus d’écriture du scénario, on se disait qu’on voulait faire un film dans le ton, le genre, le style de la série La vie, La vie. On voulait retrouver cette atmosphère de gang. Après environ 1 an et demi du début de l’écriture du scénario, qui n’était pas tellement avancé,  on a pensé aller voir justement Patrice Sauvé (le réalisateur de La vie La vie) et il a décidé d’embarquer comme collaborateur pour peaufiner le scénario avec Matthieu. Et quel travail d’équipe ce fut! Avec notre collaboration comme productrices et entre Patrice et Matthieu qui sont devenus amis dans le processus. »

Et vous, au niveau de la production, quel a été votre plus grand défi pour accompagner cette équipe? Nathalie « Pour que le film soit authentique, il fallait que nous puissions avoir les vrais jerseys, les vrais logos, les vrais games de hockey, pour que le spectateur puisse vraiment sentir qu’il regarde la vie d’un fan, durant la saison 2009-2010 du Canadien. Et ce n’est pas facile d’obtenir ces droits par la ligue nationale de hockey qui est basée aux États-Unis. Cela nous a pris environ 3 ans et demi pour les avoir et on a bien failli ne pas les avoir. On a su par après qu’il n’y a que 2% des projets qui font de telles requêtes qui sont acceptées. On en a fait des démarches. On a dû traduire le scénario en anglais pour leur envoyer afin de le lire et l’évaluer. On avait aussi nos producteurs associés Andrew Molson et Pierre Brousseau qui nous ont beaucoup conseillés sur la manière de les approcher. Andrew a été là depuis le début. Il a lu plusieurs versions du scénario et il donnait ses commentaires. Finalement, lorsqu’ils ont accepté, ils nous ont dit qu’on en avait pour 15 millions de dollars… alors que notre budget total du film était de 4.3 millions de dollars. On a réussi à négocier et à obtenir ce qu’il nous fallait.» .

Le film Ça sent la coupe prendra l’affiche dès le 24 février dans nos salles de cinéma.

Distribution 

MAX  Louis-José Houde

NATHALIE  Julianne Côté

JULIE  Émilie Bibeau

RICHARD  Louis-Philippe Dandenault

PHIL  Maxime Mailloux

FRANÇOIS  Patrick Drolet

ANDRÉANNE  Marilyn Castonguay

 

Équipe technique

Réalisation Patrice Sauvé

Scénario Matthieu Simard inspiré de son roman Ça sent la coupe Les éditions Alain Stanké 2004

Production  Nathalie Bissonnette et Ginette Petit (Les Films Outsiders)

Producteurs associés Andrew Molson et Pierre Brousseau

Productrice déléguée/ directrice de production  Sylvie Trudelle

Directeur artistique Jean Babin

Directeur de la photographie Ronald Plante

Monteur Michel Grou

Musique originale Luc Sicard et Martin Roy

Chanson thème Dumas

Distribution des rôles Gros Plan Pierre Pageau, ADCQ etet Daniel Poisson, ADCQ

Créatrice de costumes Carmen Alie

Chef coiffeur Martin Lapointe

Chef maquilleuse Djina Caron

Premier assistant à la réalisation Normand Bourgie

Directeur de postproduction Pierre Thériault

Preneur de son Claude La Haye

Concepteur sonore Olivier Calvert

Mixeur Luc Boudrias

Site web officiel : http://casentlacoupe-lefilm.com/

www.quebeccinema.ca

Crédit photos : Lise Breton