Innocent, de Marc-André Lavoie, une comédie rythmée, rafraichissante, aux rebondissements inattendus, à voir et revoir !

Innocent
Innocent

 Après Bluff et Y en aura pas de facile, voici le troisième film choral de Marc-André Lavoie, Innocent. Comme avec tous ses films, Marc-André Lavoie a su réunir une panoplie d’acteurs de renoms qui ont pour la plupart de petits rôles marquants dans le film, en plus d’Emmanuel Bilodeau qui porte le film sur ses épaules. Ainsi, le film met également en vedette Dorothée Berryman, Bobby Beshro, Sandrine Bisson, Shauna Bonaduce, Réal Bossé, Pascale Bussières, David La Haye, Mahée Paiement, Nicolas Pinson, Stéphane Verdier et Elizabeth Yale.

J’ai rencontré Marc-André Lavoie réalisateur et scénariste,  Adrien Bodson, coscénariste. Mes entrevues sont disponibles via ce lien.

https://info-culture.biz/2017/10/12/entrevue-avec-les-artisans-du-film-innocent-en-salle-des-le-13-octobre/#.Wd_889ThDvY

Résumé

Dans un bureau anonyme, un enquêteur, policier, avocat, journaliste… peu importe, recueille le témoignage de Francis, un type bien normal à qui il est arrivé plusieurs déboires et rebondissements incongrus. Plongé dans des péripéties extraordinaires, le québécois bonasse se révèle au fond une bien gentille personne.  Comment Francis, un homme doux et généreux finira-t-il derrière les barreaux ? C’est ce que nous découvrirons en nous retrouvant catapultés au cœur d’un tourbillon de malchance et de préjugés.

Cette comédie dramatique ayant comme thème les préjugés et les apparences, est hilarante et c’est en grande partie grâce à la présence d’Emmanuel Bilodeau qui est omniprésente tout le long du film. Ce film a du rythme du début à la fin. C’est une comédie rafraichissante, avec une pléiade de personnages à la fois colorés, et attachants.

Pascacle Bussière et Emmanuel Bilodeau
Pascacle Bussière et Emmanuel Bilodeau

Dans ce film, on assiste à un interrogatoire entre le personnage joué par Réal Bossé (un enquêteur, un policier, un avocat, on ne sait pas trop), alors que celui-ci doit recueillir le témoignage de Francis (incarné avec brio par Emmanuel Bilodeau). Ainsi, Francis raconte dans le désordre 5 événements qui se sont passés à diverses périodes de sa vie et ce sont ces péripéties que l’on suit, tous en même temps, entrecoupés par la narration de Francis et les commentaires de celui qui l’interroge. Ces cinq histoires sont toutes différentes et pour le moins imprévisibles. Il y a le billet de loto, l’urne, le moteur V8, le tapage nocturne, et le zoo. Tout au long de ce récit pour le moins bizarre, le public se questionne sur les liens entre ces événements et cet interrogatoire. On tente de se projeter dans le temps pour essayer de deviner qu’est-ce qui a bien pu arriver de si terrible pour qu’il soit ainsi interrogé. Et c’est là que l’on se met à spéculer, et surtout à espérer que tout se terminera bien pour le personnage de Francis auquel on s’attache.

Ce film est captivant du début à la fin, car on ne sait jamais vers quoi on s’en va, quels revirements de situation on va avoir. On y va de rebondissement en rebondissement, parfois absurde, mais toujours imprévisible. Quelle imagination il a ce Marc-André Lavoie et son acolyte Adrien Bodson! Et on s’attache à ce personnage doux, sensible, généreux qui ne semble vouloir du mal à personne, mais dont tous les malheurs semblent lui tomber dessus. Et pourtant, il se relève et continue d’être une bonne personne. C’est fascinant et drôle de pouvoir s’identifier au personnage de Francis,  mais aussi de pouvoir s’amuser de la façon dont ce dernier fait face à ces situations abracadabrantes et s’en sort quasi indemne.

Emmanuel et David La Haye
Emmanuel et David La Haye

Il y a plusieurs acteurs qui ont de petits rôles, mais des rôles marquants quand même, dans le film. Ils sont sublimes. Je pense entre autres à Sandrine Bisson qui incarne Mélissa et sa sœur jumelle Sarah. Elle est superbe dans ces deux rôles diamétralement opposés.  Et que dire de Dorothée Berryman dans un rôle sublime qu’on  pas vu souvent d’elle.

David La Haye est hallucinant de vérité et de pathétisme dans ce rôle de Daniel Couture. Il fait vraiment peur avec son look de détraqué!!

Marc-André Lavoie est passé maitre dans l’art de faire un film choral qui nous permet de découvrir un large éventail de personnages secondaires des plus tordus. De plus, avec de courtes histoires, dans lesquels on doit embarquer rapidement, sans prémisse, Marc-André Lavoie sait aller à l’essentiel pour nous rendre captifs rapidement et nous intéresser à leur sort.  Avec des thèmes universels, comme la jalousie, le deuil, les problèmes de couple, les préjugés et les voisins bruyants,  le spectateur se sent facilement pris à partie dans des thématiques qu’il connaît bien.

À la fin, dans les dernières minutes du film, tous les liens se rattachent, tous les dénouements surviennent et le fil de l’histoire se lie de bout en bout, avec une finale complètement inattendue, mais très intéressante. Alors, soyez attentif pour bien tout saisir. Mais de toute façon, une fois les punchs dévoilés, vous serez comme moi, vous voudrez le revoir à nouveau ce film, pour tenter de percer les indices que vous avez manqués.

Mahée Paiement
Mahée Paiement

Et quelle idée de génie que de terminer le film avec le générique qui est narré par Emmanuel Bilodeau, sous forme quelque peu improvisée, comme on peut facilement l’imaginer le faire, depuis qu’il a commencé sa carrière d’humoriste. C’est drôle inventif et ça donne le goût d’écouter jusqu’à la fin, le nom de ceux qui ont collaboré au film. Ensuite, il y a finalement le générique qui apparaît à l’écran, avec la belle musique de Ian Kelly qui fait en sorte qu’on décide de rester pour écouter la chanson et lire le générique pourquoi pas…

Le film a été dédié à Denis Héroux.

Ce film est réalisé et distribué de façon indépendante par Orange Médias a été produit grâce à une aide en postproduction de Téléfilm Canada (167 000 $) et au soutien financier du Fonds Québecor (200 000 $) avec un budget total  minime. Filmé sur quatre saisons en Ultra HD 8K,  avec l’auteur-compositeur Ian Kelly qui signe la trame sonore du film.

Présenté en première mondiale au Festival du nouveau cinéma de Montréal (FNC) le 9 octobre dernier ainsi qu’en simultané avec une projection spéciale dans 25 communautés de retraités à travers le Québec, le film prend l’affiche le 13 octobre partout dans les salles de cinéma au Québec.

Bande annonce : https://youtu.be/fxHcLJUVlJI

Site officiel : www.innocent-lefilm.com

 

Emmanuel Bilodeau (Francis)

Dorothée Berryman (Solange)

Bobby Beshro (Paul, le beauf)

Sandrine Bisson (Mélissa / sa jumelle Sarah)

Shauna Bonaduce (Katou)

Réal Bossé (avocat)

Pascale Bussières (Julie)

David La Haye (Daniel Couture)

Mahée Paiement (Annie)

Nicolas Pinson (gérant)

Stéphane Verdier (garagiste)

Yan Rompré (Mike)

Elizabeth Yale (Cynthia)

 

Genre: comédie dramatique

Origine: Québec, 2017

Durée: 1h28

Langue V.O.: Français

Première: 9 octobre 2017, Cinéma Impérial

Sortie en salles: 13 octobre 2017

Réalisation: Marc-André Lavoie

Scénario: Marc-André Lavoie, Adrien Bodson

Production: Adrien Bodson, Marc-André Lavoie

Producteur exécutif: Pierre Brousseau

Directrice de production: Esther Long

Société de production: Les Productions Orange Films inc. avec la participation financière de Téléfilm Canada, Fonds Québecor, crédits d’impôts fédéraux et provinciaux

Distribution: Orange Medias

Format de tournage : Ultra HD 8K filmé avec la RED Hélium.

Équipe technique

Conception sonore et Mixage: Guy Dubuisson

Coloriste: Thierry Lacombe

Maquillage-coiffure : Marianne Brodeur

Musique: Ian Kelly  (Sunset Hill Music)

Photographie: Mathieu Leblanc

Crédit photos  : Courtoisie IXION Communication