Bravo à Edgar Fruitier qui à l’âge vénérable de 87 ans partage toujours sa passion pour la musique dans EDGAR ET SES FANTÔMES 2. Catherine Perrin, l’animatrice de radio (ICI Radio-Canada Première) et musicienne partage avec Edgar la tâche de faire parler les fantômes.
Ce théâtre musical et humoristique m’a fait vibrer autant que la première fois en 2010. Les dialogues d’Emmanuel Reichenbach sont savoureux et la musique classique se fait très accessible pour tous. C’est comme un cours académique où l’on apprend une tonne de sujets intéressants, mais fait d’une façon théâtrale qui coule bien. L’échange d’Edgar et ses nombreux fantômes rend la compréhension musicale et sociale de l’époque très intéressante. Une excellente mise en scène de Michèle Deslauriers.
Cette belle leçon d’histoire de la musique se déroule avec les décors et les costumes conformes à l’époque. Les grands esprits se rencontrent et parlent avec élégance ou s’envoient promener. Edgar vient encore une fois se faire hanter, mais cette fois-ci dans les murs d’une boutique de musique qu’il a acheté justement pour les accueillir. Ce sont tous des personnages marquants de l’histoire de la musique, qui nous parlent de leur vie et de leur travail, ils interagissent entre eux, et à travers tout ça, partagent leur musique.
Un spectacle grandiose et très intéressant, on peut dire que le producteur Jean-Claude Dumesnil a bien joué ses cartes en choisissant une belle brochette de comédiens, talentueux, complices entre eux et crédibles.
DE LA GRANDE VISITE
Le premier à se présenter à la boutique est Giuseppe Verdi, l’homme des grands airs d’opéra, ce qui nous vaut d’entendre des extraits de Il Trovatore, La Traviata, Rigoletto et Nabucco interprétés par les excellents chanteurs. La soprano Myriam Leblanc et le ténor Keven Geddes, qui reviennent périodiquement durant la soirée.
Joseph Haydn suit. On découvre un homme plein d’entrain, une joie qui s’entend dans ses symphonies. Tout le contraire de Piotr Ilitch Tchaïkovsky, qui nous fera comprendre la source de sa mélancolie en nous faisant entendre, entre autres, la Canzonetta et l’Aria de Lensky de l’opéra Eugène Onéguine. Finalement, il y a George Gershwin qui débarque avec son assurance américaine et ses rythmes empruntés au jazz.
Des informations sur chacun des invités
Giuseppe Verdi interprété par Sébastien Dhavernas
Il a vu mourir ses enfants en bas âge et sa femme précocement. Il a consacré plusieurs années de sa vie à la politique.
26 opéras à son actif, pourtant il avait été refusé au conservatoire de Milan.
Souffre régulièrement de brulement d’estomac. Il est du genre bouillant, intempestif
Joseph Haydn interprété par Antoine Durand
Il a fait le saltimbanque avant de devenir le prolifique compositeur salarié d’une grande famille autrichienne. Il a eu comme élève un musicien qu’on connaît tous: Beethoven.
70 quatuor à cordes et 104 symphonies. (#104 reflète la tendresse et la joie de vivre)
Mozart a chanté à ses funérailles.
Piotr IIitch Tchaïkovsky interprété par Jean-François Blanchard
Musicien Russe. Il a vécu secrètement et douloureusement son homosexualité. Son mariage avec une femme fut un désastre
Il a composé l’indémodable Casse-noisette, de très belles valses.
Il a fait de la critique musicale et il n’était pas tendre envers ses confrères .
Il a eu des funérailles nationales.
Georges Gershwin interprété par Gilbert Lachance
Il a vécu de 1898 à 1937. Il a été un petit voyou avant d’être sauvé par la musique.
Américain, il a fait la couverture de Times.
Son premier emploi a été pianiste à 16 ans.
Il a fait des concertos et un poème symphonique. Son frère était parolier.
Mort d’une tumeur au cerveau.
La musique impressionne et fascine
Jean-Pascal Hamelin dirige énergiquement, l’orchestre formé de 27 instrumentistes.
Myriam Leblanc : Soprano
Keven Geddes : Tenor
Le spectacle se termine avec la foule qui murmure en chœur Va, pensiero de Verdi…et on assiste aussi au combat verbal de celui qui aurait reçu la pire critique, (et pourtant ils sont tous devenus célèbres), je vous laisse faire vos suppositions, vous aurez votre réponse en assistant à ce merveilleux spectacle et en vous laissant ensorceler par ce concert fantomatique.
Une version pour Paris en 2018
Patrick Poivre d’Arvor jouera dans le fauteuil du mélomane. Les productions Octave s’installent au Casino de Paris dès le 17 avril avec Patrick et ses fantômes pour une série exceptionnelle de 25 représentations.
Statistique : 85 000 spectateurs depuis 2010
SPECTACLE AU GRAND THÉÂTRE
Prendre note que le spectacle débute à 19 h et se termine à 21 h 45 avec un entracte.
28 novembre au 2 décembre au Grand Théâtre de Québec
le 2 décembre à 14 heures.
Crédit photos : Courtoisie.