La Bolduc, Debbie Lynch-White est sublime! WOW! Un film à voir sur grand écran!

La Bolduc, dès le 6 avril

Après avoir été présenté en première à Gatineau en ouverture de la 20e édition du Festival du Film de l’Outaouais (FFO), tout récemment, le film La Bolduc mettant en vedette Debbie Lynch-White, prend enfin l’affiche au cinéma le 6 avril prochain. Un film à voir sur grand écran, pour s’imprégner des détails de la reconstruction des années 20 à 40. Et surtout un film qui donne un avant-goût de l’immense talent de Debbie Lynch-White et permet d’apprendre à connaître une figure marquante de notre folklore québécois, La Bolduc.

Mes entrevues avec les artisans du film sont disponibles ici : https://info-culture.biz/2018/04/01/entrevue-artisans-film-bolduc-a-laffiche-6-avril/

Synopsis : À Montréal, au début du XXe siècle, une mère de famille pauvre et sans éducation réussit à sortir sa famille de la misère en devenant une chanteuse folklorique au succès retentissant. Avec en arrière-plan la crise des années 20-30 et les premiers élans de la lutte pour les droits de la femme, le scénario retrace la vie de Mary Travers Bolduc, sa carrière fulgurante, son mariage difficile et sa relation touchante avec sa fille aînée, Denise, qui jouait du piano sur les disques de sa mère et rêvait de devenir actrice à Hollywood.

Émile Proulx-Cloutier et Debbie Lynch-White

Ce film plaira à un large public, et ce, pour diverses raisons. D’abord, il est certain que les personnes plus âgées qui ont connu en partie l’époque des années 30-40, étant jeunes, seront heureuses de se retremper dans leurs souvenirs. Tandis que les gens, qui se sont fait raconter ces années folles par leurs grands-parents, seront heureux de voir sur grand écran la reconstitution de la ville de Montréal à l’ère des premières automobiles. François Bouvier et son équipe de tournage ont vraiment fait un travail remarquable pour nous présenter un Montréal en pleine évolution entre les années 1913 et 1941, avec un souci du détail pour la reconstitution réaliste des rues, des immeubles et de la grocerie du coin. Mais aussi pour nous montrer comment on tournait un feuilleton-radio à l’époque et la complexité de graver un disque dans les années vingt. C’est fascinant! Également, les départements de CCM (Coiffure, costume et maquillage) ont eu un travail titanesque pour habiller tous les figurants et acteurs selon les styles des diverses époques, en tenant compte aussi des styles de coiffures et des chapeaux que tout le monde portait dans ce temps-là. C’est magique à voir!

Session d’enregistrement d’un disque

Pour les plus jeunes, ce film est aussi une chance de connaître qui se cache derrière les chansons folkloriques que l’on entend principalement durant le temps des fêtes. Et de connaitre une partie de notre Histoire au Québec. Car le film La Bolduc, en plus de retracer les parcours personnel et professionnel de Mary Travers, dite La Bolduc, il  plonge le public dans le Québec des années 20-30 pour témoigner du quotidien des gens touchés par la Grande Dépression et pour nous montrer également le début de l’émancipation des femmes, alors que Thérèse Casgrain milite pour le droit de vote des femmes.

Debbie avec Bianca Gervais

Pour le parcours de la vie de La Bolduc, le film fait un survol de la vie personnelle de Mary Travers, avec son arrivée à Montréal en 1913, sa jeunesse avec son amie Juliette (incarné par Bianca Gervais), sa rencontre avec son mari (joué avec justesse et conviction par Émile Proulx-Cloutier), sa relation étroite et profonde avec sa fille Denise (brillamment joué par autant Laurence Deschênes que Rose-Marie Perreault), et les hauts et les bas de la vie familiale, avec son mari Édouard et leurs enfants. On est ému par la résilience de cette femme, sa capacité à trouver des solutions pour gagner leur pain quotidien. On voit aussi combien la vie de cette époque était difficile et comment les hommes ne pouvant pas subvenir aux besoins de leur famille, se sentaient bien inutiles. Il est étonnant aussi de remarquer qu’à cette époque les époux se vouvoyaient, et ce, même dans l’intimité. On peut dire que François Bouvier a vraiment mis le paquet pour qu’on ait l’impression de vivre comme les gens de cette époque et pendant près de deux heures, on est littéralement embarqué dans cette aventure!

THÉRÈSE CASGRAIN Mylène Mackay

Et que dire des chansons de La Bolduc et de la performance magistrale de Debbie Lynch-White! Quelle actrice! Et je vous le promets, les chansons vous resteront en tête pendant plusieurs jours, suite au visionnement de ce film.  En plus de voir plusieurs performances de La Bolduc en spectacle, dont ses tout débuts, on voit aussi comment étaient constitués les théâtres de variétés dans ce temps-là. On avait un mélange de théâtre burlesque, entrecoupé de chansons populaires. De plus, il est intéressant de savoir comment La Bolduc écrivait ses chansons, en se basant sur ses tâches quotidiennes et sur ses observations des gens et de la vie autour d’elle.

Au final, ce film est un petit bijou, autant pour les yeux et les oreilles. Cela nous ramène la nostalgie des partys de famille du temps des fêtes, nous fait aussi apprécier notre vie, plus douce, plus facile aujourd’hui. On sort de la salle avec une plus grande connaissance de notre Histoire et celle de La Bolduc, tout en étant encore plus épatés du talent de Debbie Lynch-White. Ne serait-ce que la dernière chanson que La Bolduc interprète à la toute fin de sa carrière, où on sent toute une gamme d’émotions dans la voix de Debbie! Ouf! Quelle performance de jeu!

Distribution

MARY TRAVERS ( MME BOLDU C)  Debbie Lynch-White

ÉDOUARD BOLDUC  Émile Proulx-Cloutier

DENISE BOLDUC ( 1 6 – 2 4 A NS ) Rose-Marie Perreault

DENISE BOLDUC ( 1 1 – 1 4 A NS ) Laurence Deschênes

JULIETTE NEWTON Bianca Gervais

THÉRÈSE CASGRAIN Mylène Mackay

FRADETTE PÈRE Luc Senay

FRED CALVERT Yan England

ROMÉO BEAUDRY Serge Postigo

JEAN GRIMALDI  Paul Doucet

CONRAD GAUTHIER Germain Houde

ÉQUIPE Technique

François Bouvier Réalisateur

André Rouleau et Valérie d’Auteuil Producteurs

Brigitte Janson Productrice associée

Frédéric Ouellet Scénariste

Benjamin Alix Idée originale et collaboration au scénario

Ronald Plante Directeur de la photographie

Michel Arcand Monteur

Raymond Dupuis Directeur artistique

Mariane Carter Costumes

Marc Beaulieu / Tandem.Mu Musique originale

Lucie Robitaille Distribution des rôles

Jean-François Ferland Superviseur des effets spéciaux

Crédit photos : Courtoisie des Films Séville