Entrevue avec les artisans du film Origami, dont la sortie en salle est prévue pour le 27 avril prochain.

François Arnaud et Patrick Demers

Le film drame psychologique de science-fiction Origami, de Patrick Demers (Jaloux), mettant en vedette dans le rôle principal François Arnaud (La reine garçon, The BorgiasJ’ai tué ma mère, les grandes chaleurs) ainsi que Normand D’Amour et Benoît Gouin prendra l’affiche vendredi le 27 avril prochain. Une histoire mystérieuse et saisissante, où les voyages dans le temps sont au cœur de ce drame humain.

J’ai rencontré François Arnaud pour me parler de son personnage et son expérience de tournage, ainsi que le réalisateur Patrick Demers, qui a bien voulu me parler de la préparation et des coulisses de ce tournage, sans trop dévoiler de détails sur ce long métrage, puisqu’une grande partie de notre plaisir à voir ce film, volontairement chaotique, repose sur l’idée de suivre le parcours de David, à travers son regard et de se questionner en même temps que lui.

Mon article sur mon appréciation du film est disponible ici : https://info-culture.biz/2018/04/26/origami-de-patrick-demers-francois-arnaud-creve-lecran/

Synopsis : David (François Arnaud ) voyage. Un voyage singulier qui ne l’amène pas d’un lieu à un autre, mais bien d’un moment à un autre. Cherchant à comprendre cette étrange faculté à se mouvoir sur sa propre ligne du temps, David devra faire face à sa propre chronologie déconstruite ainsi qu’à son passé refoulé.

François Arnaud

Questions pour François Arnaud

Qu’est-ce qui vous plaisait dans l’idée de jouer dans ce film et de revenir au Québec le temps d’un tournage?« C’est le scénario. L’histoire m’a vraiment touché en fait. Et il m’a même surpris. Et c’est rare d’être surpris, car souvent les scénarios, ça se ressemble. C’est le même genre de structure. Ici, ce film mélange différents genres. On ne sait pas trop si on est dans la science-fiction, le drame psychologique, ou le thriller. On passe littéralement de l’un à l’autre. Finalement, je trouve que le punch émotif de ce film est vraiment fort. En lisant le scénario, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre et j’ai été très surpris par les révélations du film, comme le spectateur le sera en le voyant, j’en suis sûr. Et aussi, je voyais ce rôle comme un défi et je sentais que j’aurais à porter ce film sur mes épaules et pour moi c’était attirant comme défi. .»

Comment avez-vous abordé ce personnage et vous l’êtes approprié? « J’avais envie de m’effacer, de disparaître dans le personnage que j’avais à incarner. Je ne voulais pas le jouer, je voulais le laisser prendre toute la place, et j’acceptais de perdre le contrôle avec lui

Vous avez des scènes assez physiques à courir, à vous débattre, mais aussi beaucoup de scènes de peu de mots. Est-ce plus difficile de jouer des scènes sans vous appuyer sur des mots? Cliquez sur le lien pour écouter :   jouer_sans_mots

Le drame vécu par votre personnage est épouvantable (sans donner de détails pour ne pas enlever les punchs du film). Avez-vous pensé à comment vous pourriez réagir si cela vous arrivait, ou vous préfériez vous fier seulement aux directives du réalisateur? « Il faut amener un petit côté personnel à notre personnage pour que cela soit honnête. Mais en même temps, c’est extrêmement dur de s’imaginer cette situation-là et comment on réagirait. En fait, ce que j’ai fait, c’est plutôt de me connecter sur la douleur et l’horreur pour bien l’incarner. Mais je ne voulais pas nécessairement me replonger dans des événements tristes de ma vie pour ça. Je voulais juste retrouver une place dans mon corps où je me souviens de la douleur. Car le corps se souvient de ce que ça fait d’avoir aussi mal. »

Quel a été votre plus grand défi sur ce film ? cliquez sur ce lien pour écouter : defi_camera

Vous ne connaissiez pas le réalisateur vraiment? Comment était-ce de tourner avec lui? «C’était vraiment bien. Il y a eu d’abord la préparation du film, où j’étais venu genre pour une semaine, rencontrer Patrick, environ un mois avant le début du tournage et on s’est parlé du rôle, de belles conversations et il ajustait même des choses au scénario. Il était bien ouvert à ce niveau-là. Puis, je suis retourné chez moi, et j’ai pu intégrer le parcours du personnage. Durant le tournage, Patrick comprenait ce que ça représentait pour moi aussi de jouer ce personnage. Pour nous acteur, c’est une autre sorte de pression, et on accompagne le film de manière différente. Le réalisateur, ce projet c’est sa vision, il y travaille depuis des années. Mais nous, acteur, on doit aussi s’invertir et dans ce cas-ci, avec un personnage principal qui est de presque toutes les scènes, je me devais d’y ajouter ma touche personnelle. Et je crois que Patrick a compris que même s’il est maitre à bord, j’avais besoin d’y avoir ma place aussi et mon mot à dire sur mon personnage. »

Pour nous spectateur, il est très difficile de suivre l’histoire qui est présentée dans le désordre et reconstruit d’une fois à l’autre. C’était comment pour vous d’intégrer tous ces changements de passé, de présent et de futur?  Cliquez sur le lien pour écouter : désordre organisé

Vous avez tourné, au cours des dernières années, dans le canada anglais, en Europe, aux États-Unis. Est-ce agréable de tourner en français à nouveau et au Québec? « C’est le fun de revenir au Québec, d’abord parce que c’est agréable d’être ici. Ensuite, de tourner un film et qu’il soit en français, c’est sûr que ça fait du bien. Mais aussi, interpréter un personnage c’est un peu faire un voyage vers cette personne, pour l’incarner et aussi d’amener cette personne-là vers nous. Quand je joue des rôles dans une autre langue, ou avec un accent différent, dans un autre univers, la distance entre mon personnage et moi est plus grande, et donc, c’est moins gênant, c’est plus facile de l’interpréter, de le jouer, car on est déjà dans un autre rythme que le notre, à cause de la langue, de l’accent et on réussit à mieux le jouer quand il nous ressemble moins, quand on est déjà transformé. Dans ce cas-ci, c’est un rôle qui est beaucoup plus proche de moi. C’est dans ma langue maternelle, c’est plus intime, car ça me ressemble plus. C’est un personnage de mon âge, de mon époque, qui vit des situations qui pourraient m’arriver. Donc, il faut accepter de s’investir de manière plus personnelle avec des rôles de ce genre. »

Est-ce que vous allez faire d’autres projets ici, en français?  Cliquez sur le lien pour écouter :  autres projets ici

Patrick Demers

Questions pour Patrick Demers le réalisateur

Comment est né ce projet?  Cliquez sur le lien pour écouter :  idee_projet_film

Pour le choix de François Arnaud comme personnage central, cela s’est fait comment?  « François faisait déjà partie de la production au moment où j’y suis arrivé. Il avait été approché par les producteurs. Pour ma part, je trouvais qu’il était le bon choix pour ce personnage, parce que c’est un rôle difficile à jouer, mais aussi difficile à porter. On pourrait avoir tendance à juger ce personnage. Mais je trouve que François a le charisme qui nous fait passer par-dessus ces jugements, qui nous fait croire en lui. Non seulement son travail était méticuleux et passionné, mais il a aussi les attributs naturels qui font qu’il attire la confiance et la sympathie des gens. »

Quels ont été les défis pour vous? «Mon gros défi se situait au niveau du temps par rapport aux divers lieux que je voulais utiliser. » écouter la suite defi_le_temps

Parlez-moi de votre choix de musique pour le film?  « On a travaillé très fort sur la musique, avec Ramachandra Borcar, autrement connu sous le nom de DJ RAM. Comme il habite maintenant à Los Angeles, on a travaillé à distance. Je lui ai d’abord mentionné que je voulais une musique avec une sonorité électronique pour donner une bonne atmosphère d’environnement de voyage dans le temps. On y est allé d’essai-erreur. Je lui ai fourni des musiques temporaires, pour donner une idée de ce que je voulais. Ensuite, il m’a proposé des choses. Peu à peu, on a développé un son qui nous plaisait à tous les deux et qui était le plus unifié possible, pour construire la trame sonore.»

Votre film a été présenté comme sélection dans la compétition consacrée aux nouveaux réalisateurs de la 41e Mostra internacional de cinéma de São Paolo au Brésil, aussi dans le cadre du Festival de Mannheim-Heidelberg. Quelles ont été les réactions des gens? écoutez ce qu’il avait à dire sur les  festivals

Ce genre de film est pour un public spécifique, averti. Comment pensez-vous que les gens vont l’apprécier? «Il est certain que ce film québécois est un peut différent de ce qu’on peut s’attendre des films québécois. Il est rare de voir un film qui mélange ainsi les genres. Il est certain aussi que la réception d’un film dépend beaucoup des attentes qu’on a envers ce film. Si, par exemple, quelqu’un a comme attente de voir un film de science-fiction avec ce film, il pourrait être un peu déçu, car c’est plus un drame psychologique de science-fiction, qu’un film de science-fiction pur et simple. Mais si quelqu’un se présente, avec une ouverture, sans trop d’attente particulière, il peut entrer dans la trame et vivre cette histoire-là et l’apprécier. Il suffit d’avoir la bonne attitude pour pouvoir l’apprécier à sa juste valeur.»

Rappelons que le film a été présenté en première mondiale lors du dernier festival Fantasia, à la 41e Mostra de Sao Paulo au Brésil et au Festival international de Mannheim-Heidleberg. De plus, il a gagné le Barry Convex Award du meilleur film canadien dans le cadre du Festival international de films Fantasia.

DURÉE : 99 MINUTES

David Marceau François Arnaud

Paul Marceau Normand D’Amour

Docteur Yamane Milton Tanaka

Valérie Boisclair Alexa-Jeanne Dubé

Docteur Duval Benoît Gouin

Tanya Vasco Tania Kontoyanni

Florence 3 ans Charlie et Romy Potvin

 

Réalisateur Patrick Demers

Scénario André Gulluni, Claude Lalonde

Producteurs Stéphane Tanguay, Cédric Bourdeau

Directeur Photo Tobie Marier Robitaille

Musique originale Ramachandra Borcar

Directeur artistique Camille Parent

Costumes Valérie Gagnon-Hamel

Maquillage/coiffure Natalie Trépanier

Monteur image Patrick Demers

VFX John Tate

Concepteurs sonores Martin Pinsonnault, Anton Fischlin, Christian Rivest

Distribution Filmoption International 

Production Productions Kinesis

www.productionskinesis.com

Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=tslgIfKGxaI

Facebook : https://www.facebook.com/Origami.lefilm/

Crédit photos : Réjeanne Bouchard