Le bonheur est passé par ici, de Francine Ruel, de belles retrouvailles, une plume divertissante et attendrissante.

Le bonheur est passé par ici

Pour conclure en sagesse et en beauté, sa saga sur le bonheur : Et si c’était ça, le bonheur ?Maudit que le bonheur coûte cher ! et Bonheur, es-tu là ? voici Le bonheur est passé par ici, de Francine Ruel, où il fait bon d’avoir de belles retrouvailles avec ces personnages savoureux et attachants et de retrouver la plume divertissante et attendrissante de cette charmante auteure. Un roman où Olivia nous montre comment vieillir en sagesse, en beauté et entourée des gens qu’on aime. 

Quinze ans après la fin de Bonheur, es-tu là ?, nous retrouvons Olivia qui s’apprête à fêter, bien malgré elle, ses soixante-dix ans. Les années ont-elles été bonnes pour elle, pour son fils Vincent, pour sa petite-fille Raphaëlle, pour son amoureux Bernardo, sans oublier les amis de la première heure, François et Albert, Henri et Thomas, Lulu et Armand, Allison et Massimo ? Et que leur réserve l’avenir, alors que l’avancée en âge se fait insidieusement sentir ? Olivia, citant Bernard Pivot, résume, avec le sens de l’humour qu’on lui connaît : « Vieillir, c’est chiant parce qu’on ne sait pas quand ça a commencé et l’on sait encore moins quand ça finira »…

C’est un réel bonheur pour nous de retrouver les personnages qu’on a adoré découvrir et connaître dans les tomes précédents. Et pour ceux qui ne les ont pas lus, il y a tout de même des résumés de leurs personnalités et leurs liens entre eux et avec le personnage d’Olivia, si bien qu’on peut facilement lire ce roman-ci sans avoir lu les autres. Par contre, assurément que vous aurez le goût de lire les autres tomes par la suite, car l’écriture de Francine est tout simplement divertissante et attendrissante.

Je dois dire que j’avais hâte de renouer avec la charmante Olivia, maintenant âgée de 70 ans, qui refuse de vieillir et encore moins de le fêter. Elle file le parfait bonheur avec son conjoint Bernardo, mais elle s’inquiète de plus en plus de ses amis dont plusieurs vivent des moments très difficiles en matière de santé. Il y a plusieurs sujets qui ne sont pas très jojo dans ce roman, mais le tout est traité avec finesse, tendresse, et beaucoup d’amour entre les personnages. Car c’est ce qui est la force de cette série de livres, les liens forts d’amitié et d’amour entre les divers personnages, autant dans la famille d’Olivia et Bernardo, que leurs amis proches.

On aborde dans ce livre, le cancer, la chimio, l’accompagnement à mourir, les aidants naturels, l’Alzheimer et ses effets dévastateurs. On est témoin que vieillir entraine son lot de malheur parfois, et que se rapprocher de la mort en santé est un réel privilège. Malgré tous ces sujets assez lourds, empreint de réalisme, la lecture de ce roman est tout de même très divertissante, car la plume de Francine Ruel est légère, remplie d’anecdotes, et comme toujours, les réflexions d’Olivia nous font sourire. Son imagination, sa détermination à trouver des solutions, son amour pour ses proches qui lui font déplacer des montages, sont des exemples à suivre.  Il est certain que ce roman nous amène plusieurs questionnements sur notre propre vieillesse, mais aussi, sur ceux de nos proches, comment on peut les aider? Comment on peut espérer finir nos vieux jours dans la paix et la quiétude?

J’aime beaucoup qu’on découvre aussi comment ça se passe sur un plateau de tournage, lorsque la maison d’Olivia est prise d’assaut par une équipe pour le tournage d’un film. J’aime aussi le fait que Francine Ruel intègre des sujets d’actualité, des événements réels récents qui se sont passés dans notre société pour rendre son roman encore plus réaliste. Et j’aime bien toute la recherche qu’Olivia a faite sur les nouveaux modes de vie après 65 ans, car cela donne de l’espoir qu’on peut vieillir dans un environnement sain, grâce à ces alternatives aux CHSLD.

En résumé, ce roman Le bonheur est passé par ici, est un réel divertissement et nous permet de renouer, le temps d’un roman, avec des personnages auxquels ont s’est attachés et savourer à nouveau la plume de Francine Ruel.

Francine Ruel

Francine Ruel « promène » son talent et son imaginaire depuis quarante ans entre le jeu, l’animation et l’écriture. En plus de sa carrière de comédienne, Francine Ruel a touché à tous les types d’écriture : pour la télévision, dans des émissions pour les enfants, dans des dramatiques, pour le théâtre, pour le cinéma, pour la chanson. En littérature, Francine Ruel a d’abord signé deux romans jeunesse (Des graffiti à suivre… et Mon père et moi) et deux contes pour tous. Elle a également publié deux recueils de chroniques parus dans le quotidien Le Soleil (Plaisirs partagés et D’autres plaisirs partagés) et quatre romans (Cœur trouvé aux objets perdus et sa trilogie du bonheur : Et si c’était ça, le bonheur ?Maudit que le bonheur coûte cher ! et Bonheur, es-tu là ?). Ces derniers ont également été publiés en format de poche dans la collection « 10 sur 10 ». Ma mère est un flamant rose (2013) et Petite mort à Venise (2015), ses deux plus récents romans, sont tous deux parus aux Éditions Libre Expression.

Les trois romans de la trilogie du bonheur :  Et si c’était ça, le bonheur ?Maudit que le bonheur coûte cher ! et Bonheur, es-tu là ? viennent de paraître en format poche également. Avis aux intéressés…

Date de parution : 16 mai 2018
Sujet : Littérature québécoise
Nombre de pages : 280 pages

Prix 24.95$

Éditions libre expression

http://www.editions-libreexpression.com/

https://info-culture.biz/2015/11/06/etite-mort-a-venise-de-francine-ruel/

https://info-culture.biz/2013/09/22/ma-mere-est-un-flamant-rose-de-francine-ruel/

https://info-culture.biz/2011/10/26/bonheur-es-tu-la/

https://info-culture.biz/2011/09/03/maudit-que-le-bonheur-coute-cher/

https://info-culture.biz/2011/08/22/et-si-cetait-ca-le-bonheur/