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C’est un courtier d’assurances, Gilbert Bélanger, qui s’est amené sur la scène hier soir au Capitole pour nous éblouir avec ses interprétations des plus grands succès de Charles Aznavour… mais ne vous y trompez pas… on se ferme les yeux et on jurerait que c’est Aznavour lui-même !
Solidement appuyé par un solide orchestre de 28 musiciens, un chef d’orchestre et quatre choristes, il a enligné les unes après les autres les chansons qui ont rendu Aznavour célèbre. Gilbert Bélanger excelle dans ses interprétations. Sa voix est très similaire à celle d’Aznavour et il livre ses chansons sans tomber dans l’imitation et surtout pas la caricature… On le sent très habité par le répertoire du Grand Maître, et il rend les chansons fidèlement, avec beaucoup de passion et d’émotions.
Gilbert nous indique au début du spectacle qu’il a voulu rendre les chansons d’Aznavour de façon la plus fidèle aux versions originales possibles… et laissez-moi vous dire qu’il gagne aisément son pari : Dès les premières notes de « Et pourtant », le public est déjà conquis. Nos yeux n’en croient pas nos oreilles…On en a les frissons tant l’interprétation est fidèle à l’originale… C’est le chef d’orchestre, Jean-Pierre Lambert, qui a écrit tous les arrangements des pièces interprétées ce soir et ce, de façon fidèle aux originaux.
Parlant du public, celui-ci est composé majoritairement de personnes ayant connu l’époque et les chansons d’Aznavour. Plusieurs battent la mesure et hochent la tête au son des succès du passé… Ils sont réunis au Capitole grâce à Gilbert Bélanger et sa cause, l’Opération Enfant-Soleil et le Centre Hospitalier Universitaire de Québec à qui seront versés les profits du spectacle. (Le CHUQ vise à acheter un robot HDQ pour opérer les cancers de la prostate.)
Celui qui a débuté le spectacle par la célèbre « Je m’voyais déjà » possède une aisance sur scène assez surprenante. Lui qui produit lui-même son spectacle m’a confié lors d’une entrevue après celui-ci qu’il l’a déjà fait à environ 10 reprises au cours des dernières années. Originaire de Plessisville, il l’a présenté entre autres dans sa ville natale, en plus de Victoriaville et Brossard au complexe Dix Trente. « Le spectacle de ce soir au Capitole est le plus gros à date. » Je lui ai demandé s’il avait l’intention de continuer l’aventure… : « Je ne sais pas… on verra… d’habitude, je choisis une cause, on détermine un endroit et on rassemble les musiciens… puis on fait le spectacle. On n’a aucune attente face au futur… J’interprète Aznavour depuis plusieurs années par pur plaisir égoïste, par passion ». Et cette passion, il la transmet très bien !
On voit donc que le spectacle est bien rodé. Les musiciens, tous des pigistes, sont très efficaces. On croirait un grand orchestre professionnel qui joue tout le temps ensemble… L’ensemble de cordes (14 des 28 musiciens) est particulièrement impressionnant. Le reste du groupe est composé de cuivres, bois, claviers, basse, guitares, piano et percussions.
L’éclairage est sobre mais efficace. Le son était parfois inégal au début du spectacle (voix un peu faible par rapport à la musique et un peu trop de basse plus tard) mais le tout s’est vite réajusté. On leur pardonne ces petits détails lorsque des chansons comme « Désormais », « Je n’ai rien oublié », « La Bohème » et « For me formidable » nous ramènent les frissons. Dans « Les plaisirs démodés », tout y est, même les trompettes à sourdines…
Gilbert Bélanger se permet même trois chansons accompagné de ses trois enfants. Il interprète premièrement « Le temps » avec sa cadette, Émilie, « Mes emmerdes » avec son fils (l’ainé) Mathieu, puis plus tard dans le spectacle, « Plus bleu que tes yeux » avec Joanie. Les trois offrent un support agréable et sympathique à leur papa. Mathieu est celui qui a semblé le plus à l’aise dans sa co-interprétation. La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre, semble-t-il…
Le spectacle se termine et on est comblé… On espère répéter l’expérience… Les fans d’Aznavour sont nombreux. Si vous n’avez pas la chance de voir le vrai, ce n’est pas grave ; il y a Gilbert Bélanger !
Pour le futur, pourquoi pas un « Aznavour Story » ? Personnellement, je verrais très bien une série de spectacles au Capitole, à son cabaret ou bien dans les Casinos de Montréal ou du Lac Leamy…
crédit photos Pascal Dumas
