Blanc bonsoir

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Avec Blanc Bonsoir Jean-Marc Beausoleil nous offre de nouveau une belle galerie de personnages flamboyants, et cette fois, elle s’inspire directement d’une expérience personnelle en tant que professeur à Port-au Prince.

 

Que voilà un ouvrage intéressant et important sur Haïti! Avec une économie de mots mais une sensibilité certaine, Jean-Marc Beausoleil (ça ne s’invente pas) dans Blanc Bonsoir nous présente un côté d’Haïti que d’autres auteurs éclipsent surtout en ces moments d’extrême souffrance. Voilà un heureux changement d’avec les présentations rose bonbons auxquelles  nous sommes habitués. Avec une orgie de mots, d’adjectifs, de couleurs et d’odeurs de café.

 

Un Haïti où 90% de la population vit dans la pauvreté sinon l’indigence et 10% mène une vie pharaonique. Cette situation mène à toutes sortes de magouilles, à des écarts de conduites, à l’emprise de toutes les mafias sur le vécu des personnes défavorisées. Il ne faut surtout pas essayer de se sortir la tête de l’eau. La réussite est malvenue. Attention de déranger le pouvoir établi. Alors c’est le concours de la débrouille. Le concert des prostitutions. Les symphonies de la misère et de la mort. L’apothéose de la corruption.

 

Un roman-reportage écrit de belle façon, on dirait même innocemment, sans prétention mais d’une très grande qualité : celle de la franchise. Un livre que toutes personnes devraient se procurer et lire avidement suite à la tragédie du 12 janvier 2010 et des présentes élections en Haïti. Un excellent moyen de mieux comprendre ce qui se passe et ne se passe pas dans « la perle des Antilles ». Au-delà de la farniente, du soleil et de l’amour, le côté sombre de ce pays et de ses habitants est subtilement présenté, le tout basé sur une expérience personnelle.

 

Et ce n’est pas à  coups de futiles incantations Vaudous ou d’infantiles appels à « papa bon dieu » que les problèmes vont se résorber.

 

Fuyant ses ennuis financiers et ses mauvaises habitudes de drogues, Frédéric Latouche quitte Montréal pour Port-au-Prince.Il décroche alors un emploi de professeur au Collège International Français, se lie d’amitié avec Frantz, le don Juan professeur de maths, et Georges, l’ancien communiste globetrotter.

Au Sunset Bar and Grill de Port-au-Prince, Frédéric rencontre des expatriés comme Gérad, le père Noël perverti. Il s’installe enfin à l’hôtel Ballivet où il est témoin, bien malgré lui, d’un odieux trafic de denrées humanitaires. Lorsque l’amour surgit entre lui et la belle Louisiane, Frédéric se voit obligé de remettre en question sa complicité tacite avec le propriétaire du Ballivet. Lustucru, le valeureux clown sans-frontières, apportera-t-il la solution aux problèmes du professeur québécois?

 

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Jean-Marc Beausoleil a été successivement rédacteur en chef du Journal de Trois-Rivières, journaliste pour les magazines et quotidiens, et maintenant professeur de français au cégep. Il est l’auteur de La conversation française, Pourquoi je ne me suis pas suicidé comme mon ami Louis, Le souffle du dragon et Utopie taxi.

 

Nombre de pages : 183

Prix suggéré : 20 $

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