Éloge de la haine

 

Éloge de la haine de Khaled Khalifa est un roman historique qui est difficile à lire. Les faits rapportés sont à la limite du supportable. Tant du côté factuel que du côté psychologique. Il est difficile de voir se dérouler devant nos yeux autant de violence de tous genres. Quoique les événements que se passent en Syrie présentement confirment que les diverses formes de haine peuvent coexister dans une société totalitaire quelle soit théocratique ou laïque. Comment en arrive-t-on comme humain à autant de folie? Car c’est bien d’une forme de folie dont il est question dans ce roman. Fou de dieu et de croyances cherchant à annihiler l’essence de l’humain et fou de pouvoir pour exterminer ceux et celles qui pensent différemment.

 Il est difficile de garder en mémoire les nombreux personnages mis en scène car n’étant pas habitué à ces noms étrangers. Mais le cœur du message reste le même. Il ne faut pas s’emprisonner dans du textile, dans des dogmes, dans la peur du péché, dans la peur de son propre corps.

 Ö combien de vies gâchées?!?

 Comme exemple de cette haine décrite  ne mentionnons qu’une phrase dite par une femme : «  Le parfum de l’homme sent la merde ». Ça augure bien pour les relations interpersonnelles.

 Comment une jeune syrienne d’Alep, élevée dans la plus pure tradition musulmane, croit trouver sa liberté en rejoignant un mouvement fondamentaliste qui l’initie aux luttes jihadistes. De l’embrigadement volontaire à la prise de conscience rédemptrice (en passant par la case prison), Khaled Kalifa restitue, à travers ce douloureux parcours et cette confrontation conflictuelle à l’altérité, l’affrontement entre les deux forces – l’islamisme et le despotisme – qui ont ravagé la Syrie tout au long des années 1980, et met fin à l’amnésie que les Syriens se sont longtemps imposée.

 

Khaled Khalifa est né à Alep, Syrie, en 1964. Après des études à la faculté de droit, il s’est consacré à l’écriture. Scénariste réputé de plusieurs films et séries télévisées, fondateur d’une revue culturelle, Aleph, il a publié trois romans qui l’ont placé parmi les écrivains syriens les plus reconnus. Eloge de la haine (Actes Sud, 2011) a été nominé en 2008 pour le prix international du roman arabe.

 Nombre de pages : 336

Prix suggéré : 24 €

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