Jean Leloup and…. Johnny Welltipper

Jean Leloup
Jean Leloup

Quand on se prépare à aller voir un concert de l’excentrique roi de le guitare qu’est Jean Leloup, on ne peut qu’avoir de grandes attentes. Une simple incursion dans son univers musical ( Le Dôme, Les Fourmis), suffit pour comprendre que l’auteur possède un imaginaire hors du commun! Son dernier projet, avec The Last assassins, explorait un rock « sale et sexy » poussé par les voix traînantes de  Mathieu Leclerc et Virginia Tangvald.

Leur premier disque sorti plus tôt cette année avait été une révélation pour moi, j’étais donc impatient de voir monter sur scène ce trio hors du commun.  La scène Musique Plus était bondée de monde et une ambiance survoltée régnait avant même que les musiciens ne prennent place. C’est un Jean Leloup dans ses meilleurs attirails qui est grimpé sur scène, coiffé d’un grand chapeau de plage et portant à son épaule une sacoche!

« Electric vooooodoo night! » Quelques secondes après leur arrivée sur scène, Leloup est déjà dans un de ces fameux délires musicaux, au plus grand ravissement des fans présents.

Jean Leloup
Jean Leloup

Pour ceux qui comme moi, espéraient avoir droit à quelques compositions des Last Assassins, on ne peut dire que leur rendement ait été très impressionnant. Après seulement quelques minutes, avant même d’avoir eu le temps de placer une ligne, Mathieu Leclerc quitte la scène visiblement affecté par quelque chose. Il reviendra plus tard mais toujours incapable de s’exprimer au micro, on peut décrire sa prestation comme un acte de présence. Pour sa part, Virginia nous a tout de même montré qu’elle avait une voix et un charme incontestables, durant les quelques moments où Jean se souvenait de jouer les chansons au programme! Malgré que The Last Assassins n’était clairement pas la tête d’affiche mais bien Leloup, on aurait pu souhaiter en entendre plus de leur part!

 

La lucididididité du Wolf semble lui faire défaut, entre paroles oubliées et bâclées ou simplement son manque de désir de les communiquer, il nous donne droit à des versions décousues de: Je joue de la guitare, Faire des enfants, Edgar et Les fourmis. Moment fort de la soirée, où on le voit utiliser toute la concentration dont il est capable pour nous livrer une version « fidèle » de La chambre. On peut ensuite l’entendre s’excuser au micro: « Wow! J’étais rendu loin dans ma tête, ok on recommence » pour finir de manière à nouveau désorganisée. À plusieurs reprises on peut voir les musiciens accompagnateurs se lancer des regards intrigués, essayant tant bien que mal de rester sur le tempo de Leloup.

Jean Leloup et fille
Jean Leloup et fille

Bien que la foule lui soit restée fidèle jusqu’à la fin, je dois m’avouer encore une fois déçu de la performance, qui était pour moi, non professionnelle et complètement dépourvue de toute structure. Après m’être fait la même remarque il y a quelques années quand il était venu emplir le Colisée Pespi, accompagné de Steeve Hill. Je crois que l’on peut aujourd’hui dire avec certitude que ses performances « live » n’ont plus rien de celles qui lui avaient un jour valu le titre de bête de scène.

 

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crédit photos : Caroline Demers