Dans une salle pleine à craquer pour employer une formule ancienne mais réelle, Richard a littéralement triomphé en ce vendredi le 30 mars au Grand Théâtre.
En première partie, une révélation ! Marjolaine Beauchamp, jeune poète et slameuse de l’Outaouais a complètement enthousiasmé et intéressé les spectateurs durant une quinzaine de minutes. Forte, prenante, décapante et même acidulée, elle propose une poésie urbaine, moderne, féministe. Une révélation à découvrir !
Accueilli dès son apparition, sous les applaudissements d’un public fidèle, Richard Desjardins a occupé toute la scène de la salle avec ses cinq musiciens. À la guitare la plupart du temps, il chante sa poésie tendre, sociale, humoristique parfois et politiquement engagée également. Parlant politique et engagement social, durant son spectacle, plusieurs fois, Richard Desjardins nous énonce ses pensées.
Ainsi, Monsieur le premier ministre canadien et son ministre créationniste, par exemple, sont mentionnés. Les politiciens, les diverses croyances et les affairistes sont touchés et caricaturés directement mais avec force. Desjardins, grand conteur, arrive à nous intéresser et nous amuser aussi. Il nous parle de ses combats, de ses avancées et de ses petites victoires. Richard Desjardins est un esprit libre, un libre penseur. Rares sont les artistes qui s’affirment et s’engagent avec autant de conviction au Québec. Un être très libre et indépendant. D’ailleurs, il nous explique clairement le combat écologique de l’Action Boréale, dont il est vice-président. Ce dernier groupe est présent dans le foyer du théâtre.
Parlons du spectacle au plan musical. La voix du chanteur est constamment belle, grave et signifiante, portant bien sa poésie. Parfois, Desjardins va utiliser un piano à queue seul ou accompagné de ses musiciens. De forts beaux moments de Desjardins au piano en solo. Et ces musiciens, quels musiciens ! Ils viennent mettre en valeur les paroles du chanteur. Tout au long du spectacle, la musique se fait belle : elle nous entraîne et nous séduit. Notons que le choix des instruments utilisés y contribue. De plus, ces musiciens de très grand talent accomplissent un magnifique travail avec Desjardins. Très polyvalents, jouant de multiples instruments, ces musiciens sont tous les cinq remarquables ! Également, les arrangements musicaux sont formidables. Et la sono du spectacle au Grand Théâtre est parfaite. Mentionnons aussi des éclairages sobres mais très beaux et efficaces.
Les chansons présentées sont essentiellement celles de son dernier CD « L’existoire ». Mais Richard Desjardins chante aussi pour le plus grand plaisir de tous quelques-uns de ses grands succès, bien sûr ! Desjardins se fait généreux avec son répertoire. Les deux rappels en dernier sont émouvants alors qu’il livrera « Tu m’aimes-tu? » et « Quand j’aime une fois, c’est… »
Enfin, il faut admettre que Desjardins, sur quelques décennies est devenu un des géants de la chanson québécoise. Ce spectacle le confirme encore une fois. Le spectacle d’une durée de près de deux heures est un vaste succès.
Les musiciens :
Richard Desjardins, voix, guitare et piano
Claude Fradette, guitares
Tommy Gauthier, violon, mandoline et batterie
Mélanie Auclair, violoncelle, banjo et voix
Jean-Denis Levasseur, saxophones, clarinette et flûtes
Karl Surprenant, basse électrique et contrebasse acoustique
Crédit photos: Peter Marcoux
