Tryo donne leur dernier spectacle d’une heureuse tournée au Québec. Elle suit la sortie de leur dernier album « Ladilafé » qui signifie en créole « untel a dit ci, untel a fait ça », en mémoire de Patricia Bonnetaud, la fée protectrice du groupe. Le 5e album, enregistré au printemps 2012, avec des accents beaucoup plus instrumentaux que « Grain de Sable » ou « Ce que l’on sème », est d’une énergie et d’un dynamisme qui nous fait redécouvrir ce que l’on apprécie chez Mali, Manu, Guizmo et Daniel. Deux rappels ont été nécessaires pour satisfaire les admirateurs de Tryo, n’ayant cessé de demander une autre chanson.
Le Grand Théâtre de Québec était presque comble et la foule, majoritairement des jeunes dans la trentaine, se dirigeait fébrilement vers la salle Louis-Fréchette. De toute part, on entendait des cris de joie, on le devinait bien était des retrouvailles et des coïncidences inespérées. L’euphorie était palpable dans l’air ambiant. Un kiosque de Greenpeace vide se trouvait près du bar qui fournissait avec peine le cher alcool aux spectateurs en attente. Les commentaires fusaient de partout, les anecdotes du retour inespéré des membres de Troy toujours trop longues aux yeux de ceux qui aiment leur musique. Ainsi, le climat d’avant-spectacle pouvait se palper des coins gauche et droit de la muraille de Jordi Bonet.
Tryo demeure une tradition de spectacle au Québec. Depuis leurs débuts en 1995, ils n’ont eu cesse de venir au Québec et laisser un peu de leur personnalité aux petits publics d’abord et ensuite aux plus grosses foules comme celle du Grand Théâtre. Le groupe a interprété plusieurs chansons à la fois de leur dernier album et les plus populaires de leurs anciens. On a eu droit aux chansons de Ladilafé, Brian Williamson, Pas banal et plusieurs autres qui ont tous des mélodies différentes aux inspirations rastafariennes et typiquement international de Tryo. Ils avaient l’une de ces facilités d’arrêter tout bonnement une chanson et d’interpeller le public sur certaines paroles ou de les faire rire en racontant une anecdote. Ils ont une grande capacité de dérision qui rend les moins réceptifs à ce groupe français heureux du spectacle. En mentionnant justement le fait que s’il y eut autant de neiges à Paris ou ailleurs en France, personne n’aurait osé se déplacer pour venir voir leur spectacle. Ils ont parfois plaisanté de l’accent québécois de façon polie tout en assurant aux Québécois qu’ils ont toujours grands plaisirs à venir au Québec. L’ancien comédien Mali a même offert à une jeune fille devant la scène d’appeler un ami du nom de Marc pour lui faire une petite blague. Le coup de téléphone n’a pas très bien réussi, mais on a bien ri de Marc qui ne comprenait rien de ce qu’il se passait.
En plus, il faut ajouter que les jeux de lumière et l’éclairage étaient très bien réussis. L’équipe de techniciens expérimentée a su compléter les musiciens d’une main experte.
Malgré que le spectacle d’hier soir était le dernier de leur tournée au Québec, ils seront en spectacle au Festival de musique Woodstock en Beauce cet été. Vous n’avez qu’à vous informer régulièrement de la tenue des spectacles de cet évènement pour être mis au courant.
