Chicago: un happening généreux au parfum de flower power

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Chicago

«We are Chicago ! » s’est exclamé avec force et enthousiasme le claviériste et co-fondateur du groupe musical en 1967, Robert Lamm. Il venait tout juste de nommer les membres de cette compagnie dont les pionniers, James Pankow (trombone), Lee Loughnane (trompette),  Walter Parazaider (saxophone) toujours aussi énergiques sur scène et qui ont vu naître les uns après les autres, des succès qui bercent encore notre mémoire: Hard to say I’m sorry, You’re the inspiration, If you leave me now, etc. 

Mardi soir la salle de têtes grises à Wilfrid-Pelletier était en liesse devant un happening qui avait toutes les odeurs de flower power. Les hommes aux complets bleus, aux coiffures courtes et les dames chics dans l’auditoire arboraient sans doute, à une autre époque, les cheveux longs et les jeans patte d’éléphant délavés. Une certaine anarchie bien contrôlée émergeait tout de même en guise de souvenir.

Aujourd’hui le groupe américain jazz-rock fusion a rajouté d’autres perles de musiciens chanteurs à sa formation dont Jason Scheff, soliste et bassiste, la jeune cinquantaine, qui remplaçait Peter Cetera en 1985. La voix et le style diffèrent de l’original et on met quelques instants à s’ajuster à cette voix plus criarde mais tout est si parfait dans cet ensemble au son singulier.

Au cours du généreux spectacle de Chicago, on a eu droit à de nombreux solos et duos de certains des neuf membres présents sur scène à Montréal. Celui des percussions mené par Tris Imboden et Walfredo Reyes Jr est particulièrement saisissant, d’autant plus que Reyes accompagne ses coups de baguette d’un humour qui remue la salle. Ces deux percussionnistes ont travaillé avec les plus grands du métier, et la maîtrise de leur instrument est révélatrice: Carlos Santana, Sergio Mendes, Smokey Robinson, Crosby, Stills & Nash, Neil Diamond, Kenny Loggins.

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Robert Lamm au clavier

Mais ceux qui vous arrachent l’attention sont ces trois cuivres qui participent au peu de mise en scène qu’il y a dans ce spectacle au parfum des années 70. Les jeux d’éclairage y sont presqu’absents. Seuls la trompette de Loughnane, le saxophone de Parazaider et le trombone de Pankow se rapprochent, puis s’éloignent sans compter qu’on aura droit à un court numéro de danse en ligne de la part de ces trois musiciens fantastique. Pankow, aussi arrangeur et compositeur, attire particulièrement le regard. Il ne cesse de danser, de s’adresser à la salle, il est hilarant et donne un dynamisme au groupe qui en déploie déjà énormément.

La voix puissante du claviériste et auteur Lou Pardini qui a aussi travaillé avec Stevie Wonder, Smokey Robinson, Santana, Elton John, Earth, Wind, & Fire, est stupéfiante et rafraîchissante. On comprend à voir ce spectacle pourquoi Chicago roule sa bosse depuis si longtemps. L’ensemble a su développer le talent de chacun de ses membres et attirer de grands artistes qui sont par ailleurs multi-instrumentistes.

Chicago poursuit sa tournée au Canada et aux États-Unis en mars. Souhaitons qu’ils reviennent vite au Québec.

www.chicagotheband.com/

Photos: Jean Beaunoyer