Les Prix du Festival 2014

Festival International de Jazz
Festival International de Jazz

Le Festival International de Jazz de Montréal souligne cette année l’exceptionnelle contribution à la musique de Diana Ross, Elvis Costello, Terence Blanchard, Paco de Lucía et Ron Di Lauro, ainsi que le remarquable travail de Jean-Philippe Allard. Ces lauréats se verront respectivement décerner, lors de la 35e édition du Festival, les prestigieux Prix Ella-Fitzgerald, Montreal Jazz Festival Spirit Award, Miles-Davis, Antonio-Carlos-Jobim, Oscar-Peterson et Bruce-Lundvall. De plus, fidèle à la tradition instituée lors de sa 10e édition et perpétuée tous les 5 ans par l’ajout d’une nouvelle distinction, le Festival créé pour son 35e anniversaire le Prix B.B.-King, dans le but de souligner le talent exceptionnel d’un artiste qui s’est illustré sur la scène blues. Et pour inaugurer cette nouvelle lignée de prodiges du blues, qui de mieux que le maître qui a donné son nom au nouveau prix, B.B. King ?

Prix B.B.-King 2014 : B.B. King

Créé cette année à l’occasion du 35e anniversaire du Festival, le Prix B.B.-King sera désormais remis annuellement à un artiste s’étant illustré sur la scène du blues. Le tout premier Prix est décerné au roi du blues lui-même : l’infatigable « Blues Boy » King, qui roule sa bosse depuis les années 40, chantant la musique de son Mississippi natal avec une ardeur inégalée. Lauréat de 15 Grammy, intronisé au Rock and Roll Hall of Fame et au Blues Hall of Fame, il traîne une feuille de route où se côtoient une quarantaine d’albums et des milliers de concerts. Arborant un style enrichi d’emprunts au jazz et au blues de la côte Ouest, il a fait naître une signature sonore fluide et dépouillée à laquelle se sont identifiées plusieurs générations de bluesmen et de rockers, parmi lesquels Eric Clapton, les Rolling Stones et U2. Programme double. B.B. King et Gary Clarke Jr., le 5 juillet à 19 h 30 à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts (séries Les Événements spéciaux TD).

Prix Ella-Fitzgerald 2014 : Diana Ross

Diana Ross est la 16e lauréate du Prix Ella-Fitzgerald. À l’occasion de son 20e anniversaire, en 1999, le Festival a eu l’idée de créer ce prix pour récompenser une chanteuse ou un chanteur de jazz au talent remarquable qui a eu un impact et une influence majeurs sur la scène internationale. Cette icône du showbiz couve en son répertoire une odyssée musicale qui s’étend sur 50 ans, des classiques Motown comme Where Did Our Love Go, Love Child et I Hear a Symphony aux succès disco Love Hangover, Upside Down et Touch Me in the Morning, en passant par le jazz de Lady Sings the Blues. Ajoutons à ce tableau impressionnant quelque 100 millions d’albums vendus, 18 chansons ayant atteint le sommet des palmarès, 8 distinctions aux American Music Awards et 1 Grammy Lifetime Achievement… difficile d’imaginer CV mieux garni ! Pour sa première visite au Festival, la célèbre chanteuse s’arrête chez nous dans le cadre de sa tournée In the Name of Love, accompagnée d’un grand orchestre d’une quinzaine de musiciens. Diana Ross, In the Name of Love Tour. Première partie : Rhonda Ross. Les 3 et 4 juillet à 19 h 30 à la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts (série Événements spéciaux TD). Diana Ross succède à Holly Cole (2013), Liza Minnelli (2012), Sade (2011), The Manhattan Transfer (2010), John Pizzarelli (2009), Aretha Franklin (2008), Harry Connick, Jr. (2007), Etta James (2006), Al Jarreau (2005) Tony Bennett (2004), Bobby McFerrin (2003), Dianne Reeves (2002), Diana Krall (2001), Dee Dee Bridgewater (2000) et Diane Schuur (1999).

Montreal Jazz Festival Spirit Award 2014 : Elvis Costello

Elvis Costello est le 8e artiste à recevoir le Montreal Jazz Festival Spirit Award. Avec ce prix créé à l’occasion de sa 27e édition, en 2006, le Festival désire souligner la qualité et l’innovation de l’œuvre ainsi que l’influence déterminante d’un auteur-compositeur-interprète sur l’ensemble de la musique populaire internationale. Né avec le courant punk-new wave, cet auteur-compositeur-interprète majeur a touché avec brio à la pop, au jazz, au country et au cabaret. Dans sa carrière qui s’étend sur près de 4 décennies, il a signé quelque 24 albums, que ce soit en solo ou accompagné des Attractions ou des Imposters, de son 1er opus, My Aim Is True, en 1977, à son plus récent, Wise Up Ghost (2013), en passant par ses succès This Year’s Model, Armed Forces, Get Happy!! et Secret, Profane & Sugarcane. Lauréat de plusieurs prix, dont un Grammy pour la chanson I Still Have That Other Girl (1999), intronisé au Rock and Roll Hall of Fame, il a fait son entrée en 2004 parmi les 100 Greatest Artists of All Time du magazine Rolling Stone. Elvis Costello solo, 29 juin à 19 h à la Maison symphonique de Montréal (série Le Festival à la Maison symphonique). À titre de récipiendaire du Montreal Jazz Festival Spirit Award, Elvis Costello succède à James Taylor (2012), Robert Plant (2011), Smokey Robinson (2010), Stevie Wonder (2009), Leonard Cohen (2008), Bob Dylan (2007), et Paul Simon (2006).

Prix Miles-Davis 2014 : Terence Blanchard

Terence Blanchard est le 21e récipiendaire du Prix Miles-Davis, prix qui a vu le jour en 1994, lors du 15e anniversaire du Festival, dans le but de rendre hommage à un artiste de jazz de renommée internationale, à son œuvre ainsi qu’à sa contribution au renouvellement du genre. Qualifié par Miles Davis du « plus brillant des nouveaux trompettistes », le Louisianais Terence Blanchard s’est imposé parmi les musiciens les plus talentueux du jazz, séduisant le public et la critique grâce à son jeu aussi maîtrisé que détendu et aussi voluptueux que calibré. Auteur de 20 albums en son nom ou à titre de coleader, lauréat de 5 prix Grammy et directeur artistique du Henri Mancini Institute à l’Université de Miami et des séries jazz de l’Orchestre symphonique de Detroit, Blanchard a également touché à la musique de film (Jungle Fever, Malcolm X, 25th Hour), à Broadway et même à l’opéra jazz avec Champion, paru l’an dernier, qui met en musique la vie du boxeur Emile Griffith. Programme double : Terence Blanchard Quintet | L’Orchestre national de jazz de Montréal avec invités Terence Blanchard et ses musiciens, 3 juillet, 19 h, Théâtre Maisonneuve, PdA (série Les Grands concerts Rio Tinto Alcan). Terence Blanchard succède à Charles Lloyd (2013), Ron Carter (2012), Stanley Clarke (2011), Sonny Rollins (2010), Ornette Coleman (2009), McCoy Tyner (2008), Mike Stern (2007), Brad Mehldau (2006), Dave Holland (2005), Keith Jarrett (2004), Joe Zawinul (2003), Chick Corea (2002), Michael Brecker (2001), Charlie Haden (2000), Cassandra Wilson (1999), John Scofield (1998), Herbie Hancock (1997), Wayne Shorter (1996), Pat Metheny (1995) et John McLaughlin (1994).

Prix Antonio-Carlos-Jobim 2014 : Paco de Lucía

Paco de Lucía est le 11e récipiendaire du Prix Antonio Carlos?Jobim, qu’il reçoit à titre posthume. Créé à l’occasion du 25e anniversaire du Festival en 2004, ce prix récompense un artiste qui s’est particulièrement démarqué dans le domaine de la musique du monde, un genre musical dont les métissages culturels ont indéniablement influencé l’histoire du jazz. Celui que Pat Metheny appelait « le plus grand guitariste au monde, point à la ligne » a laissé derrière lui un héritage musical qui touche le monde entier, au terme d’une carrière qui s’étend sur plus d’un demi-siècle. Reconnu pour son jeu d’une grande virtuosité, ses interprétations magistrales et ses talents d’auteur-compositeur prolifique, il a en effet profondément renouvelé le style flamenco en rattachant la tradition la plus pure au jazz d’avant-garde et en donnant à son art profondément espagnol une résonance universelle. Il a obtenu un succès retentissant aussi bien dans son pays, l’Espagne, que dans le reste du monde, de l’Amérique du Sud au Japon, subjuguant le public par l’ampleur de sa technique, qualifiée de « terrifiante » par des observateurs admiratifs. Après avoir commencé sa carrière américaine en 1961 par un concert aux Nations Unies à New York, il s’est distingué par ses efforts en trio avec les guitaristes Al Di Meola et John McLaughlin, qui ont fait époque, ainsi que par les enregistrements de son sextette. À titre de récipiendaire du Prix Antonio-Carlos-Jobim, Paco de Lucía succède à Amadou & Mariam (2013), Emir Kusturica (2012), Youssou N’Dour (2011), Richard Bona (2010), Toots & The Maytals (2009), Gilberto Gil (2008), Angélique Kidjo (2007), Salif Keita (2006), Khaled (2005) et Ibrahim Ferrer (2004).

Prix Oscar-Peterson 2014 : Ron Di Lauro

Ron Di Lauro est le 26e artiste à recevoir le Prix Oscar-Peterson. Ce prix, créé en 1989 pour les 10 ans du Festival, est attribué à un grand musicien de chez nous pour reconnaître sa contribution au jazz canadien et la qualité de son art. Au cœur de la scène jazz nationale depuis plus de 30 ans, le trompettiste montréalais Ron Di Lauro s’illustre à la fois par sa polyvalence et sa maîtrise technique : du jazz au classique, en passant par la comédie musicale et le klezmer, il touche à tous les styles et s’est hissé parmi les trompettistes les plus sollicités au Québec. En plus d’endisquer et de tourner fréquemment, le musicien a eu l’occasion d’accompagner de nombreux artistes de renom, parmi lesquels Dizzy Gillespie, Aretha Franklin, Tony Bennett et Oliver Jones. Cette année, cet habitué du Festival est inscrit quatre fois au programme : avec Vic Vogel, Guy Nadon, Aretha Franklin et au sein de sa propre formation à L’Astral. Ron Di Lauro, Kind of Blue, 6 juillet, 18 h, L’Astral (série TD Jazz d’ici La Presse+). En remportant le Prix Oscar-Peterson, Ron Di Lauro succède à Alain Caron (2013), Peter Appleyard (2012), Jean-Pierre Zanella (2011), Don Thompson (2010), Susie Arioli (2009), Dave Young (2008) François Bourassa (2007), Yannick Rieu (2006), Bernard Primeau (2005), Diana Krall (2004), Kenny Wheeler (2003), Lorraine Desmarais (2002), Moe Kofman (2001), Charles Biddle (2000), Maynard Ferguson (1999), Guy Nadon (1998), Rob McConnell (1997), Nelson Symonds (1996), Michel Donato (1995), Paul Bley (1994), Fraser MacPherson (1993), Vic Vogel (1992), UZEB (1991), Oliver Jones (1990) et, bien sûr, à Oscar Peterson (1989).

Prix Bruce-Lundvall 2014 : Jean-Philippe Allard

Jean-Philippe Allard est le 6e récipiendaire du Prix Bruce-Lundvall, créé à l’occasion du 30e anniversaire du Festival et décerné chaque année à une personne non musicienne qui a marqué le monde du jazz ou contribué à son développement, que ce soit par son action dans l’industrie du spectacle, du disque ou dans les médias. Directeur des éditions Universal Music Publishing France MGB, Jean-Philippe Allard œuvre au sein de l’industrie musicale depuis plus de 30 ans. Il a créé le département Jazz au sein de Polygram France et dirigé Universal Classique, puis été pendant 10 ans directeur général du label Polydor. Chez Universal Jazz France, il a signé les Helen Merrill, Abbey Lincoln, Charlie Haden, Randy Weston, Kenny Barron et Ornette Coleman et, chez Polydor, Juliette, Paris Combo, Juliette Gréco, Feist et IAM. Il a aussi travaillé avec les Eddy Mitchell, Maurane, Maxime Le Forestier, Eminem et Dr. Dre. Il a également laissé sa marque comme président des Victoires de la musique classique (2005-2006) et membre du comité artistique pour les Victoires du Jazz (2006-2007). À titre de récipiendaire du Prix Bruce?Lundvall, Jean-Philippe Allard succède à Tommy LiPuma (2013), Michael Cuscuna (2012), George Wein (2011), Herman Leonard (2010) et à celui qui a donné son nom au prix, Bruce Lundvall (2009).