Sorti en France en décembre 2017, le film La promesse de l’aube d’Éric Barbier mettant en vedette Charlotte Gainsbourg et Pierre Niney prend l’affiche au Québec le 13 avril, après avoir été présenté en ouverture du Festival cinéma du monde de Sherbrooke. Écrits d’après le chef-d’oeuvre de Romain Gary, ce film à grand déploiement se doit d’être vu sur écran géant, pour y admirer la splendeur des paysages et les fins détails des époques dépeints dans ce superbe long métrage.
SYNOPSIS : De son enfance difficile en Pologne en passant par son adolescence sous le soleil de Nice, jusqu’à ses exploits d’aviateur en Afrique pendant la Seconde Guerre Mondiale… Romain Gary a vécu une vie extraordinaire. Mais cet acharnement à vivre mille vies, à devenir un grand homme et un écrivain célèbre, c’est à Nina, sa mère, qu’il le doit. C’est l’amour fou de cette mère attachante et excentrique qui fera de lui un des romanciers majeurs du XXe siècle, à la vie pleine de rebondissements, de passions et de mystères. Mais cet amour maternel sans bornes sera aussi son fardeau pour la vie…
Tourné dans 5 pays, le film La promesse de l’aube nous fait voyager autant dans le temps que dans le monde, avec la Pologne des années 20, le désert africain, Nice, Paris avant la guerre, Londres durant la guerre, et même le Mexique dans les années 50. On nous raconte une grande saga mouvementée et spectaculaire étalée sur plusieurs décennies, où la relation mère-fils est mise de l’avant, avec comme trame de fond, la grande Histoire, dont la Deuxième Guerre mondiale.
Il est rare de voir du cinéma aussi spectaculaire et avec un aussi gros budget, dans les films français. Le dernier dont je me souviens est Le sac de billes avec Patrick Bruel. Ce qui me plait particulièrement dans ce film, c’est la manière dont Éric Barbier parvient à nous intéresser à ce duo que forment la mère et le fils, à trois époques différentes de leur vie : L’enfance en Europe de l’Est, dans la pauvreté et la neige à Wilno, l’adolescence en France, sous le soleil de Nice et la joie de vivre, et l’âge adulte, aviateur en Afrique, pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Éric Barbier sait créer des atmosphères, rendre l’émotion à travers les images qu’il nous projette sur grand écran. Ainsi, on passe de la tristesse et l’empathie de la Pologne à la jovialité, l’espoir et l’insouciance de Nice, puis à la peur, la terreur et la folie de l’Afrique. Tout cela, grâce à la réalisation d’Éric Barbier. J’ai vu plusieurs films qui relatent la dure réalité de la Deuxième Guerre, mais jamais je ne l’ai vu comme cela du haut des airs, à bord d’un avion qui se fait bombarder. Que d’émotions!
Ce film ne serait pas aussi intéressant, sans la crédibilité que l’on perçoit dans cette relation fusionnelle et étouffante entre la mère et le fils, autant à l’enfance, l’adolescence que l’âge adulte. Charlotte Gainsbourg est magnifique sans ce rôle de mère excentrique, un peu folle, possessive et surtout déterminée à rendre son fils célèbre, à le voir réussir, là où elle a trop souvent échoué. En voulant trop l’aimer, elle l’a castré, l’a culpabilisé et l’a envahi de ses rêves et promesses pour la vie. Charlotte Gainsbourg est méconnaissable dans ces habits trop grands, trop lourds, dans cette voix rauque et cet accent polonais qui lui va pourtant très bien.
Il y a aussi cette narration, par Pierre Niney, qui incarne Romain adulte, qui nous raconte les événements graves et tragiques avec une certaine délicatesse, légèreté, ou même une douce ironie parfois, qui dédramatise un peu, ou qui à tout le moins apaise le mélodrame.
Il y a plusieurs scènes que j’aime particulièrement, qui sont plus légères, drôles même, tellement cela peut sembler absurde ou pure folie, comme les scènes de baises, qui sont toujours amenées de manières loufoques, ou encore, lorsque Romain sombre un peu dans la folie et se croit alors sourd. Bref, ces moments plus loufoques nous permettent de nous détendre un peu.
Au final, ce film est un vrai petit bijou, pour ce qui est de la psychologie des personnages. Il nous met de l’avant des thèmes comme la persévérance, la justice et la revanche, la volonté, l’héroïsme, et surtout la valeur des promesses. Nina fait la promesse à son fils de l’aimer et de le soutenir quoiqu’il advienne. En échange Romain lui promet de réussir et de devenir célèbre. Et c’est cette phrase que l’on retient à la toute fin du film : « Avec l’amour maternel, la vie vous fait, à l’aube, une promesse qu’elle ne tient jamais »
La promesse de l’aube est distribué au Canada par AZ Films et prend l’affiche au Québec le 13 avril.
Bande annonce : https://www.youtube.com/watch?v=nOUdAPgonQA
LISTE ARTISTIQUE
NINA Charlotte GAINSBOURG
ROMAIN Pierre NINEY
ALEXGUBERNATIS Didier BOURDON
ZAREMBA Jean-Pierre DARROUSSIN
LESLEY BLANCH Catherine McCORMACK
CAPITAINE LANGER Finnegan OLDFIELD
ROMAIN (8-10ans) Pawel PUCHALSKI
ROMAIN(14-16ans) Nemo SCHIFFMAN
LISTE TECHNIQUE
Réalisateur Eric BARBIER
Scénario/Adaptation/Dialogues Eric BARBIER et Marie EYNARD
D’après l’oeuvre de Romain Gary parue aux éditions Gallimard
Producteurs Eric JEHELMANN et Philippe ROUSSELET
Coproducteurs Romain LEGRAND,Vivien ASLANIAN et Jonathan BLUMENTAL
Sylvain GOLDBERG et Serge DEPOUCQUES
Image Glynn SPEECKAERT (AFC-SBC)
Assistant mise en scène Brieuc VANDERSWALM
Décors Pierre RENSON
Son François MAUREL,Ken YASUMOTO,Marc DOISNE
Costumes Catherine BOUCHARD
Montage Jennifer AUGÉ
Casting Gigi AKOKA
Directeur de production Jean-Jacques ALBERT
Directeurs de post-production Léa SADOUL et Abraham GOLDBLAT
Crédit photos : Courtoisie de AZ Films