Footloose passe l’été à la Salle Albert-Rousseau, afin de redécouvrir le plaisir de danser! Éléonore Lagacé et Philippe Touzel crèvent l’écran et les danseurs émerveillent les spectateurs!

Footloose

Dans les dernières années, la Salle Albert-Rousseau a déjà présenté, avec grand succès, les comédies musicales Grease et Mary Poppins. C’est au tour de Footloose, adapté, mis en scène et traduit par Serge Postigo, qui a passé l’été dernier au Théâtre St-Denis, de s’amener à Québec pour une bonne partie de l’été.

Avec une trentaine d’interprètes, danseurs, chanteurs, des chorégraphies flamboyantes et énergiques de Steve Bolton et une mise en scène originale, unique et dynamique de Serge Postigo incluant un système de changement de décor très efficace, on peut dire que le public de la salle Albert-Rousseau a été comblé pour cette première et on est certain d’avoir un été chaud avec des fourmis dans les jambes et rempli d’émotions alors que la comédie musicale Footloose s’installe à Québec jusqu’au 28 juillet.

Cette comédie musicale Footloose est inspirée du film à succès du scénariste Dean Pitchford et réalisé par Herbert Ross en 1984 et mettant en vedette Kevin Bacon et Lori Singer.  La trame sonore du film Footloose avait également connu un incroyable succès avec plus de 9 millions d’albums vendus. Ce film-culte a bercé mon adolescence et j’avais beaucoup d’attente face à cette nouvelle mouture et au final, bien que j’aie eu quelques petits bémols, je peux dire que c’est mission accomplie. Footloose nous fait redécouvrir le plaisir de danser. Éléonore Lagacé et Philippe Touzel crèvent l’écran et les danseurs émerveillent les spectateurs!

Résumé : Footloose présente l’histoire de Ren MacCormack, un adolescent téméraire à l’esprit un peu rebelle qui emménage avec sa mère, dans une petite municipalité reculée où la musique rock et la danse sont proscrites. Passionné de musique et de danse, Ren refuse de suivre les règles établies. Entêté, il partagera d’abord en secret sa passion avec quelques adolescents du village jusqu’à ce que tous ensemble, ils finissent par changer la mentalité stricte de toute une communauté en leur faisant comprendre que les limites des uns ne peuvent établir celles des autres.

Un spectacle visuel grandiose, des chorégraphies endiablées, de jeunes interprètes, chanteurs, danseurs bourrés de talent, voilà ce que je retiens de positif dans cette comédie musicale.

Parmi mes moments préférés de ce spectacle, les danses de groupe, avec les superbes chorégraphies de Steve Bolton, m’ont grandement émerveillé. Avec presque toujours près de 30 personnes sur scène à danser ou à bouger, on ne savait plus par moment où porter notre attention.

Une des choses qui m’ont vraiment impressionné dans ce spectacle, c’est la rapidité des changements de décor et la manière originale pour le faire, avec d’immenses panneaux qui descendent du plafond, pendant que les interprètes ajoutent ici et là des chaises, ou autres accessoires légers et un écran en fond de scène qui s’adapte au goût du décor. En un instant, on passe de l’église au gymnase de l’école, ou encore de la salle à manger de la demeure du Révérend à la traverse de train, ou encore dans le bar country. Et ces décors sont fabuleux et grandioses. J’adore la manière dont ils ont, en un clin d’œil, décoré le gymnase ou la grande salle de l’école, pour la danse finale, avec quelques lumières et rideaux, alors que les éclairages se sont occupés du reste. Parmi mes moments de danse préférés, il y a la scène avec les casiers à l’école, qui, en plus de m’étourdir par les déplacements des étudiants, m’a ébloui par l’originalité des va-et-vient des gens à travers les cases,  comme si on jouait à cache-cache, et les cases qui se transforment même en entrée de cour de maison pour quelques instants. Wow! Il y a aussi la danse dans le bar country et le numéro d’ouverture et de fin de spectacle avec la chanson-thème Footloose qui sont aussi très spectaculaires.

jusqu’au 28 juillet à 19h30

Naturellement, le talent des interprètes est indéniable. J’ai particulièrement aimé la fougue de Geneviève Bournival dans le rôle de Rusty. Quand elle est sur scène, on ne la manque pas.  Et quelle voix, que l’on découvre pleinement alors qu’elle chante dans le bar, Let’s hear it for the boy. Tommy Joubert en Willard Hewitt est charmant à souhait et il apporte la dose d’humour dans le spectacle. Son moment de gloire, alors qu’il chante Môman dit (Mama says) est vraiment très drôle. Par contre, la scène légendaire dans le film, où Willard apprend à danser, n’est pas aussi convaincante pour moi dans la manière qu’elle a été transposée sur scène et cela m’a un peu déçu.

Mais c’est Éléonore Lagacé et Philippe Touzel qui remportent la palme d’excellence pour leur rôle respectif d’Ariel et Ren. Ils avaient de grandes pointures à chausser et ils ont réussi à créer leur propre version de ces personnages cultes pour qu’on y croie. Éléonore, a autant de talent de sa mère Nathalie Choquette et sa sœur Florence K. On reconnaît ses airs de famille et elle a su bien reprendre les gestuelles de Lori Singer qui incarnait Ariel dans le film. Elle a une excellente voix et elle danse à merveille. Philippe Touzel est tout aussi dynamique et talentueux, si bien que leur duo Almost Paradise sur la plateforme du train est totalement fabuleux (à l’exception d’un peu trop de fumée qui a incommodé les gens des premières rangés et distrait les gens quelques instants) avec de superbes harmonies pour donner un numéro très doux et électrisant.

Au niveau des costumes, un travail minutieux a été fait pour donner les looks nécessaires afin de rendre le tout crédible. On retrouve essentiellement les incontournables bottes de cowboy rouge d’Ariel, la camisole blanche et sa cravate lousse de Ren ainsi que la salopette de Willard. Mais il y a aussi tous les autres personnages, avec les costumes colorés des étudiants, les chevelures de l’époque et le look plus sévère des parents et professeurs.

Un spectacle de deux heures et demie (avec entracte) peut rarement soutenir notre attention et les émotions fortes pendant tout ce temps. Alors, il est certain que j’ai constaté quelque temps mort et des longueurs ici et là, surtout durant les chansons plus lentes en français, mettant en scène surtout les adultes du spectacle. Aussi, bien que les chansons clés et connues de tous sont demeurées en anglais, pour mon plus grand plaisir, tel que la chanson-titre « Footloose », Let’s hear it for the boys, Holding Out For a Hero et Almost Paradise, les autres pièces étaient en français et bien honnêtement, la plupart du temps, les mots se perdaient dans le son des instruments de musique, perdant ainsi tout intérêt de les avoir en français à mon avis.

Au final, on retiendra de cette expérience théâtre et musicale les chorégraphies enlevantes, les chansons cultes qui ont bercé les années 80, ainsi que le plaisir contagieux de voir ces gens danser de manière libératrice.  On peut dire qu’on aura un été chaud à la salle Albert-Rousseau ainsi que des fourmis dans les jambes et des chansons plein la tête, au sortir de la salle!

Adaptation pour la scène Dean Pitchford et Walter Bobbie
Basé sur le scénario original de Dean Pitchford
Musique de Tom Snow et paroles de Dean Pitchford
Musiques additionnelles Eric Carmen, Sammy Hagar, Kenny Loggins et Jim Steinman
Mise en scène, traduction et adaptation Serge Postigo
Avec Philippe Touzel et Éléonore Lagacé

Du 27 juin au 28 juillet à 19h30 ainsi que les samedis aussi à 13h30. 

 http://sallealbertrousseau.com/

Crédit photos : Courtoisie de Juste pour Rire