Pour la 3e journée du FCVQ, des hommages bien sentis pour André Forcier et Pauline Julien

Hommage à André Forcier

Une autre journée bien remplie était au programme du Festival de cinéma de la ville de Québec, en cette 3e journée, où les hommages sont à l’honneur. Il y avait d’abord l’hommage à Pauline Julien, ainsi que celui du cinéaste André Forcier. Finalement, j’ai vu en première mondiale, un autre film en compétition officielle, Une Colonie de Geneviève Dululde-De Celles

Pour la Galerie de photos d’info-culture au FCVQ :

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Hommage à Pauline Julien

Hommage à Pauline Julien

Dès 15h30, au MNBAQ, on pouvait voir Pauline Julien, intime et politique en première mondiale. Cette oeuvre cinématographique retrace la vie  de ce personnage emblématique de l’histoire du Québec en utilisant judicieusement le riche fonds d’archives regroupant des extraits d’entrevues, des spectacles et des photos de Pauline Julien.  Pauline Julien, une femme libre de ses convictions.

Ian Gailer, le directeur général et artistique du FCVQ était là pour présenter les femmes responsables de ce film et aussi pour parler d’un autre événement lié à Pauline Julien qui aura lieu à Québec prochainement.

C’est le 22 février 2019, au grand Théâtre de Québec que sera présenté La renarde, sur les traces de Pauline Julien. Déjà 20 ans que la Renarde nous a quittés! Pauline Julien, une femme à la fois forte et fragile, un véritable tourbillon de passion et d’engagement, a été un modèle pour tous et pour toutes. Pour souligner son apport considérable à la culture québécoise, onze femmes de différentes générations et de différentes disciplines se réunissent pour faire revivre, en textes et chansons,cette dame majuscule. Un spectacle mettant en vedette les interprètes Sophie Cadieux, Émilie Bibeau, France Castel, Louise Latraverse, Fanny Bloom, Erika Angell, Frannie Holder, Ines Talbi, Amélie Mandeville, accompagnées par les musiciennes Virginie Reid (piano) et Laurie Torres (batterie).

Pascale Ferland, la réalisatrice était présente lors de la projection et le tout était précédé d’une courte prestation musicale, avec accompagnement au piano. Il y avait également Johanne Bergeron la productrice et Colette Loumède la productrice exécutive.

Johanne Bergeron : « C’est un énorme travail que de faire des recherches d’archives. Et comme c’est un film fait presque entièrement d’archives, et une entrevue de Pauline Julien qui se livre tout au long, alors il a fallu toute une équipe technique pour faire de la restauration d’archives en piteux état et un travail d’infographie. Cela a pris plusieurs semaines. C’est une production entièrement produite par l’ONF. Le film va sortir en salle très bientôt dont au Cinéma le Clap le 21 septembre.  »

Pascale Ferland

Pascale Ferland :« S’il y a une fière descendante de Pauline Julien à Québec, c’est bien Catherine Dorion, (militante de Québec Solidaire) et elle est ici dans la salle. L’idée du documentaire remonte à 1999, J’ai connu Pascale Galipeau, la fille de Pauline Julien, à cette époque-là. Pauline était décédée peu de temps auparavant, mais évidemment, il s’agissait d’un événement traumatique et je trouvais le moment mal choisi. Pascale avait en outre mis les archives de sa mère sous scellés pour une période indéterminée. En 2014, je revisitais mes notes… C’était un contexte sociopolitique sombre : c’est ce qui m’a ramenée presque irrésistiblement vers Pauline. J’avais besoin d’être inspirée. J’avais le goût de plonger dans des archives qui donneraient un sens à ce que j’observais, à ce que je vivais. Pascale m’a donné carte blanche pour ouvrir les archives de sa mère sans restrictions. Donc, avec ce film, je me suis intéressé au personnage politique de Pauline Julien. Au fur et à mesure de mes recherches, j’ai découvert une grande artiste. Un modèle féminin fort, qui refuse de se soumettre docilement à la contrainte.»  

Pauline Julien, intime et politique est une oeuvre profondément belle et émouvante.

Film Une Colonie

Film Une Colonie

Ensuite, à 19 h, au Musée national des beaux-arts du Québec, on nous présentait un des films en compétition Une colonie de Genevieve Dulude-De Celles dont c’est le premier long métrage de fiction et dont le film met principalement en vedette des jeunes acteurs et non-acteurs, avec comme lieu de tournage la région de Sorel-Tracy et ses alentours. Pour cette présentation, la salle du MNBAQ était pleine et les gens ont semblé adorer ce film.

Synopsis : L’histoire de Mylia, une jeune fille farouche et timide de 12 ans, jouée par Émilie Bierre. Entre l’hostilité de l’école secondaire et la cacophonie du nid familial, Mylia cherche ses repères. Les rencontres de Jacinthe et de Jimmy l’amèneront à tracer les contours d’une vie nouvelle.

Pour ma part, j’ai adoré ce film, et j’ai retrouvé mon adolescence dans le personnage de Mylia. L’arrivée au secondaire, dans une école qu’on ne connaît pas, et où il faut faire sa place, quand on est timide, ce n’est vraiment pas facile. Également, les premiers partys, la pression sociale de faire comme les autres, les premiers pas en amour, tout cela en même temps. C’est très bien démontré dans le film. De même, avec le personnage de Jimmy le jeune abénaquis, de la réserve Odanak, on voit comment ça peut se passer à l’école, l’intégration des gens différents. Le jugement généré par l’ignorance. Ce qui est très fort dans le film, c’est la performance de jeu des jeunes. Ils crèvent l’écran, surtout Irlande Côté et Émilie Bierre, les deux sœurs, mais les jeunes non-acteurs aussi, y sont allés de très belles propositions pour leurs personnages.

Colin Blanchard,Jacob Whiteduck Lavoie,Cassandra Gosselin-Pelletier,Emilie Bierre,Genevieve Dulude-De Celles , Irlande Côté,

À la fin de la projection, toute l’équipe est venue sur scène pour répondre à une courte séance de questions. Parmi les artisans du film qui étaient présents sur place, il y avait :

Tatiana Renard, Emilie Bierre, Jacob Whiteduck Lavoie, Valérie Chapdelaine , Irlande Côté, Cassandra Gosselin-Pelletier, Alexandre Millette, Colin Blanchard, Fanny Drew, Sarah Mannering, Léna Mill-Reuillard co-directrice photos. François Bonneau le directeur de production, Catherine Kirouack l’assistance de la réalisatrice, Stéphane Lafleur le monteur

Genevieve Dulude-De Celles réalisatrice qui vient de Sorel-Tracy et dont son court-métrage La Coupe a été au festival de Sundance. Ensuite, elle a fait un documentaire Bienvenue à FL sur la polyvalente de Sorel-Tracy, qui est allé au TIFF, et maintenant, voici son premier long métrage de fiction, en compétition au FCVQ.

Jacob Whiteduck Lavoie (qui joue Jimmy) et Cassandra Gosselin-Pelletier (qui joue Jacinthe) en étaient à leur première participation dans un film. Pour eux c’était comme un rêve de participer à ce film. Ils ont trouvé cela extraordinaire. Jacob fait même partie d’une agence maintenant et a d’autres projets qui s’en viennent pour lui.

Geneviève explique le casting : «Ce fut un long processus de casting, sur environ 5 mois. En plus des agences de castings pour chercher nos acteurs, on a aussi fait du casting sauvage. On a passé des annonces dans les journaux de Sorel, Nicolet, Pierreville pour trouver tous ces jeunes qui sont dans le film. En plus de Jacob et Cassandra, il y a aussi Colin Blanchard de Bécancourt. Ils en étaient tous en leurs premiers pas dans ce métier.» 

Emilie Bierre, 14 ans, qui incarne Mylia a remporté, par le passé, un trophée au Young artist award à Hollywood, pour le meilleur rôle principal féminin pour son rôle dans Jenny à Unis TV.

Irlande Côté, incarne la jeune sœur de 8 ans de Mylia. Elle a déjà joué dans une web série 7$ par jour.

Geneviève nous parle de son film : «Mes deux derniers films portaient sur l’enfance et le rite de passe à l’adolescence. Puis mon documentaire se passait dans une école secondaire. Donc, pour moi, cela a été un terrain de recherche, et j’ai recueilli une foule de témoignages au fil de ces deux ans, que cela m’a inspiré cette réflexion sur l’adaptation de Mylia au secondaire. Pour ce qui est de la façon de tourner avec des jeunes plus ou moins expérimentés, j’ai fait beaucoup de répétitions en amont. Ensuite, j’ai laissé des libertés pour sortir du texte et improviser. Parfois, certaines scènes sont totalement improvisées, par exemple le déjeuner à la maison, où les deux sœurs se lancent des céréales, c’était la seule consigne, le reste est pas mal improvisé. » 

Stéphane Lafleur parle du montage : « Geneviève aime beaucoup faire des plans-séquences, mais ceci a engendré un film de plus de 3 heures. Donc on a dû couper pour donner du rythme. Mais ce fut un réel bonheur de faire ce montage. C’est un de mes plus beaux projets à monter. Le matériel était tellement riche. Ensuite, il y a plein de dialogues qui ont été ajoutés en post-prod pour ajouter du dynamisme au film. »

ONE SMALL STEP

Le film Une colonie était précédé du court métrage One Small Step, un drame initiatique sur l’absence.

Synopsis : Une fillette de 9 ans tente de jongler avec les responsabilités de l’école et de ses jeunes frères et sœurs après la disparition de sa mère.

La cinéaste Aqsa Altaf, adore capturer des moments qui semblent avoir été volés dans la vie quotidienne. Et dans ce film, en quelques secondes, on est attiré par cette histoire, par cette jeune fille qui a dû grandir et maturer trop vite pour s’occuper de ses frères. J’ai adoré ce court-métrage, très bien choisi pour accompagner Une Colonie. La seule chose que je trouve dommage, c’est que ça se termine sur plein de questionnement. On reste sur notre faim au final. On aurait pu en faire un long métrage à mon avis. Il y avait assez de matériel et de potentiel dans l’écriture pour cela.

Présenté en langue anglaise sous-titrée en français.

durée 13 minutes

MONTAGE Clayton Kinson

MIXAGE Jeffery McDonald

PHOTOGRAPHIE Dakota Adeny

SCÉNARIO Travis Rush

PRODUCTEUR Alexandra Christensson Derek Tonks

DIRECTION ARTISTIQUE Shannon McDonough

Hommage à André Forcier

André Forcier

Par la suite, dès 21 h, toujours au MNBAQ, L’équipe du film  Des histoires inventées  ainsi que des invités spéciaux ont foulé le tapis rouge, devant l’auditorium Sandra et Alain Bouchard du Musée national des beaux-arts de Québec. Il y avait entre autres Jean-Marc E. Roy, le réalisateur du film, André Forcier, Céline Bonnier, Yves Jacques, Charlotte Aubin, Donald Pilon, Philippe David Gagné, Alexandre Lampron et Julie Groleau.

Par la suite, les gens ont assisté à la première du documentaire de Jean-Marc E. Roy Des histoires inventées, qui retrace toute la carrière cinématographique de notre « enfant terrible ».

André Forcier sera présent en vue de la projection spéciale d’un de  ses chefs-d’œuvre Une histoire inventée (16 septembre, à 15 h 30, à la salle D’Youville du Palais Montcalm)

Le Festival de cinéma de la ville de Québec se tient du 13 au 22 septembre 2018.Billets en vente au : fcvq.ca/billetterie-beavertix

Consulter la grille-horaire complète du FCVQ 2018.

Crédit photos : Réjeanne Bouchard