« Titans » dans le cadre du FTA, à l’Usine C à Montréal

Titans © Julian Mommert
Titans © Julian Mommert

Dans la mythologie grecque antique, les titans sont les divinités qui ont précédé les dieux sur terre. Avec le spectacle Titans, de l’artiste grec Euripides Laskaridis, on est en mesure d’imaginer le chaos qui envahissait notre planète alors, un chaos où la lumière avait du mal à fonctionner, où la styromousse constituait l’essentiel de la matière et où, déjà, il était difficile de faire une rencontre et de se lier à un autre…

Titans est un spectacle absurde, burlesque, sans queue ni tête.

Deux personnages sont présents sur la scène, un mystérieux être noir que l’on aperçoit à peine et une créature improbable – un titan ou une titanide, sans doute – sorte de femme chauve au très long nez, avec un ventre qui semble contenir un enfant, revêtue par moments d’une robe jaune, de talons hauts, d’une perruque qui couvre sa calvitie, et dotée de seins détachables… La titanide ressemble à un clown de cirque au féminin et se comporte comme tel : elle semble démunie face au monde, a des côtés enfantins et poètes, aime se balancer dans les airs mais ne réagit pas toujours adéquatement aux événements qui la touchent. Elle a tout du clown, à ceci près que son nez n’est pas rond et rouge mais très long et pointu.

Titans © Julian Mommert
Titans © Julian Mommert

Avec Titans, assiste-t-on aux ratés de la création du monde? Difficile d’interpréter cette œuvre qui cherche précisément le non-sens et l’absurde, et qui produit de nombreux effets comiques assez sympathiques grâce au jeu charmant de son interprète et auteur. Il n’y a pas de dialogues dans Titans, mais des bruitages, des sifflements ou des petits cris aigus; il n’y a pas d’histoire non plus, sauf peut-être les efforts de la titanide pour se lier à la créature sombre qui est plus occupée à faire disparaître la lumière dans de la fumée et à sculpter des morceaux de styromousse qu’à se rapprocher d’elle. Parfois c’est elle qui n’est pas disposée, qui est interrompue par une sonnerie de téléphone, par exemple, ou emprisonnée dans la styromousse.

On l’aura compris, il n’y a rien à comprendre dans Titans. Il y a juste à apprécier le non-sens, les petits effets comiques, le chaos délirant qui envahit la scène. Certains riaient beaucoup dans la salle. Je sentais certains autres perplexes ou même pressés d’en finir. Pour ma part j’ai souvent souri mais je n’ai pas éclaté de rire. C’est cela le festival TransAmérique, un festival qui ne laisse pas indifférent et offre la possibilité de vraiment s’étonner…

 

Titans, du 23 mai au 7 juin 2018 à l’Usine C à Montréal

Festival TransAmérique

Un spectacle de OSMOSIS Performing Arts Co

Mise en scène, chorégraphie et scénographie Euripides Laskaridis

Interprétation Euripides Laskaridis, Dimitris Matsoukas

Costumes Angelos Mentis

Musique originale et conception sonore Giorgos Poulios

Lumières Eliza Alexandropoulou

Création avec le soutien de Fondation d’entreprise Hermès dans le cadre de son programme New Settings (Paris)

Coproduction Festival TransAmériques, Athens & Epidaurus Festival, Theatre de la Ville (Paris), Eleusis 2021 European Capital of Culture, Julidans Amsterdam, Megaron – The Athens Concert Hall, Centro Cultural Vila Flor (Guimarães) Avec le soutien de O Espaço do Tempo (Montemor-o-Novo), NEON Organisation for Culture and Development (Athènes), Centre Culturel Hellénique (Paris), Isadora & Raymond Duncan Dance Research Centre (Athènes)

Présentation Infopresse en collaboration avec Usine C

Création au Athens & Epidaurus Festival, le 6 juin 2017

Informations : http://fta.ca/