Entrevues avec entre autres Patrick Senécal et Michel Jean au Salon du livre de Québec

Président d'honneur, Dany Laferrière

Le Salon international du livre de Québec s’est tenu du 11 au 15 avril 2012  au Centre des congrès, sous la présidence d’honneur de Dany LaferrièreC’est donc une occasion en or de venir rencontrer cet auteur prolifique qui revisite ces temps-ci deux de ses ouvrages, L’art presque perdu de ne rien faire et Chronique de la dérive douce, publiés respectivement en 2011 et 2012 aux Éditions du Boréal, en plus de publier dans la section jeunesse, Je suis fou de Vava aux éditionsla Bagnole. 

J’ai d’ailleurs adoré sa Chronique de la dérive douce, qui raconte l’arrivée d’un jeune Haïtien (Dany lui-même) dans la métropole québécoise au milieu des années 1970, et sa première année de vie à Montréal. 

Lien vers mon appréciation de ce livre de Dany Laferrière

https://info-culture.biz/2012/04/10/chronique-de-la-derive-douce/

Michèle Richard

Il est certain que ce genre de salon attire les foules, pas seulement pour rencontrer leurs écrivains favoris, pour une dédicace, mais également pour les personnalités connues du cinéma, de l’humour et de la télévision, qui font une incursion dans le monde des livres, le temps d’une biographie, ou même, dans l’espoir de voir leur livre devenir un projet pour le petit ou grand écran. C’est le cas de Michèle Richard, présente au Salon pour une séance de signature pour sa biographie, où elle me confie que ce projet de film sur sa vie va bon train et il verra sûrement le jour d’ici 2-3 ans.

Lien vers mon appréciation de sa biographie Michèle Richard Dressée pour être star

https://info-culture.biz/2012/01/09/michele-richard-dressee-star/

 

 

 

 

Patrick Senécal

 L’an passé, à ce même salon du livre, j’avais entendu dire que Patrick Senécal s’apprêtait à se lancer dans l’écriture d’une série d’histoires à l’humour noir et la dérision. Dès lors, je n’ai pu m’empêcher de vouloir être l’une des premières lectrices de ce Patrick Senécal nouveau style…et j’en ai profité cette année pour le rencontrer et en savoir plus sur la suite de cette série captivante et humoristique. 

Pour cette nouvelle série de livres, qu’est-ce qui vous a motivé à changer de registre et de vous diriger vers un univers plutôt humoristique? 

«En fait, ça fait une dizaine d’années que j’ai cette série-là dans la tête. Il y a 5-6 ans, j’ai fait une bible de personnages (Mortafer, Sarkozy même s’il n’avait pas ce nom à l’époque). J’en avais fait une biographie de chacun. Je savais que ce serait de l’humour, mais je l’ai mis de côté, car je ne me sentais pas prêt à le faire. C’était un risque que je n’étais pas prêt à prendre. Puis, après avoir écrit Hell.com, le vide et contre-dieu, qui sont des romans, très noirs, très sombres, on dirait que j’avais besoin d’explorer autre chose. J’avais besoin de légèreté. Je voulais avoir du fun à écrire, ce que j’avais un peu moins ces temps-ci, peut-être à cause des sujets plus heavy, ou du fait que j’étais toujours dans les mêmes eaux. Alors, j’ai décidé de m’étonner et d’avoir du fun à le faire… J’écris très vite, ce qui est un bon signe. Je viens de terminer le premier jet du deuxième tome qui sera disponible en aout 2012 et il fait un bon 470 pages. »

 Dès le départ, vous avez dit que ce serait une série de 4 tomes?

« En fait au moins 4 tomes. Cela pourrait être 5 ou 6, mais pas 10 quand même. »

 Donc, vous aviez déjà beaucoup d’idées pour cette série, c’est ce qu’on comprend?

 « En fait, je connais depuis le début la trame principale de toute l’histoire. Comme tous mes romans, je sais déjà comment cela va finir. Je sais quel est le mystère, ce qu’il y a derrière la porte de la cave du sous-sol de l’école. Je sais pourquoi il y a des corbeaux qui ont attaqué l’école au début. Je connais le mystère entourant tous mes personnages. Ce que je ne sais pas, c’est l’histoire principale de chaque tome. Car chaque tome a sa propre histoire. Le premier parlait des casiers, le deuxième c’est un local dans le CEGEP qui est bizarre et cela va se terminer à la fin du tome 2. Pour la suite, je ne sais pas ce que sera l’élément principal du prochain tome. Mais ce que je sais, c’est que j’ai des indices que je dois amener dans chaque histoire pour comprendre le grand mystère du CEGEP. Ça, c’est déjà tout décidé. Parce que si on ne sait pas la fin dès le début, alors cela risque de mener à n’importe quoi. Quand je sème des choses bizarres dans mes livres, je sais où cela va nous mener à la fin. Chez moi, sur 4 feuilles d’ordinateur, toute l’histoire du CEGEP est écrite. »

 En plus de cette série de livres, vous travaillez sur plein d’autres projets. Pouvez-vous m’en glisser un mot?

 « C’est sûr que mon projet principal c’est cette série. Mais j’ai également un projet de film avec le premier Sept comme Setteur, (livre jeunesse). Il y a également un projet de film, d’un scénario original, qui n’est pas tiré d’un de mes romans. Finalement, j’ai un projet d’un roman avec d’autres auteurs, un projet collectif, dont je ne peux pas trop parler pour l’instant, mais qui devrait voir le jour à l’automne. »

 Voici le lien pour mon appréciation du premier tome de Malphas(1): Le cas des casiers carnassiers de Patrick Senécal

https://info-culture.biz/2011/10/31/malphas-le-cas-des-casiers-carnassiers/

 

Michel Jean

Ensuite, dans un autre registre, j’ai été très touchée par le roman Elle et Nous de Michel Jean. J’ai découvert en lui un écrivain passionné qui sait nous transmettre l’amour de ses origines et surtout une meilleure compréhension de ce peuple peu connu des Innus.

 Pour quelles raisons avez-vous décidé d’écrire ce roman sur la vie des Innus? Pour rechercher vos racines? Pour faire un hommage à votre grand-mère?

 « À l’origine, cela vient vraiment du moment où ma cousine m’a dit : L’indien tu l’as en toi. Que quelqu’un voit quelque chose en moi comme cela, cela m’a interpellé. Que reste-t-il de nos ancêtres jusqu’à nous? Et ceci s’applique à tout le monde. D’où est-ce qu’on vient? Qui est-on? Ce n’est pas juste les Innus. »

 Avez-vous été surpris de ce que vous avez découvert dans vos recherches?

 « La première chose dont j’ai été surpris, c’est à quel point, moi-même je ne connaissais rien sur les Innus. On ne connaît rien en général sur les Innus. J’ai étudié en histoire (jusqu’à la maitrise) à l’Université et je ne connaissais pratiquement rien sur eux, car on n’enseigne pas cela à l’école. Pour nous, cela commence avec Jacques-Cartier 1534, la découverte du Canada. Avant cela, notre histoire à nous, c’est l’histoire de la France. Nous sommes beaucoup à avoir une partie de nous qui est amérindienne… J’ai été chanceux, dans mes recherches de trouver ce livre (qu’on retrouve dans les crédits à la fin du bouquin : Pekuakamiulnuatsh : Histoire et culture, Mashteuiatsh ).Ce livre a été écrit par la communauté Innue et cela raconte vraiment leurs conditions de vie, leur culture, leur religion, comme ils s’habillaient, ils trappaient. Également, un autre livre qui m’a beaucoup aidé, publié en 1996, a été écrit par des aînés du Lac Saint-Jean (médecin, prêtre, et une Indienne, ma grande tante, la sœur de ma grand-mère). Avec ce livre et autres témoignages, j’ai pu très bien décrire leur mode de vie et leur culture et par le fait même, celle de ma grand-mère. »

 Est-ce que des Innus ont lu le livre?

 « Oui. Avant de l’envoyer chez l’éditeur, je l’ai fait lire par deux cousines (une du côté de ma mère, et l’autre, c’est la fille de Jeannette dans le livre). Je voulais m’assurer de ne pas dire des faussetés. Je ne voulais pas froisser personne, ni commettre d’erreurs. Par exemple, ma cousine m’a repris, lorsque je dis que ma grand-mère avait vécu des années de misère. Elle m’a dit que celle-ci n’avait jamais mentionné que c’était des années de misère. C’est vrai qu’elle ne le voyait pas comme ça… Je ne sais pas comment ma grand-mère réagirait de savoir que j’ai écrit ce livre. Elle était tellement discrète. Je ne suis pas certaine qu’elle approuverait ce que j’ai fait, mais ce n’est pas seulement son histoire à elle. C’est celle de bien des gens au Québec et elle n’a jamais été racontée. Et cela vaut la peine qu’on s’y attarde, je pense. Mon intérêt n’est pas de faire une biographie en soi. Mais bien de raconter l’histoire d’un peuple. »

 Et sur quel projet travaillez-vous maintenant?

 « Je suis en train d’écrire un autre livre, qui sera complètement différent, mais qui va traiter des autochtones. Cela va parler des pensionnats indiens. Je ne savais même pas que cela existait au Québec. J’ai fait des reportages là-dessus dans l’Ouest canadien, et je me suis rendu compte que des membres de ma famille se sont faits envoyés dans des pensionnats à la Baie James, à l’Ile de Fort Georges, où ils ont été agressés sexuellement. Ce sera un livre plutôt dans le style d’un thriller, genre d’enquête, avec comme trame de fond, le pensionnat. Ce sera publié dans 1 an et demi environ.»

 Lien vers mon appréciation du livre Elle et Nous de Michel Jean

https://info-culture.biz/2012/04/06/elle-et-nous/

 

Normand Brathwaite et la journaliste du quotidien La Presse Isabelle Massé

Normand Brathwaite et la journaliste du quotidien La Presse IsabelleMassé étaient également présents pour faire la promotion de la biographie de Normand. Comment travailler comme un nègre sans se fatiguer. Dans les prochains jours, je donnerai mon appréciation de ce livre dans notre section livre de ce site internet.

 Finalement, j’ai eu le bonheur de voir Francine Ruel, resplendissante, qui a bouclé la boucle de sa série de trois tomes sur le Bonheur. À savoir si on entendra parler de son personnage d’Olivia à nouveau, elle ne le sait pas. Mais qui sait, peut-être dans quelques années, elle pourrait s’y remettre pour une autre aventure?

 Lien vers mon appréciation de sa série de livre sur le Bonheur de Francine Ruel

https://info-culture.biz/2011/10/26/bonheur-es-tu-la/

https://info-culture.biz/2011/09/03/maudit-que-le-bonheur-coute-cher/

 

François Morency

François Morency aussi était présent, pour une séance de signature pour son livre Dure soirée qui raconte des anecdotes qui sont réellement arrivées aux humoristes durant leurs tournées. François se dit très surpris, mais également très content de la réaction du public et des ventes du livre. Il ne pensait vraiment pas que cela aurait autant d’impact. À savoir si un tome 2 est dans les plans, François mentionne qu’il se consacre plutôt à l’écriture de son prochain spectacle pour l’instant. Par la suite, il verra si la demande et la possibilité de faire une suite à ce livre est envisageable.

 

 

 http://www.silq.ca

La galerie de photos : http://espace.canoe.ca/infoculture/album/view/860362

 

 

Crédit photos : Benoit Roy