Indian Horse (Cheval Indien) un portrait percutant d’une réalité cruelle ! Également, une liste des très bons films au cinéma Le Clap !

Cheval Indien (Indian Horse)

Le cinéma Le Clap regorge d’excellents films à voir ces jours-ci. J’en ai vu plusieurs récemment et je présente dans cet article une liste des très bons films, ainsi que les liens vers mes articles que j’ai écrits sur eux. Je veux également souligner cet impressionnant film Indian Horse (Cheval Indien) qui risque de passer sous le radar, à travers la panoplie de films ayant plus de budgets publicitaires.

Synopsis
1959. À l’âge de sept ans, Saul se voit forcé de quitter sa famille. Comme bien d’autres enfants amérindiens du Canada, il est dans l’obligation de séjourner dans un pensionnat religieux qui le prive de parler sa langue maternelle et qui ostracise son héritage culturel. Anéanti par ce traitement inhumain, Saul trouve malgré tout refuge sur la patinoire de hockey, sport pour lequel il se découvre des talents insoupçonnés. Plusieurs années plus tard, il est appelé à jouer avec les grands, mais les blessures du passé menacent ses ambitions. 

C’est un film à voir, pour plusieurs raisons. D’abord, de savoir que ce qu’a vécu le jeune Saul et aussi, ce dont il a été témoin, dans son enfance et son adolescence, sont de tristes situations qui ont réellement existé, cela ajoute une dimension encore plus troublante à ce film. Les jeunes Amérindiens ont été déracinés et envoyés dans des pensionnats religieux, où ils ont été élevés, mais surtout violentés, abusés, réprimés dans leur culture, leur langue, leur foi, pour en faire des Canadiens français dans les années 50 à 70. Ces scènes sont extrêmement difficiles à regarder, mais nécessaires pour comprendre ce qu’ils ont vécu.

Saul Indian Horse, joué par Forrest Goodluck

J’aime la manière dont on nous montre le jeune Saul, qui est surtout témoin de cette violence, de ce racisme, mais étonnamment, il s’en sort indemne (c’est du moins ce que l’on croit pendant presque tout le film), alors qu’il se découvre une passion pour le hockey et c’est avec une forte détermination qu’il va éventuellement pouvoir quitter le pensionnat et intégrer des clubs de hockey en Ontario, allant même jusqu’à jouer pour le club-école des Maples Leafs de Toronto. Mais, à nouveau, le racisme omniprésent dans les années 70-80, alors que le hockey était supposément un sport de blanc, va le rattraper et lui rappeler les traitements de son enfance.

Dans le club de hockey à Toronto

Pour avoir eu des amis amérindiens Ojibway,  dans mon adolescence, je comprends mieux maintenant le sentiment qu’ils pouvaient avoir envers les blancs parfois, quand on voit le destin que ce peuple a eu pendant plusieurs décennies. Il est intéressant de suivre ce jeune Saul Indian Horse, jeune garçon ojibway, de 1959 à 1989. On le suit lors de son intégration forcée dans un pensionnat, dans le développement de son talent pour le hockey, son intégration dans une famille amérindienne, puis sa descente dans l’enfer de l’alcool, alors que son passé, qu’il a tenté d’enfouir, le rattrape. Et c’est en retournant sur les lieux de cette pénible enfance qu’il pourra faire la paix avec son passé et vivre enfin sereinement. Un film qui offre un piètre portrait de notre histoire canadienne, mais que l’on se doit de connaître. Et surtout, un film qui montre la résilience d’un garçon, sa passion pour un sport qui lui a probablement sauvé la vie et surtout, une belle leçon de vie.

Un film de Stephen S. Campanelli
Canada. 2018. 101 min (V.F. de Indian Horse). Drame réalisé par Stephen S. Campanelli. Scén.: Dennis Foon, d’après l’œuvre de Richard Wagamese. Int.: Forrest Goodluck, Ajuawak Kapashesit, Michiel Huisman.

Notes

Au pensionnat catholique

CHEVAL INDIEN est une adaptation du roman du même nom, écrit par Richard Wagamese, dans lequel l’auteur s’attaque à une page de l’histoire canadienne bien réelle : celle du sort réservé aux enfants issus des Premières Nations dans les pensionnats catholiques du pays. Un film nécessaire qui, parions-le, ne sera pas le dernier sur ce sujet toujours d’actualité.

Voici également les liens vers mes articles sur d’autres très bons films à l’affiche entre autres au cinéma Le Clap

La promesse de l’aube, une grande fresque cinématographique, qui retrace la vie réelle et imaginaire du romancier, aviateur, diplomate et cinéaste Romain Gary et de sa mère. Charlotte Gainsbourg y est sublime!

https://info-culture.biz/2018/04/13/promesse-de-laube-charlotte-gainsbourg-sublime/

Eye On Juliet (Regard sur Juliette) de Kim Nguyen, est étonnamment une belle histoire d’amour sur deux continents! Émouvant et magique!

https://info-culture.biz/2018/04/20/eye-on-juliet-regard-juliette-de-kim-nguyen/

Le film Le brio de Yvan Attal, une joute verbale irrévérencieuse et touchante entre Daniel Auteuil et Camélia Jordana! Jouissif!

https://info-culture.biz/2018/03/22/film-brio-de-yvan-attal-jouissif/

La Bolduc mettant en vedette Debbie Lynch-White, un film à voir sur grand écran, pour s’imprégner des détails de la reconstruction des années 20 à 40. Et surtout un film qui donne un avant-goût de l’immense talent de Debbie Lynch-White et permet d’apprendre à connaître une figure marquante de notre folklore québécois, La Bolduc.

https://info-culture.biz/2018/04/06/bolduc-debbie-lynch-white-sublime/

Et dès le 27 avril, on pourra également voir ces deux films, nouvellement à l’affiche :

Origami de Patrick Demers, une histoire mystérieuse et saisissante, où les voyages dans le temps sont au cœur de ce drame humain ! François Arnaud crève l’écran !

https://info-culture.biz/2018/04/26/origami-de-patrick-demers-francois-arnaud-creve-lecran/

Jusqu’à la garde, de Xavier Legrand, un film bouleversant, criant de réalisme. Xavier Legrand maitrise parfaitement ce sujet délicat et tabou qu’est la violence conjugale!

https://info-culture.biz/2018/04/26/jusqua-garde-de-xavier-legrand-film-bouleversant/

Pour l’horaire de ces films au cinéma Le Clap ainsi que la liste des autres films présentés dans ce cinéma :  http://www.clap.qc.ca/

Crédit photos : Courtoisie